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L'Étoffe dont sont tissés les vents
Catégorie : Roman connexe
Auteur/Autrice : St-Epondyle, Antoine
L’Étoffe dont sont tissés les vents est une analyse philosophique de La Horde du Contrevent, le roman culte d’Alain Damasio. Elle est publiée dans cette édition avec deux textes introuvables de l’auteur : « Exhorde » et « Le conte du Ventemps », scènes coupées de La Horde ; ainsi que « Steppe Back », la nouvelle de Mélanie Fievet, lauréate du prix fanfiction Folio SF 2015 ; et divers textes complémentaires permettant d’éclairer et d’interpréter cette œuvre incontournable.
La Horde du Contrevent est un ouvrage philosophique et poétique exigeant, qui dépasse de beaucoup le simple roman d’aventure. Cette analyse cherche à en explorer les confins pour en révéler les thématiques et les influences au-delà du récit. L’étoffe dont sont tissés les vents est une proposition de lecture, basée sur les inspirations premières du roman : Spinoza, Nietzsche, Deleuze, entre autres.
Critique
Par Izareyael, le 08/01/2020
Depuis sa parution en 2004, La Horde du contrevent d’Alain Damasio n’a cessé de faire voyager ses lecteurs… mais aussi réfléchir, par les thèmes et la philosophie qui y sont représentés, et de nombreuses analyses ont vu le jour. Parmi celles-ci se trouvaient celles d’Antoine St. Epondyle, auteur du blog Cosmo Orbüs sur lequel il a publié depuis plusieurs années des articles aujourd’hui développés dans le présent ouvrage.
L’Étoffe dont sont tissés les vents – dont le titre fait bien sûr écho à une citation de Caracole qui ouvre le roman, elle-même inspirée de Shakespeare – est donc une analyse philosophique de La Horde du contrevent, mais qui se veut accessible au plus grand nombre. Nul besoin d’avoir longuement étudié Nietzsche ou Deleuze, pour citer certains des penseurs favoris d’Alain Damasio, il suffit de s’intéresser à l’ouvrage, à ses inspirations et à ses significations plus profondes. L’essai est accompagné d’entretiens d’Antoine St. Epondyle avec les auteurs de différentes réinterprétations du roman : performances musicale et théâtrale, bande dessinée… qui apportent des éclairages supplémentaires sur l’œuvre. On trouve aussi dans le court volume proposé par les éditions Goater deux textes inédits d’Alain Damasio, extraits de La Horde du contrevent mais coupés de la version publiée du roman, ainsi qu’une nouvelle de Mélanie Fiévet qui se déroule dans le même univers, lauréate du prix fanfiction Folio SF en 2015. Les approches sont donc multiples et l’on a des compléments intéressants à la démonstration de l’auteur.
L’admiration marquée de l’auteur pour Alain Damasio et son travail est affichée et assumée dès l’introduction, ce qui en soi ne poserait pas forcément question si elle n’était exprimée tout au long de l’étude par des hyperboles répétées qui pourraient finir par laisser croire à un manque de recul par rapport au sujet étudié. Malgré cela, ses commentaires ne manquent pas de pertinence. Ils sont abondamment étayés par des références aux auteurs et aux œuvres philosophiques proposées en regard, ainsi qu’aux autres écrits de Damasio. Quelques évidences se glissent parfois dans l’analyse, mais après tout, il est souvent nécessaire de les rappeler dans de tels travaux.
On peut cependant s’interroger sur certains points de vue choisis par Antoine St. Epondyle. Ainsi, il indique avoir eu accès à des sources directement fournies par Alain Damasio, ce qui apporte des informations instructives mais ne participe pas d’une impression d’objectivité par rapport au roman publié. De même, l’auteur s’appuie sur des fiches personnages et des passages tirés des brouillons de l’écrivain, qui là non plus ne sont pas dénués d’intérêt mais n’ont pas forcément été suivies ou conservés dans la version définitive de La Horde du contrevent. L’auteur traite ces informations au même titre que celles présentes dans le texte publié, quand on peut imaginer qu’elles n’aient pas été modifiées ou supprimées pour rien. Ou alors, pourquoi ne pas intégrer à l’analyse tous les passages supprimés ? On aurait donc aimé une réflexion sur les raisons, le sens et les conséquences de ces modifications, plutôt que de les voir ignorées. Il en résulte dans certains paragraphes une impression de lire parfois plus une analyse de ce que Damasio dit qu’il a voulu écrire que de ce qu’il a réellement écrit.
Hormis ces quelques reproches, on lit avec intérêt l’interprétation d’Antoine St. Epondyle et les textes complémentaires qui l’encadrent. La bibliographie détaillée permet aussi de prolonger les recherches si l’on souhaite en savoir plus sur certains détails.
Il faut le dire, si vous avez déjà lu tout ce que vous pouviez sur le sujet, et notamment les nombreuses interviews données par Alain Damasio au fil des années, L’Étoffe dont sont tissés les vents ne contiendra peut-être pas grand-chose de nouveau pour vous. Cependant, l’ouvrage constitue une bonne synthèse de ces différentes analyses et commentaires, bien structurée et développée par l’auteur qui assume l’approche choisie et s’en explique. Vous ne manquerez pas d’y retrouver certaines réflexions faites à la lecture du roman, et il vous donnera certainement envie de vous y replonger…
7.0/10
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