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Nos4a2 : notre retour sur la saison 1

Par Zakath, le dimanche 23 juin 2019 à 13:32:34

nosDiffusée sur AMC et développée par Jami O’Brien, Nos4a2 est l’adaptation du roman de Joe Hill, qui comptait quelques illustrations de Gabriel Rodriguez avec qui Hill avait travaillé sur Locke and Key.
Illustrations qui seront reprises dans la série, ce qui est une des idées sympathiques de cette dernière. Celles-ci ne sont malheureusement pas très nombreuses. Le livre, qui raconte l’histoire de Vic McQueen, une jeune femme qui une fois sur son vélo ou sa moto fait apparaître des « raccourcis » qui la conduisent à ce qu’elle cherche, et qui croise la route d’un homme au pouvoir semblable et qui s’en sert pour enlever des enfants à bord de sa Rolls, avait pourtant du potentiel, avec une relecture originale du mythe du vampire.

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La critique

Plutôt que de se lancer dans une mini-série d’une demi-douzaine d’épisodes, format probablement suffisant pour couvrir l’intrigue du livre sans trop s’en éloigner, décision a été prise d’en tirer une série entière qui a en juger par la conclusion du dixième et pour l’heure dernier épisode, demande au moins une deuxième saison pour boucler l’histoire. Dix épisodes pour ce qui correspond à environ un tiers du roman, cela demande qu’on étoffe les personnages et le récit. D’autant plus qu’en contrepartie, ce dernier s’étalait sur plusieurs années contre quelques mois dans l’adaptation. Cela pose déjà quelque problème au niveau de Vic McQueen (Ashleigh Cummings) : on pouvait comprendre que dans le roman, elle n’ait pas immédiatement conscience de ce qui se tramait entre ses parents en voyant son père se passer la main sous l’eau froide alors que sa mère arborait une lèvre abimée, son homologue télévisuelle ayant dix ans de plus, son manque de discernement est moins crédible. Le personnage est d’ailleurs beaucoup plus lisse dans la série, là où dans le livre elle pouvait se montrer difficile à apprécier mais bien plus intéressante.

Pour meubler les dix épisodes, on va néanmoins creuser un peu son histoire, à travers une histoire de bourse pour aller à l’université, des aventures sentimentales entre un camarade de classe riche et beau garçon et son ami d’enfance Craig, au compte en banque moins garni et au physique plus quelconque, ce qui n’est pas bien palpitant même si Craig aura tout de même son rôle à jouer. Plus captivant a priori, on s’attarde également sur des personnages importants du roman, la bibliothécaire Maggie (Jahkara Smith) et les antagonistes, Charlie Manx et Bing Partridge (Zachary Quinton et Ólafur Darri Ólafsson). Cela permet à Vic et Maggie de nouer une vraie relation, avec des hauts et des bas, et de former un duo d’enquêtrices là où leurs rapports dans le livre étaient plus ténus. On peut cependant se demander pourquoi on a conservé les effets secondaires des voyages de Vic (la douleur à l’œil) mais pas ceux qui touchent Maggie quand elle utilise ses lettres de scrabble pour chercher des informations (le bégaiement).

Du côté de Manx et Bing, le résultat est moins heureux, ce qui n’est pas la faute des acteurs, tout à fait adaptés à leur rôle. Bing est réussi, à la fois répugnant et pathétique, suscitant chez le spectateur l’envie qu’il ouvre les yeux sur la nature de son employeur et se rebelle. Le souci vient du fait qu’en les mettant autant en avant et en les faisant davantage interagir avec Vic, certaines scènes deviennent à la longue répétitive (Vic se retrouve chez Bing et s’en sort de justesse plusieurs fois, elle essaie de le raisonner…) et ce qui correspond à la première confrontation de Vic dans le roman perd de son impact car la jeune femme est bien plus au fait de la nature et des capacités de son ennemi avec qui elle a déjà pu discuter.

Jusqu’ici, cette critique a surtout pris en compte la série en tant qu’adaptation. Peut-elle être plus satisfaisante pour un spectateur ne connaissant pas le roman et n’ayant pas d’attentes particulières ? Pas sûr. Outre les répétitions et les sous-intrigues estudiantines qui ne seront probablement pas plus passionnantes pour lui, il manque de toute manière une véritable ambiance que la mise en scène ne parvient pas à instaurer. Christmasland, le lieu où Manx emmène ses jeunes victimes pour qu’elles y fêtent Noël à jamais, perdant leur humanité dans la foulée, a un vrai potentiel horrifique, mais celui-ci n’est pas atteint et le résultat est trop fade pour faire véritablement frissonner. De plus, si Cummings et Smith arrivent à être rapidement attachantes, leur jeu montre par moment des limites, comme lors de la première rencontre entre Vic et Manx.

Cette première saison se révèle donc peu convaincante. En cas de renouvellement, espérons que le prochain affrontement entre Vic McQueen et Charlie Manx se montrera davantage concluant.


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