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La Voie du sabre [BD]
(Ce Cycle est En Cours)
Dessin : Federico Carlo Ferniani (Proposer une Biographie)
Les Cendres de l'enfance
La vie du jeune Mikédi, fils du chef de guerre Nakamura, est bouleversée lorsque débarque dans la forteresse où il vit un samouraï de légende, Miyamoto Musashi. Cet homme, puissant et repoussant à bien des égards, est pourtant le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire. Nakamura souhaite en faire son premier samouraï, mais Musashi préfère reprendre la route en prenant Mikédi comme élève. La Voie du Sabre ne s’offre néanmoins pas au premier venu, et auprès de Musashi l’apprentissage de Mikédi aura souvent un goût amer…
Les Braises de l'enseignement
À l’issue de la sanglante bataille des îles de Kido qui voit la défaite des troupes de son père, le jeune Mikédi poursuit sa formation auprès du maître sabreur Miyamoto Musashi. Et parce qu’un bon guerrier ne peut se réduire à sa seule force, Mikédi va parfaire son apprentissage au palais des saveurs. Ici, 2 ans sans son maître, il apprend l’humilité en pratiquant toutes sortes de tâches ingrates, avant de s’aventurer dans la Pagode des plaisirs… Là, des dizaines de somptueuses créatures lui apprendront un autre art fondamental : celui de l’amour. Le but secret de cet étrange enseignement : cultiver ses 5 sens. À l’issue de ce parcours initiatique, Mikédi va-t-il finalement devenir le guerrier digne de séduire la fille de l’impératrice ?
Critique
Par John Doe, le 13/06/2013
Miyamoto Musashi est une figure historique du Japon du XVIIème siècle et l’histoire de sa vie, plus ou moins romancée, a souvent été racontée, que ce soit en romans (le Musashi de Yoshikawa), en manga (le célèbre Vagabond d’Inoue) ou pour le grand écran, notamment dans La Légende de Musashi (1954) dans lequel notre sabreur est incarné par Toshirö Mifune, l’un des plus grands acteurs japonais. Plus récemment (2002), Thomas Day signait avec La Voie du sabre une version fantasy très réussie. Et c’est ce dernier texte qui nous intéresse aujourd’hui, suite à la sortie des Cendres de l’enfance, premier tome d’une trilogie BD adaptant le texte de Day.
Au scénario, Mathieu Mariolle livre un tome d’introduction très convaincant, notamment une scène d’ouverture dans laquelle, à l’image d’un film de Kurosawa, un Musashi particulièrement pouilleux défie de manière jouissive une bande de samouraïs propres sur eux. Le deuxième personnage principal, qui est également le narrateur de l’histoire, est le jeune Mikédi, fils du seigneur Ito et futur élève de Musashi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Musahi ironique et jouisseur n’est pas un professeur banal !
La deuxième partie confronte Mikédi à certaines réalités dont sa vie protégée l’avait préservé jusque-là, et permet de comprendre (peut-être !) ce que cherche à réaliser Musashi. L’apprentissage de la voie du samouraï est difficile et cruel…
Sur le plan graphique, le dessinateur Ferniani livre des planches superbes. Il se montre tout aussi à l’aise dans les scènes de combat, très lisibles, que dans les scènes plus calmes. Les paysages sont superbes (cf. la scène capitale de la cérémonie pages 14-15), et que dire des monstres marins dépeints pages 40-41… La fluidité du trait est remarquable et met particulièrement bien en valeur la rapidité de Musashi.
Les Braises de l’enseignement confirme les promesses du premier tome. Dans un premier temps plus calme, les auteurs passent en revue quatre années de la vie de Mikédi, qui vont le faire passer de l’enfance à l’age adulte et le voir expérimenter les divers plaisirs que la vie peut offrir. Musashi veut par là faire comprendre à son élève une notion fondamentale : le choix. Dans les faits, ce choix n’est-il pas d’ailleurs qu’une illusion ? Ne se limite t-il pas à choisir sa propre prison ?
Pour le meilleur ou pour le pire, Mikédi décide de suivre la voie des armes. Cela nous amène à la deuxième partie du tome, chorégraphie sanglante qui voit les corps tomber les uns après les autres, dans un ballet de sang admirablement mis en scène par Ferniani, qui livre là encore des planches spectaculaires (ah, ces quatre pages rappelant l’échec de l’invasion de Kubilaï Khan…).
En prenant Mikédi comme disciple, Musashi se doutait-il des flammes qu’il allait attiser ? Réponse dans le dernier tome, l’Incendie de l’Esprit.
8.0/10
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