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Le Livre qui refusait de brûler

Titre VO: The Book That Wouldn't Burn

ISBN : 979-102811515-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Mark Lawrence
Traduction : Kreutzberger, Claire

La plus fabuleuse des histoires peut atteindre les étoiles…
Evar a passé toute sa vie prisonnier d’une salle remplie de livres, plus ancienne que les empires, plus vaste qu’une cité.
Livira vivait aux confins de la civilisation, où rôdent les cauchemars et où nul ne se rend. Lorsqu’elle est arrachée à son village, elle se consacre à l’étude des mystères qui irriguent la grande bibliothèque, cœur battant du royaume.
Ils n’étaient pas censés se rencontrer. Dans la bibliothèque, leurs chemins se sont pourtant croisés.
Leurs histoires s’entrelacent alors, cœur à cœur, à travers les univers et le temps. Faites de vérité et de mensonges, elles se brouillent et se confondent. Dans ce périple où la connaissance érode les certitudes, la plume a beau être plus puissante que l’épée, elle n’empêchera pas le sang de couler ni les cités de brûler.

Critique

Par Gillossen, le 18/07/2024

J’ai par la force des choses dû laisser s’écouler plusieurs jours entre la fin de ma lecture et la rédaction de cette chronique du Livre qui refusait de brûler. Et au fil des jours, je me suis aperçu que ce qui me revenait le plus facilement en tête, malheureusement pour moi, n’était qu’autre qu’un certain agacement, encore qu’il serait plus juste de parler de frustration. 
Je préfère commencer par préciser que je n’ai jamais été un grand fan de la prose de Mark Lawrence. Sa première trilogie, notamment, m’a rebuté dans les grandes largeurs. Mais j’ai aussi apprécié certains de ses romans. Avec le premier volume d’un nouveau cycle, et ses thématiques, en particulier la place accordée aux livres, je partais sans a priori.
Et il y a des points très intéressants, au cœur de cette cité de Crath entourées de terres désolées : tous les concepts, fascinants, qui concernent LA bibliothèque, le Mécanisme, l’Echange, ou les Evasions, possèdent de quoi intriguer réellement le lecteur, à travers les explications données par l’auteur mais aussi la part de mystère savamment entretenue pour le moment. Tout comme certaines réflexions autour des notions de savoir, de pouvoir ou encore d’éthique, même si Lawrence n’est pas un virtuose tel un Murakami. C’est aussi un roman qui prend son temps, parfois un peu trop, pour tâcher de créer une véritable atmosphère. 
Mais comme je le disais un peu plus tôt, la frustration a entaché cette lecture et celle-ci concerne plusieurs points. Le premier concerne le style employé par Lawrence - j’ai bien dit de l’auteur, je ne parle pas de la traduction ! - il utilise un vocabulaire assez plat en toutes circonstances et a recours à des images pas toujours très heureuses (“la touffeur infernale de l’asphyxie” ?). Comme s’il voulait rester à hauteur de ses jeunes personnages, en partant du principe qu’il faut tout expliquer, surligner, y compris justement leurs sentiments naissants. Et pourtant, l’univers dans lequel ils évoluent n’a rien de bien naïf, au contraire. Ce côté plat se retrouve aussi dans les fins de chapitres : ceux-ci sont courts et pourraient faire penser que le rythme est enlevé de bout en bout : en l’état, il n’en est rien et beaucoup de ses fins tombent un peu à plat justement. 
L’autre reproche principal concerne justement le duo de protagonistes mis en avant ici, Livara et Evar : leur rapprochement est bien trop rapide, si bien que l’on ne ressent pas grand-chose lorsque débute le final. Un peu comme un couple d’acteurs manquant d’alchimie à l’écran. Et le final, même si l’on sait très bien que l’on a affaire à un premier tome de trilogie, se révèle tout de même sacrément frustrant. On dirait précisément une fin de chapitre comme une autre, un peu comme un mauvais cliffhanger au bout d’une saison en dents de scie. Et la très jolie édition jaspée de Bragelonne (qui laisse le choix entre une version à 28 euros ou le numérique) ne changera rien rien au fond de l’histoire. 
Ouverture de trilogie portée par de forts concepts, Le Livre qui refusait de brûler ne se hisse pas à la hauteur des attentes. A voir pour la suite… 

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