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Comme je sais que vous définirez précisément ce que recouvre la notion de fantasy à papy, j'ai effectivement un axe de réflexion pour vous.

Si cette fantasy a été, en son temps, tendance, qu'est-ce qui lui succède comme génération ? La fantasy de tonton/beau-papa?

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Moi j'aurais une question sur la définition de "fantasy à papy". J'ai bien une idée ou deux, mais je me demandais si c'était en rapport avec un retour de la SF par rapport à la fantasy ces toutes dernières années. Ou alors en lien avec les nouveaux thèmes abordés, la visibilité plus grande des minorités, etc. ?
Sinon, justement, je viens de commencer un des derniers Gemmel qui me reste encore à lire, et après trois ans d'interruption, j'avais peur d'aimer moins. Eh bien non, c'est toujours aussi bien, et je ne sais pas s'il rentre dans la catégorie "fantasy à papy", mais il sait vraiment raconter une histoire, et ses personnages sont toujours d'une humanité dingue. Il fait, pour moi, partie des ces écrivains (hommes) qui savent camper incroyablement bien leurs personnages féminins (Kay le fait aussi remarquablement, je trouve). D'où une autre question : la mise en avant des femmes, voire des thèmes féministes, la déconstruction des rapports hommes/ femmes dans les récits de fantasy (et cela peut être fait dans des livres écrits il y a quarante ans) envoie-t-elle directement hors de la division "fantasy à la papy" ?

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La fantasy à papy fume-t-elle la pipe ? (Entendre par là, est-ce une relique du passé, une mode, un style ?)
Corolaire : Est / doit-elle être écrite par des hommes ? A conjuguer éventuellement au passé, suivant la réponse à la précédente question.

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Je pense déjà que définir la fantasy à papy vous prendra déjà une bonne partie de l'épisode alors vous dire quoi aborder, difficile. J'avais, lorsque j'avais remis à jour les parutions (tiens, un truc à faire quand j'aurais le temps), évoquer la baisse sensible de grandes séries avec des cycles, des univers-mondes, etc. (est-ce d'ailleurs une caractéristique de la fantasy à papy ?), je pense que cela pourrait aussi être un sujet (enfin deux du coup, la tendance actuelle et faut-il que la fantasy à papy se déroule un univers fort ?).
J'ajoute aussi : quels éditeurs suivre si on aime la fantasy à papy ? Actuels comme anciens. Même question avec les auteurs tiens...

Je plussoie ceux qui ont parlé de la place des femmes et des thèmes qui s'en approchent. C'est une bonne piste, à la fois dans le livre mais aussi si elle peut être être écrite par (et dans ce cas, on dit quoi, fantasy à mamy :P) ?
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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Anna a écrit :la mise en avant des femmes, voire des thèmes féministes, la déconstruction des rapports hommes/ femmes dans les récits de fantasy (et cela peut être fait dans des livres écrits il y a quarante ans) envoie-t-elle directement hors de la division "fantasy à la papy" ?

Très bonne question ! :)

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Gillossen a écrit :
Anna a écrit :la mise en avant des femmes, voire des thèmes féministes, la déconstruction des rapports hommes/ femmes dans les récits de fantasy (et cela peut être fait dans des livres écrits il y a quarante ans) envoie-t-elle directement hors de la division "fantasy à la papy" ?

Très bonne question ! :)

Tout dépend de ce que vous entendez par "fantasy à papy", mais j'ai quand même l'impression que ce n'est pas du tout incompatible, comme le prouve des œuvres récentes comme Wyld ou encore Vox Machina, qui font la part belle à la diversité. Elles n'essaient pas forcément de totalement déconstruire le genre, parce qu'elles veulent capitaliser sur la familiarité du lecteur avec des thèmes, un univers ou un imaginaire, mais elles arrivent quand même à s'inscrire dans leur époque.

Par contre, comme pour moi une des caractéristiques de la "fantasy à papy" c'est de ne pas renier l'aspect pur divertissement de la lecture, je ne suis pas sûr qu'on reste dans ce cadre-là quand l'auteur a une démarche volontairement post-moderne de déconstruire le genre (genre Abercrombie ou Erikson).

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J'ai plein de questions, mais elle vont toutes dans le même sens. Qu'est-ce que vous appelez la Fantasy à papy?
Est-ce que ça inclus la Sword & Sorcery? Ou c'est plutôt ce qu'on qualifie de High Fantasy?
Ou c'est ce qui est écrit par des vieux? :sifflote:

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Ça y est écouté et bien apprécié. J'aime bien ce format type débat avec des points de vues bien différents.

Bon ce que vous appelez la fantasy à papa c'est par là que j'ai découvert le genre, Tolkien, Howard, Leiber et même Lancedragon (j'avais une vingtaine d'années quand c'est sorti chez Carrere), du coup j'ai un peu de mal à classer ces œuvres là dans le même panier que ce qui sort de nos jours dans la même veine. Pour moi ce sont des pierres angulaires des sous genres initiaux de la fantasy, alors forcément on y retrouve des archétypes et des situations qui semblent classiques aujourd'hui, mais ils en sont les créateurs pour ainsi dire.

Sinon je dois reconnaitre qu'aujourd'hui je suis team Saffron et que j'ai un mal fou à m'investir dans ce type de récit par trop classique. J'ai par exemple tenté La roue du temps à sa ressortie chez Brage et je n'ai pas pu dépasser les deux premiers tomes. Pas parce que c'était mauvais (pas taper Aka !) mais parce que j'étais dans une zone de confort où je ronronnais dans ma lecture, alors que je cherche plutôt des bouquins qui vont me surprendre comme Derniers jours d'un monde oublié que je lis, grâce à vous, en ce moment et qui m'apporte un vent de fraicheur. Donc oui je pense que le parcours de lecteur est important pour apprécier ce type d'œuvre (sauf à s'appeler Gilthanas et en être amoureux :D)

Bref merci pour cet épisode.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Pour ce 2ème tour, j'appelle tous les citoyens à voter Gilthanas!
N'écoutez pas ces candidats blasés qui font l'éloge du progressisme et du libéralisme de la pensée.
La FANTASY c'est des gars couillus avec une épée qui se taillent un cure-dent.
La FANTASY c'est des vierges effarouchées qui aiment la testostérone.
La FANTASY c'est avoir un dragon à portée de main pour allumer le barbecue.
La FANTASY c'est la liberté, l'égalité, la fraternité.
La FANTASY c'est des gars avec 4 initiales qui font carrière dans l'écriture.
La FANTASY c'est le vie, et c'est beau la vie.

Sans déconner, vous êtes tous, et je ne pèse pas mes mots, rentrés dans ce genre par la FANTASY dite à Papa.
Un peu de respect. Ce n'est pas notre faute si vous avez perdu le feeling.
Je vous excuse parce que vous avez lu 10 fois plus de livres que moi (je sais pas ou vous trouvez le temps soit dit en passant). Mais que je vous y reprenne pas.
C'est pas parce qu'on roule tout le temps en moto, qu'on a pas appris à faire du 2 roues sur un vélo. Et les paysage sont plus beau en vélo (mais on en voit moins).

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Eh bien merci pour vos retours ! :)

Oui on a vraiment tenté d'avoir une pluralité de points de vue avec un spectre relativement large. Et c'est justement intéressant de voir comment les uns et les autres se positionnent aujourd'hui par rapport à ce qui fait vraiment l'essence du genre.

Perso j'ai souvent l'impression de me situer souvent au croisement des opposés : J'aime bien les éléments dits familiers de la fantasy, mais je vais encore plus les apprécier s'ils sont mélangés avec un aspect un peu neuf.

Et c'est pour ça que j'apprécie beaucoup Sanderson, notamment.

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Ekimus, tu m'as tué :lol::lol:
Mais ton avis, en dehors de ça, est très pertinent. On est effectivement beaucoup à être rentré dans le genre par ce type de récit et j'aime bien m'y replonger de temps en temps.
Et puis, vous n'abordez pas la qualité des livres. Je suis bien conscient qu'il est difficile de donner un avis définitif sur un livre (surtout vu mon job) mais objectivement, il y a quand même des bons et des mauvais livres. Et j'ai l'impression qu'on ne s'arrête que sur les mauvais de "fantasy à papy" et les bons du reste du genre. L'inverse existe aussi. Et donc on peut encore apprécier un bon roman de "fantasy à papy" sans en avoir honte.

D'autres remarques :
_Ce type de fantasy a aussi évolué et la fantasy à papa n'est la même que la fantasy à papy (un Sanderson VS un Jordan par exemple). La première joue même avec les codes de son ancêtre (Wyld comme cité dans dans le podcast mais il y en a d'autres).
_Oui, le parcours de lecteur compte aussi, surtout pour ceux qui sont de gros "consommateurs". Il m'est arrivé à force d'enchaîner des lectures assez similaires d'avoir un sentiment d'overdose. D'où l’importance de savoir doser, alterner, etc.
_Il y a de plus en plus de livres, faire original est donc aussi plus difficile. On en revient à l'épisode "faire original" de Procastination, tu es obligé à un moment donné de reprendre des éléments d'autres récits/auteurs, c'est ce que tu y mets de toi qui fait la différence. Qu'un roman comprenne des clichés n'est donc pas rédhibitoire pour moi. Par exemple, Platteau, le cadre mélangeant culture asiatique et celte était tellement original que je n'ai pas fait attention à l’utilisation de certains clichés comme le Bâtard.
_Et sur le fait que le genre est toujours à la mode, j'en reviens à ce que je disais dans un post sur le fil Parutions, j'ai quand même l'impression que ce type de récit est beaucoup moins présent dans les nouvelles sorties (mais les sorties diffèrent des ventes). Et d'accord qu'on le retrouve plus en séries télé, il n'y a qu'à voir les sorties récentes et futures (The Witcher, Roue du Temps, SdA, etc).

Donc je suis aussi team Gilthanas dans le podcast (mais pour la neutralité, je n'ai pas coupé toutes les interventions de ses opposants :D).
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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Je vais essayer d'être sérieux 5 minutes ;)
Ma came c'est la Fantasy à Papa. ça a commencé avec les livres dont on est le héros puis le seigneur des anneaux en livre, mais avant j'avais déjà baigné dedans sans m'en rendre compte avec les films Conan de Schwarzy, l'histoire sans fin (je suis d'ailleurs déjà monté sur Falkor, mais c'est une autre histoire), Willow et j'en passe.
C'est vrai que certains clichés sont parfois agaçant, que quand j'ouvre un livre de Fantasy à Papa, je vais certainement avoir droit aux mêmes décors, même types de personnages, mêmes ressorts. Mais c'est ce que je recherche.
Je classe par exemple la Symphonie des siècles dans la Fantasy à Papa et pourtant il m'a mis une claque quand je l'ai lu à la différence de l'Arcane des Epées ou du cycle d'Ea (n'en déplaise à Gillo :sifflote:).
Je passe toujours un bon moment avec Cavalier Vert par exemple. Et tu lis un Gemmell, tu les as tous lus, ce qui ne m'empêche pas de les apprécier.
Tous ça pour dire que tu peux partir avec tous les clichés connus, c'est le talent de conteur qui fait la différence pour moi.

Et ça marche pour les autres genres.
Je fais souvent des encarts SF (parce que j'ai aussi été baigné par beaucoup de films du genre) et je sais que si j'ouvre un livre SF, il y a des fortes chance qu'il se passe un truc dans l'espace, avec des scientifiques, des pirates, des peuplades différentes et hostiles...
Et pourtant tous les livres ne se valent pas.