Le Marcheur sans rune

Tome 1 du cycle : L' Eau des prophètes
ISBN : 978-235408041-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Pierre Saviste

Kyrille, jeune scribe de Xéniam, école appartenant à l’un des ordres fondateurs de la fédération impériale d’Hélios est le témoin du meurtre d’un historien. Epargnée contre toute attente par la créature, elle choisit de se taire. Pourtant, cet événement la contraint à abandonner sa vie tranquille. Sur le chemin de l’exil, elle va rencontrer, lors de nombreuses aventures, de nouveaux compagnons : Maz Herm, un religieux au passé trouble, Algiar, un voleur recherché, Kitash Pah, un magicien maladroit, Philzab, un guerrier énigmatique et Erhrunar, un amnésique sorti de nulle part. Ils l’aideront à découvrir son passé et l’étrange prophétie dont elle est l’instrument.

Critique

Par Belgarion, le 08/02/2009

Pierre Saviste nous offre une histoire de fantasy agréable à lire, mais autant le dire tout de suite pour éviter les attentes déçues, il n’y a rien d’extraordinaire à l’horizon avec ce titre.
Au niveau des points forts, on peut relever la profondeur de certains personnages comme Algiar, le voleur qui a traversé de multiples aléas douloureux malgré son jeune âge, Erhrunar, l’anathème vivant dépourvu de passé ou encore le personnage patriarcal mais en même temps naïf de Maz Herm. Tous les héros apparus dans ce premier tome ont en commun un passé obscur, voire une absence de passé pour certains, qui crée autour d’eux une aura de mystère aux forts relents de légendes. Cet intérêt devrait s’accentuer au fil des tomes concernant ce passé dont personne n’ose parler, avant la venue de l’EnferNuit où les hommes n’auraient pas eu la position dominante qu’ils occupent actuellement. Les pistes intrigantes et intéressantes ne manquent pas avec l’intrusion de créatures mystérieuses de l’âge des légendes dans le monde moderne qui affecte la réalité où rien ne semble être ce qu’il devrait. Le lien entre les personnage dotés d’une double personnalité ou d’une personnalité à multiples facettes et les événements lointains de l’âge des Légendes promet aussi de nombreuses révélations. L’histoire quant à elle est bien menée, avec une longue partie d’exposition suivie de la formation du groupe et leur départ pour une quête encore obscure. Les rebondissements s’enchaînent au même rythme que l’action dans la seconde moitié du livre et l’intérêt du lecteur, jusque-là vagabond, augmente au fil des pages. Par ailleurs, certains passages brillants comme celui du procès sur l’explication de la catastrophe ayant frappé Gdanz rehaussent le niveau du livre.
A l’inverse, Le Marcheur sans rune comprend un certain nombre de défauts qui sont principalement issus du classicisme du thème principal. Ainsi, l’histoire bien que déroulée de manière fluide et pleine de promesses ne se distingue en rien d’autres débuts d’intrigue de high fantasy avec le départ d’un groupe d’aventurier, les multiples références au passé et les annonces prophétiques de fin du monde. A moins d’un retournement de situation phénoménal, le lecteur se doute fortement du passé de ce monde peu original d’Ambreterre avec les races habituelles de la fantasy détruites par la folie de quelques-un. De même, la carte de début d’ouvrage annonce dès le début la couleur avec des noms peu inspirés comme Trois Rivières, Andor ou encore Verte Herbe qui ne sont pas sans évoquer quelques lieux aux amateurs de fantasy. Le personnage principal Kyrille quant à lui est imbuvable durant toute la première partie du roman avec des réactions disproportionnées et illogiques qui rendent très longues les premières pages. Or, dans la seconde partie elle change du tout au tout sans raison apparente pour devenir très effacée. Enfin, il faut aussi relever les quelques coquilles qui parsèment malencontreusement le roman.
Ce livre n’est donc pas une déception mais devra s’améliorer pour sortir le cycle des ornières du marché foisonnant des productions de qualité moyenne.

6.5/10

Discuter de Le Marcheur sans rune sur le forum.