.:: Notes de production : Steamboy est une aventure à la croisée des
mondes, alliant la nostalgie d'une époque qui enflamme les imaginations
à une inventivité que n'aurait pas renié Jules Verne.
Dans un style visuel résolument original et évocateur, ce
film d'animation, le plus cher jamais produit au Japon, nous plonge dans
un univers comme aucun autre. L'origine de l'idée C'est en juin 1994, alors qu'il travaillait
sur MEMORIES, que le réalisateur Katsuhiro Otomo a commencé
à imaginer un monde de machines mécaniques mues par la vapeur.
Cette idée prit d'abord la forme de CANNON FODDER, l'un
des trois films de la collection MEMORIES. Mais pour créer le film
qu'il avait vraiment en tête, il était essentiel de
révolutionner la façon dont était faite l'animation,
et de mettre au point un nouveau système complet de production
numérique, comme il n'en existait pas à l'époque. Cette tâche colossale ne pouvait être menée
à bien qu'en rassemblant une équipe hors du commun. Katsuhiro
Otomo s'est ainsi entouré du très réputé producteur
Shigeru Watanabe, qui a travaillé sur de nombreux anime dont ROYAL
SPACE FORCE - THE WINGS OF HONEAMIS. La société de production
Bandai Visual a ensuite sélectionné Steamboy comme
projet de production clé pour le programme Digital Engine Framework,
mis en place pour développer des films numériques d'une
portée internationale. La même année, lors de l'International
Fantastic Film Festival de Tokyo, une vidéo promotionnelle de Steamboy
était présentée dans le cadre de « l'Emotion
Anime for the Next Century ». Rassembler une équipe de pointe Dans Steamboy, le directeur artistique Shinji
Kimura transporte les spectateurs dans le temps pour leur faire découvrir
une autre époque, le XIXe siècle, et un autre pays, l'Angleterre.
Le directeur de l'infographie Hiroaki Ando utilise l'infographie 3D pour
donner vie à cet environnement qui mêle le raffinement et
une omniprésence de la révolution industrielle. Parmi les
principaux membres de l'équipe de création figurent aussi
le directeur technique Shinichi Matsumi et le directeur des images composites
Mitsuhiro Sato. Le directeur de production Takagi Shinji a modernisé
l'animation sur cello et créé un système d'animation
numérique entièrement nouveau pour Steamboy. L'Angleterre du XIXe siècle Katsuhiro Otomo a choisi d'exprimer la puissance de la
vapeur dans le contexte de l'Angleterre du XIXe siècle. Il
explique : « J'avais envie de montrer la technologie dans
ce qu'elle peut avoir de meilleur, non dans un monde de science-fiction
futuriste, mais en remontant dans le passé. CANNON FODDER a été
conçu en prenant pour modèle l'Europe à l'époque
de la Première Guerre mondiale, et j'avais envie de me replonger
dans le passé et de développer ce thème à
travers une aventure. Les mots clés « Exposition universelle
» et « Machine à vapeur » évoquent à
eux seuls tout un monde, et sont devenus des repères dans l'histoire.
C'est ainsi que l'Angleterre, qui continue à développer
des inventions pionnières depuis la mise au point du moteur à
vapeur, est devenue le cadre de l'histoire. » Londres Le London's Science Museum a marqué la première
étape de leur voyage. Ils ont pu y découvrir une vaste collection
d'expositions scientifiques et technologiques couvrant tous les domaines
- moteurs et engins à vapeur, dirigeables, équipement photographique,
technologie médicale... Le volant que l'on peut voir à la
filature de Ray dans les scènes d'ouverture du film, une énorme
machine à vapeur rotative, est une réplique fidèle
de l'original du musée de Londres. Otomo se souvient : «
J'ai été impressionné par la précision du
travail : malgré les énormes dimensions de cette machine
de métal, elle ne faisait presque aucun bruit. » Manchester et York Manchester était à l'origine une ville
riche grâce à ses ressources en charbon, et même avant
le développement de la vapeur, constituait déjà un
centre industriel florissant. Les filatures de coton utilisaient des roues
à eau pour actionner les machines. A l'époque de la
Révolution industrielle, la première ligne de chemin de
fer transportant des passagers a été construite entre Manchester
et Liverpool. Même maintenant, il reste des traces très présentes
de cette époque dans le quartier de Castelfield. Le Museum of Science
and Industry de Castelfield comprend notamment le bâtiment original
de la première gare. Il abrite également des expositions
scientifiques et industrielles allant des égouts aux développements
de l'espace... Le directeur artistique, Shinji Kimura, se souvient : « Lors de notre voyage en Angleterre, nous avons observé les différentes gammes de couleurs selon les villes. En créant le film, nous avons veillé à accentuer les différentes nuances de rouge et de vert qui sont des couleurs typiquement anglaises. Nous avons aussi étudié des éléments comme la façon dont les nuances se séparent dans le ciel. Nous n'aurions jamais vu des choses pareilles, qui s'additionnent pour compter beaucoup visuellement, si nous n'étions pas allés sur place. » L'art au coeur du film Katsuhiro Otomo note : « L'art est le coeur
du film ». A son retour au Japon, le réalisateur a stipulé
que « le film devait être peint sur une toile d'artiste,
avec une grande attention pour les plus petits détails. » Un autre élément particulier du film est
le traitement de la vapeur. L'objectif a été d'en
créer la représentation la plus authentique possible. Machines à vapeur réelles et imaginaires 2004 marque le 200e anniversaire de l'invention
par l'Anglais Richard Trevithick (1771-1833) de la locomotive à
vapeur. En 1804, Trevithick faisait la démonstration des capacités
de sa machine, qui remorqua dix tonnes de fer et quelques passagers sur
une distance de 15 km. Pour la première fois, l'homme réussissait
à trouver un moyen de transport où la puissance de la vapeur
surmontait le poids et la résistance des mécanismes internes
des moteurs. En 1825, George et Robert Stephenson réalisaient la
liaison entre Darlington et Stockton en trois heures, appliquant ainsi
l'usage pratique de la locomotive. Au cours du siècle, la
technologie des transports évolua de façon spectaculaire,
passant de la première bicyclette à l'automobile,
puis à l'avion. Le monocycle Ray a fabriqué son petit monocycle à vapeur dans son propre atelier, d'après des dessins trouvés sur le carnet de son grand-père inventeur. Au début de l'histoire, une fuite de vapeur cause des dégâts à la filature où travaille Ray. Même si le jeune homme empêche un grave accident, le patron de la fabrique, en colère et apeuré à l'idée de la catastrophe, le met à la porte. C'est pour cette raison que Ray emprunte discrètement l'élément de base de son véhicule. On voit le monocycle pour la première fois lorsque Ray s'échappe de chez lui pour préserver la Steam Ball des griffes de la Fondation Ohara. Le monocycle peut être mû par des pédales ou par son moteur à vapeur, comme les précurseurs des vélomoteurs actuels. Le dirigeable avec pince métallique Lorsque, pour fuir la Fondation Ohara et protéger la Steam Ball, Ray s'échappe grâce à un train à vapeur, les hommes de la Fondation le poursuivent et s'emparent de lui grâce à un dirigeable équipé d'une pince de métal. Le vaisseau vole parce qu'il est entièrement rempli d'hydrogène. La nacelle mue par la vapeur provoque la poussée. La cheminée de la chaudière s'étire loin de l'aéronef pour que l'air chaud qui s'en échappe ne fasse pas exploser l'hydrogène. La Steam Ball Dans le monde de Steamboy, la vapeur est l'ultime forme d'énergie. Pour accroître encore sa puissance, une énorme chaudière était essentielle. Le grand-père de Ray, Lloyd, a inventé une chaudière à vapeur à haute compression et haute densité, qui a seulement la taille d'un ballon de football. Ce dispositif est suffisamment petit pour que Ray le cache dans sa chemise lorsqu'il fuit les hommes de la Fondation Ohara. Bien que petite, la Steam Ball a une incroyable puissance, bien plus grande que n'importe quelle autre machine à vapeur. Les machines à vapeur de la Fondation Ohara Les machines à vapeur de la Fondation Ohara poursuivent Ray sur son monocycle. Leur cockpit est équipé de deux sièges. Un opérateur installé à l'avant pilote la machine ; un autre à l'arrière ajuste la puissance du moteur à vapeur. Les roues avant et arrière sont montées sur des essieux. Les machines foncent sur Ray comme des locomotives. Elles sont si lourdes et si puissantes qu'elles effondrent la route, pulvérisent les maisons et détruisent tout sur leur passage. La machine-larve sous-marine C'est l'arme absolue de la Fondation Ohara, conçue spécialement pour le combat sous-marin. Les soldats à vapeur Les soldats à vapeur sont les fantassins de la Fondation Ohara. Ils sont puissamment armés et équipés de moteurs intégrés à leur paquetage, d'où s'échappe de la vapeur. Leurs uniformes sont basés sur les armures des chevaliers du Moyen Age. Ils portent des cottes de mailles sous leur armure. Les policiers de Scotland Yard qui viennent inspecter le Pavillon Ohara sont sous le choc en découvrant l'ampleur de la menace qu'ils représentent. Les parachutistes Ils forment la seconde vague de soldats de la Fondation Ohara envoyée contre les tanks à vapeur de l'Armée britannique. Leur uniforme ressemble à celui des soldats à vapeur, mais ils portent un propulseur sur leur sac à dos doté d'ailes et d'ailerons, et ont une sorte d'empennage à l'arrière. Les parachutistes volent grâce à la pression de la vapeur et aux applications pratiques de l'aérodynamique. Ils peuvent laisser tomber les bombes qu'ils portent à la taille sur n'importe quelle cible. Le Pavillon de la Fondation Ohara Le Pavillon de la Fondation Ohara a été construit pour l'Exposition universelle de Londres. Y sont exposées une multitude d'armes à usage terrestre, aérien ou maritime, utilisant les dernières technologies à base de vapeur. De l'extérieur, le pavillon ressemble à un hall d'exposition, mais l'intérieur révèle son véritable aspect, celui d'un château à vapeur, une invention terriblement menaçante. Les tanks de l'armée britannique En réponse aux armes mécaniques de la Fondation Ohara, l'Armée britannique envoie des tanks à vapeur. Un moteur à vapeur est fixé au centre de la structure blindée du tank, et le pilote et le tireur sont installés à l'extérieur du véhicule. Les tanks sont montés sur des chenilles d'acier, qui leur permettent de se déplacer dans n'importe quelle direction. La dimension sonore L'objectif des ingénieurs du son de Steamboy
a été de créer une illustration sonore aussi authentique
que l'univers visuel. Keiichi Momose a « fabriqué »
un monde sonore complexe à partir de zéro. Le son de Steamboy
a été élaboré aux studios TOD AO de Los Angeles.
Plus de 30 000 sons ont été assemblés, utilisant
un record sans précédent de 900 pistes (d'ordinaire,
au Japon, les films en utilisent 40 ou 50). Le son obtenu est d'une
grande richesse et d'une grande profondeur. |