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La Mer chantera ton nom
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Nsafou, Laura
« Pourquoi devrions-nous craindre les dieux quand nous t’avons, toi ? »
Sur l’île de Gorée, Ino rencontre Salif, un mystérieux pêcheur, qui la séduit avant de disparaître. Peu après, la jeune femme découvre un corps échoué sur le sable ; elle a l’intuition qu’un secret lié au pêcheur, et dépassant les lois humaines, se cache derrière ce meurtre. Débute alors pour Ino une quête de ses origines, au cœur de l’Invisible. Elle devra choisir entre son humanité et ses pouvoirs, entre les deux hommes qui l’aiment, et affronter les divinités qui pourchassent sa lignée depuis la nuit des temps…
Critique
Par Aerendhyl, le 07/03/2025
Il est toujours intéressant d’ouvrir son périmètre de « lecture », du moins d’ouvrir son esprit à d’autres cultures, d’autres « mythologies », d’autres légendes… Alors avoir un roman se tournant vers les légendes africaines peut être perçu comme une aubaine face à la ribambelle de « réécriture » de la mythologie grecque ou romaine.
Ici point de réécriture, Laura Nsafou a recours aux légendes africaines – plutôt sénégalaises – pour nous livrer son histoire. Des légendes qui prennent le parti de se jouer et de tourmenter l’Homme de façon générale tout en nous contant l’histoire d’Ino. Alors, est-ce un vent de fraîcheur ?
Il faut le dire, ce roman se lit vite et bien. Laura Nsafou possède une plume incisive et, parfois, poétique. L’ambiance en elle-même laisse le lecteur rêver d’un pays qui s’imagine avec une incroyable beauté. Très imagée, la plume de l’autrice donne l’envie de découvrir le Sénégal, sa culture, son histoire mais aussi, et surtout, les êtres qui l’habitent.
Ino dispose d’un côté très attachant, sûrement par le fait que nous nous sentons aussi perdus qu’elle au démarrage du roman et dans le tourbillon d’évènements incompréhensibles qui l’emmène. Malheureusement, c’est un peu le seul point que l’on peut tirer de cette héroïne… Pour le reste, l’incompréhension qui se fait jour déteint sur notre regard envers Ino.
D’une jeune femme en quête d’identité, méfiante de son environnement, nous passons à une Ino qui se cherche encore mais qui accepte un peu trop facilement les actes qui se déroulent sous ses yeux en faisant confiance à la personne que l’on nous décrit quasiment comme responsable de « tous ses malheurs ». D’une jeune femme en quête d’une maîtrise de ses dons, nous passons à une héroïne en capacité de lutter contre les Divinités qu’on nous décrit comme les plus redoutables… Et cela, sans vraiment d’explications. Dès lors, l’intérêt baisse un peu.
Par ailleurs, il ne semble y avoir guère de nuance dans les personnages que Laura Nsafou nous présente. Du moins, la seule nuance apportée se fait par le prisme d’un personnage sous exploité et qui ne semble présent que pour tenter une forme de contenance à l’héroïne. Cette sous-intrigue ne prend pas puisqu’elle n’a – finalement – quasiment aucune incidence sur le développement principal de l’intrigue.
Oui, le roman se lit bien, la plume est agréable. L’histoire en elle-même arrive tout de même à nous happer. Malgré les défauts du roman, l’autrice parvient – par la beauté de son écriture – à nous convaincre d’aller au bout de cette quête. Mais qu’a-t-elle cherché à nous dire ici ?
Il est difficile d’y trouver un message précis tant le manichéisme est présent chez les personnages et – surtout – l’attitude de l’héroïne nous laisse dubitatif face aux évènements que l’on nous rapporte.
La Mer chantera ton nom offre une belle interrogation sur le « rôle » de l’écriture : écrit-on pour faire passer un message ou une morale ? Ou bien écrit-on simplement pour raconter une histoire ?
Pour finir, il ne s’agit pas d’un mauvais roman. Il est clair que Laura Nsafou dispose d’une qualité rare pour nous transporter vers un lieu par la magie de ses mots. Pour le reste, cela ne prend malheureusement pas vraiment et – comme un soufflé trop tôt sorti du four – retombe rapidement.
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