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En vrai, quand on est un peu sensibilisé au Tokusatsu, il y a rien d'étonnant. Ou de choquant.

Déjà, le trailer a vraiment une gueule de trailer pour Tokusatsu (série/film) des années actuelles.

On montre qu'un seul perso, quelques costumes. On donne une indication de niveau de "serious bizness" (ici, c'est pas Kamen Rider Black..). Et, surtout, présenter le niveau d'effets spéciaux du produit final au futur public. La base ! :D

Pour ce qui est du respect de la franchise (j'emploie ce terme à dessein).

Ce qui a fait le succès du manga Saint Seyia dans les années 80's, face à des œuvres mieux dessinées, écrites et installées, c'est le fait de reprendre des codes puissants des séries Metal Heroes (Gavan = X-Or) et Super Sentai (Bioman) ultra présents chez les enfants et de proposer un univers Fantasy sans contrainte du live-action.

Et surtout, financièrement, Saint Seyia a fait des tonnes de yens avec le merchandising, une première pour les mangas qui à l'époque ne misaient que sur la pré-publication. Alors que c'est fondamental pour les Toku.

Bon, aussi, le niveau de dessin médiocre de kurumada est l'équivalent du manque de moyen matériel et humain des Toku. :)

Mais, à l'instar de ces séries, il compense par une extraordinaire générosité dans le nombre d'armure, de concept mythologique, etc... Et bizarrement, un équilibre entre le WTF et le drama....

Si on en revient au film, c'est le seul bémol que j'apporterai : l'impossibilité de développer le contenu originel dans sa grandiloquence.

Donc, la voie alternative est de faire un film de "super héros mythologique manga" avec Seiya (seul saint présenté dans le trailer, je crois) en orgin story.

Bon, il y a la faute de goût de montrer des fusillades mais c'est surement pour ancrer le niveau de puissance des Saint. Dans le manga, il suffisait de dire que cela tapait à la vitesse du son / de la lumière.

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Perso, je pense qu'une adaptation de Saint Seiya gagnerait globablement à être sérieuse jusqu'au bout, justement. C'est l'effet "300" pour moi (ou "Super Sentaï" pour celleux qui préfèrent) : On peut détester, mais il faut admettre que mettre des héro·ïnes en costume ridicule mais imperturbables peut parfois rester sur la fine ligne de l'épique avec succès. (au moins pour un temps)

Benedick, peut être as-tu raison sur l'impossibilité d'adapter le contenu originel dans sa grandiloquence: perso, je pense que c'est possible (Les Marvels me semblent le faire fréquemment, on s'en rend moins compte car on y est habituée maintenant amha).

En tout cas l'élément qui soufflerait mon intérêt pour le film serait un setting purement américain avec une histoire type "héros aux milles visages" de l'ado moyen qui découvre ses pouvoirs. (mais on peut en douter vu que ce n'est pas clairement montré dans la bande annonce, c'est vrai)

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@Benedick pour moi ce n’est pas une faute de gout, mais au contraire ca peut être plutôt bien joué. A voir justement, si le film réussit à rester sur le fil de l’épée entre réalisme, épique et grandiloquence, sans tomber dans l’insipide (ce qui a de grandes chances de se produire).

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Je réalise que "Knights of the zodiac", ça me parle beaucoup moins que Saint Seiya, j'ai dû faire l'effort de traduire pour voir le lien.

La cosmoénergie ressemble à une publicité pour des batteries rechargeables.

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Alors que je ne suis pas un grand fan des CdZ, la bande-annonce m'a vu sourire tout du long (comme le trailer). Ceci n'est pas dit pour convaincre la majorité qui va trouver ca mauvais, mais juste pour souligner que pour moi, ca marche toujours sur le fil de l'épée. Je ne sais pas si ca a dès chance de sortir au cinéma par ici, mais j'envisage d'aller le voir en salle si c'est le cas.

Re: Infos ! [Les Chevaliers du Zodiaque... en live]

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Cassons le suspens : j'ai vraiment beaucoup aimé le film. Je trouve qu'il réussit à donner une base solide à ce qui pourrait devenir une franchise cinématographique adaptant le manga Saint Seiya de façon efficace et moderne. Il y parvient même de manière intelligente, en tenant compte d'une multitude de facteurs pas toujours évidents à gérer (dont une fanbase parfois bien revêche ne constitue pas le moindre).

Replaçons toutefois le temple d'Athéna au milieu du Sanctuaire. Saint Seiya est une œuvre marquante pour bien des personnes de ma génération, qui furent happés dans l'univers de Masami Kurumada dès la diffusion du premier épisode, un mercredi après-midi dans le Club Dorothée. Pour ces gens, dont je fais pleinement partie, il peut s'avérer difficile d'avoir du recul sur ce morceau d'imaginaire jailli de leur enfance et ayant marqué leur mémoire au fer rouge. Pourtant, c'est bien d'un tel recul dont on a besoin pour comprendre et apprécier ce film.
Soyons honnête : Saint Seiya est un manga des années 1980 créé par un mangaka plutôt ancré dans les années 1970, et à ce titre déjà un peu daté dès sa sortie. Si l'anime le sublime sur presque tous les plans, lui aussi accuse son âge. Pilier du genre shonen nekketsu, la narration en adopte (voire en crée) de nombreux codes et si tout cela fonctionne parfaitement dans le cadre d'une parution / diffusion feuilletonnante, il était inenvisageable de transcrire ce matériau de base tel quel dans le cadre d'une production cinématographique - même en plusieurs parties. Des choix étaient à faire, des éléments à gommer, d'autres à ajouter. D'autant que la franchise Saint Seiya a connu de nombreux développements en quarante ans, comme divers spin off sous forme d'anime ou de manga (et même une bande-dessinée bien française d'Arnaud Dollen & Jérôme Alquié).

Une fois ce contexte posé et même élargi à d'autres titres de Masami Kurumada, on ne peut que constater que les scénaristes du film connaissent leur sujet. De nombreux détails scénaristiques et graphiques (les dessins de Seiya enfant, la boucle d'oreille du Phénix...) le prouvent tandis que la trame même des débuts de Saint Seiya est parfaitement respectée - et même approfondie, puisqu'elle est l'objet du métrage entier. Finalement, on en retrouve tous les fondamentaux : Athéna, les Chevaliers, le Cosmos, les armures... et en filigrane, on devine bien qu'au-delà de l'histoire de cet opus, les jalons sont posés pour la suite (l'introduction montrant le combat entre le Sagittaire et le Capricorne, le double-jeu du Phénix, la mystérieuse Marine...).
Alors bien sûr, tout cela est "rationnalisé" d'une certaine façon. Finie l'histoire des cent orphelins (qui s'en plaindra ?), Seiya est cette fois un enfant des rues qui survit en menant des combats clandestins, et c'est au cours d'un tel affrontement qu'il éveille son Cosmos et attire l'attention de puissants individus. L'antagoniste du film craint le réveil des dieux, perçus comme un danger, et se repose sur la technologie pour s'y opposer. L'intrigue se concentre sur cette première menace mais aussi sur la relation entre Seiya et Sienna (l'incarnation d'Athéna) - le ciment même de la licence. Et on retrouve bien ces deux personnages tels qu'on les a jadis connus - mais au commencement de leur évolution. Seiya est donc un jeune crâneur obnubilé par sa quête (retrouver sa soeur - encore un de ses traits distinctifs) et Sienna une gosse de riche arrogante. Mais leur relation change au fil des péripéties pour s'orienter dans la direction que l'on connaît.
Le film profite de l'abondance de matériel créé autour de Saint Seiya pour y piocher ce qui fonctionnera dans son propre paradigme. La Athéna vouée à détruire l'humanité est la meilleure idée du récent dessin-animé en CGI. L'invocation des armures mélange ce qu'on voit dans Saint Seiya Omega et dans le dernier film en images de synthèse (et respecte en cela la volonté de Masami Kurumada, qui regrettait les cloth boxes initiales).
Et au-delà, de nombreuses références sont faites aux autres oeuvres de l'auteur : la relation entraperçue dans les flashbacks entre Seiya et sa soeur renvoie à Ring ni Kakero, les guerriers mécaniques de l'antagonistes évoquent Beat X (avec un côté Steel Saint mâtiné de Black Saint) et quand Seiya demande à Marine si elle ne serait pas un ninja, difficile de ne pas y voir un clin d'œil à Fûma no Kojiro. En poussant un peu sur le côté méta, on peut même se dire que le choix de faire du Phénix un latino est un hommage à un continent (l'Amérique latine) qui voue un véritable culte à l'œuvre.
Bref, un fan objectif ne pourra que reconnaître que le travail d'adaptation a été mené sérieusement - abstraction faite de ses goûts personnels.

Une fois ce sujet traité, reste à savoir si les Chevaliers du Zodiaque se tient en tant que film. Et malgré un budget que l'on devine serré (et autour duquel plane un étrange mystère), force est de constater que là encore, on se trouve plutôt devant une réussite.
Le rythme du métrage ne nous laisse guère le temps de souffler (seul l'entraînement de Marine permet de se poser, dans une ambiance qui semble hors du monde avec ses statues flottantes) et les deux heures passent très bien. La réalisation se montre efficace, émaillée de chouettes idées - les postures iconiques, la scène où Seiya fait son introspection... - malgré quelques plans un peu kitsch (mais était-ce évitable ?).
Les scènes d'action se révèlent quant à elle lisibles, bien chorégraphiées et mettent en valeur la puissance des combattants en une escalade très shonen (les simples humains ne peuvent rien contre les soldats mécaniques, qui eux-mêmes ne font pas le poids face à un vrai Chevalier), grâce à des effets spéciaux qui s'avèrent corrects. Le Cosmos est d'ailleurs particulièrement réussi, avec la matérialisation des constellations protectrices derrière les guerriers.
On peut ergoter sur le design des armures (à titre personnel, je ne suis pas fan de celle de Pégase mais je trouve celle du Phénix plutôt réussie) mais au moins n'entravent-t-elles pas la liberté de mouvement des acteurs - et ce que l'on aperçoit des armures d'or est prometteur.
Bon je regrette aussi que les personnages ne crient pas le nom de leurs attaques quand même (on a l'occasion de voir les Météores de Pégase, l'Illusion du Phénix et les Ailes du Phénix). Quant aux musiques, elles ne m'ont pas marqué outre mesure même si quand point le thème de Seiya (une réorchestration de Pegasus Fantasy), il est difficile de retenir un petit frisson.
Rien à reprocher au casting. Sean Bean et Famke Janssen apportent leur présence de vieux briscards et contribuent ainsi à crédibiliser les présupposés un peu casse-gueule de l'histoire. MacKenyu (le fils de Sonny Chiba, excusez du peu !) s'approprie Seiya à la perfection et nous régale de ses aptitudes martiales que l'on avait déjà pu admirer il y a peu dans Kenshin - l'Achèvement. Madison Iseman campe une Sienna / Athéna encore fragile et dont la puissance menace de la submerger - c'est dans ses interactions avec MacKenyu qu'elle se révèle vraiment. Diego Tinoco évite le piège du surjeu pour offrir un Phénix ambigu que l'on espère vite retrouver. Et Mark Dacascos se (et nous !) fait plaisir en une version bien badass de Tatsumi.

Bien entendu, les Chevaliers du Zodiaque n'est pas un chef d'œuvre mais le film reste une série B très honorable, qui emporte l'adhésion de par son respect de l'univers de Masami Kurumada et sa grande générosité. Il constitue également une parfaite introduction à une saga dont on attend les suites de pied ferme, car tous les éléments sont désormais en place pour un développement de l'univers (concept assimilé, personnages principaux définis, futurs enjeux introduits...).
Il n'y a donc pas à bouder son plaisir et il serait vraiment dommage de ne pas donner sa chance au film de Tomasz Baginski. Au pire, le manga et l'anime originels sont toujours disponibles pour les plus nostalgiques et cette variation sur un même thème ne leur porte en aucun cas ombrage.

Re: Infos ! [Les Chevaliers du Zodiaque... en live]

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Diantre, le premier avis positif que j'ai vu de tout internet. Étonné. JDG et Captain Popcorn l'ont absolument anéantis dans leurs critiques respectives et pointent l'exacte inverse de toi : un non-respect de l'oeuvre jusqu'au-boutiste
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Re: Infos ! [Les Chevaliers du Zodiaque... en live]

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EdenA a écrit : mar. 6 juin 2023 11:30 Diantre, le premier avis positif que j'ai vu de tout internet. Étonné. JDG et Captain Popcorn l'ont absolument anéantis dans leurs critiques respectives et pointent l'exacte inverse de toi : un non-respect de l'oeuvre jusqu'au-boutiste
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Je ne sais guère quelles connaissances ils ont de l'œuvre de Kurumada (pour ma part, j'en suis un amateur éclairé dira-t-on et je ne me cantonne pas qu'à Saint Seiya).
Toutefois, ce qu'ils soulignent est AMHA une erreur fréquente des critiques. Il s'agit là d'un film de deux heures qui doit introduire tout un univers et ses concepts : impossible d'y caser les cinq Chevaliers de Bronze (et donc la camaraderie) ou le sacrifice (on n'a pas eu le temps de s'attacher aux personnages pour que cela ait un impact). Ces gens oublient souvent que Saint Seiya, ça commence par un tournoi de catch en armure où les personnages sont tous rivaux - et la plupart totalement oubliables (qui se rappelle du Chevalier du Petit Lion ou du Loup ?). La camaraderie n'arrive qu'au bout de plusieurs épisodes, idem pour le sacrifice. Je pense que le filtre de la nostalgie empêche une réelle objectivité (soyons honnêtes : l'anime de notre enfance est blindé d'épisodes bien nazes - les Chevaliers des Abysses, on s'en souvient encore ; quant au manga, c'est parfois encore pire (les cartes de visite des Chevaliers... les 100 enfants de Kido...).
Je l'indique dans ma critique, mais il était nécessaire de dépoussiérer un peu tout ça et de tenir compte des nombreuses évolutions de la licence Saint Seiya. Une pure adaptation des débuts de l'œuvre aurait constitué un total ratage.
Après, je pense que beaucoup de gens s'étaient déjà fait leur avis dès l'annonce de la mise en chantier du film. Personnellement, j'y suis allé l'esprit ouvert et j'en ai été satisfait - bien que je signale que ce ne soit pas non plus un chef d'œuvre ! Mais clairement, j'attends de voir si les suites vont transformer l'essai.