Vous êtes ici : Page d'accueil > SdA Films & Bilbo

Interview de Guillermo Del Toro !

Par Altan, le lundi 28 avril 2008 à 23:47:27

Guillermo Del ToroInterviewé par le site TheOneRing.net en réaction de sa nomination officielle au poste de réalisateur de Bilbo le Hobbit annoncée vendredi, Guillermo del Toro se livre sur plusieurs interrogations des fans. Comment en est-il arrivé là - lui qui déclarait ne pas pouvoir terminer Le Seigneur des Anneaux ? De quelle manière appréhende-t-il la projet, ce fameux deuxième film, son rapport avec la trilogie de Peter Jackson, sa collaboration avec ce dernier et sa patrie néo-zélandaise ?
Tant de question dans cette interview qu'Elbakin.net a traduite pour vous.
Les révélations (casting, technique, ambitions) sont au bout de cette page...

La traduction de son entretien avec TheOneRing.net

TheOneRing.net : Comment tout ce projet a-t-il débuté ?

Guillermo Del Toro : J’ai rencontré Peter (Jackson) il y a longtemps quand nous projetions de faire Halo ensemble. J’aime vraiment ce qu’ils font en Nouvelle-Zélande, j’appelle cela le « Hollywood comme Dieu l’aurait voulu ». La Nouvelle-Zélande possède tous les avantages techniques indispensables à la réalisation d’un grand film, et vous le tournez dans le paradis, à la fois en termes de liberté et d’engagement artistique.
Quand Halo ne s’est pas fait, Peter et moi sommes restés en contact de façon régulière. L’hiver dernier, j’ai commencé à suspecter, surtout par des contacts avec le studio, que Bilbo le Hobbit pourrait prendre sa place. La première chose que j’ai dit est que je serais intéressé uniquement si Peter était impliqué et le problème (le procès avec New Line) était résolu. Quand ce litige fut réglé, j’ai reçu un appel de Peter, nous avons bavardé, et tout a commencé ainsi, ce fut mon cadeau de Noël !

TORN : Les fans discutent beaucoup sur ce Second Film, pouvez-vous nous dire de quoi il en retourne exactement ?

GDT : Vous savez, je reviens juste de Nouvelle-Zélande, et l’une des principales raisons de ce voyage était justement de nous réunir et de discuter du second film. Bilbo le Hobbit, le livre, formera bien un film indépendant. Alors nous nous sommes assis autour d’une table et avons commencé à mettre au point le second. Nous étions vraiment enthousiasmés, parce que ce second film ne serait pas un « bouche-trou » mais une partie intégrante de l’histoire, celle de ces 50 ans qui ne figurent pas dans le récit.
Il y aura certainement des choses aperçues dans le premier film, mais d’un point de vue différent. Le tout composera un volume, au sein des cinq volumes d’une seule et grande histoire. Ce film ne ressemblera pas à un « pont », comme j’ai pu l’entendre, mais un véritable chapitre de cette histoire. Je pense que nous sommes tous d’accord là-dessus.

TORN : Vous allez déménager en Nouvelle Zélande pour les quatre années à venir, c’est cela ?

GDT : A peu près, avec toute ma famille. Mais durant les premières étapes relatives à la pré-production, je ferais des allers venues entre Los Angeles et la Nouvelle Zélande, parce que je dois régler beaucoup de choses avant de m’installer définitivement là-bas. Mais j’irai de toute façon plus tôt que ne le voudrai ma famille !
Nous débuterons officiellement la pré-production cet été, il y a tellement à faire, c’est effarant. Rien que la reforestation de la Comté, replanter tous ces arbres et toutes ces plantes, cela va prendre des mois, et nous allons être aussi minutieux que possible.

TORN : Des films comme le Labyrinthe de Pan ont utilisé des studios pour composer les plans d’extérieur, utiliserez-vous la même technique pour Bilbo le Hobbit ou bien vous servirez-vous de la richesse de New Line comme l’a fait Peter Jackson ?

GDT : Je crois que les écrans verts, comme les effets spéciaux d’ailleurs, sont des outils et j’estime que l’on ne doit pas en abuser. Des projets comme Le Labyrinthe de Pan ou L’Echine du Diable dépendent crucialement des décors réels, et nous nous en sommes servis la plupart du temps. Ils peuvent certes être améliorés par la technologie, tant numérique que physique. Mais ce que je voudrais éviter, c’est la re-création d’environnements naturels grâce aux effets spéciaux. Je n’aime pas le faire. Le film sera surtout un film de voyage, alors je crois qu’il faut utiliser le plus possible des décors réels.

TORN : Utiliserez-vous WETA Digital pour les effets spéciaux ?

GDT : Oui, les éléments essentiels permettant de garder une certaine continuité seront préservés. J’ai discuté avec beaucoup de gens par mail, par téléphone ou en personne qui avaient travaillé sur Le Seigneur des Anneaux. Des gens comme Andy Serkis, Sir Ian McKellen, Howard Shore, John Howe, Gino Acevedo, Richard Taylor, je vais rencontrer Alan Lee la semaine prochaine. Je fais cela pour assurer que, quoi que nous fassions, nous gardions une continuité avec les autres films. Vous savez, c’est un monde légèrement plus doré au début, une atmosphère assez innocente.
Ce que j'essaye de faire, c’est de garder des éléments en place mais vous permettre de saisir une progression de Bilbo le Hobbit jusqu'au Retour du Roi. Je crois que Bilbo le Hobbit est un livre très crucial pour Le Seigneur des Anneaux, c'est un récit qui commence innocemment et lumineusement. Il est imprégné par l’idée d’une Angleterre entrant dans la Première Guerre mondiale, il y a donc une perte de l’innocence et un ton de plus en plus sombre à mesure que le livre et le film progressent. Nous ferons cette transition dans le premier film, vous entraînant d'un temps de pureté à une réalité plus sombre, ce qui, je pense, est en accord avec l’esprit des livres. Tous ces hommes, Alan Lee, John Howe, sont indispensables pour produire cette impression dans les deux films, et permettre aux spectateurs de rentrer harmonieusement dans un univers déjà en place. Mais ce sera une progression, on ne devra pas estimer au début du film que c'est la même époque (qu’au commencement de La Communauté de l’Anneau). 50 ans dans la Comté, ce ne sont pas 50 ans pour les humains. Si vous pensez à quel point notre monde a changé en seulement 7 ou 8 ans, vous pouvez imaginez 50 ans de troubles en Terre du Milieu.

TORN : Avez vous fait des choix pour le casting ?

GDT : Et bien, j’ai eu la plus charmante des rencontres avec Sir Ian McKellen et une fois toutes les paperasses réglées, il sera officiellement à bord, comme Andy Serkis. Nous continuerons à vous donner des nouvelles des avancées. Nous avons l’intention de ne perdre aucun élément clef.

TORN : Qu’est ce qui différenciera vos films de ceux de Peter Jackson ?

GDT : La seule chose sur laquelle j’insisterais davantage dans ces films que dans les trois autres est l’utilisation d’animatronique et de créatures animatroniques améliorées par effets spéciaux, par opposition avec des créatures réalisées seulement en images de synthèses. Nous voulons vraiment utiliser l’animatronique dernier cri et faire un bond de dix ans dans le futur avec la technologie que nous développerons dans le film pour les créatures. Nous avons l’intention de faire pour l’animatronique et les effets spéciaux ce que Le Seigneur des Anneaux a fait pour la réalité virtuelle.
Une autre chose que les gens remarquerons, au début du film, sera la palette de couleurs légèrement différente. Le monde sera le même mais dans des tons plus dorés, un monde plus éveillé. Mais nous ne nous écarterons aucunement des trois films précédents, nous les prendrons en référence. Quand j’entre dans un monde que j’aime, tel que celui-ci, j’y arrive avec beaucoup d’enthousiasme et d’envie de travailler durement. Et nous savons que nous recréons et créons un monde faisant parti d’un mythe aimé par des millions de personne, et nous l’approcherons aussi passionnément et respectueusement qu’il le mérite.

L'article originel


Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :