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intéressant même si je ne suis pas d'accord sur tout. Une chose est sure j'ai plus d'admiration pour un auteur jeunesse qui est lu par des adultes qu'un auteur admiré des élites ... Bref,en gros je préfère J K Rowling que Céline, parce que plaire au plus grand nombre tout en étant brillant c'est un sacré tour de force!

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Moi j'ai une bonne définition : La littérature "jeunesse" est celle qui donnera en adaptation cinématographique un navet hollywoodien bourré de clichés à destination des ados et joué par des post-ados dont le jeu se limitera à 2 ou 3 expressions faciales. :D désolé d'avoir pollué le fil, je sors...

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Quand j'écris, je ne m'interroge pas sur le fait de savoir si cela pourra être lu par un enfant de 10 ans, un adolescent de 15 ou un adulte de 35 ou plus.Si l'idée est bonne, la scène pertinente, je l'écris sans aucune censure. Quand j'ai terminé, seulement à ce moment là, je me pose la question de savoir si mon roman est adapté à la jeunesse ou pas. Ce n'est pas une question de violence - les contes pour enfants en sont farcis - mais plutôt de sexe. Un livre pour la jeunesse ne doit pas avoir de scènes de viol, d'inceste etc...

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je ne suis pas d'accord... il y a des violences que les enfants ne supportent pas ! Il n'y a qu'à voir la série de l'épouvanteur, sans sexe mais avec un niveau de violence qu'il n'est pas acceptable de lire avec un certain âge...

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JeanKaczmarek a écrit :Ce n'est pas une question de violence - les contes pour enfants en sont farcis -
Hier je lisais à mes gamins Cendrillon, la version initiale des frères Grimm. Ben effectivement c'est sanglant...Mais la violence gratuite, je la refuse aussi à mes enfants. Et en ce sens, je trouve que les Maximes Chattam récemment lus sont limites sur certains points.Merci pour le témoignage en tous cas.

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Dans le même genre, les actes accomplis par ces héroïnes sont souvent célébrés comme des exploits extraordinaires, comme s’il n’était en fait pas normal qu’elles en soient capables.
Dans cet exemple, les actes accomplis par un hobbit sont célébrés comme des exploits extraordinaires, car nul ne les en croyaient capables (un espoir de fou, dirait Gandalf, et l'Ennemi est trop sage pour imaginer un tel stratagème, et ça vaut pour le dragon et pour l'Oeil).

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Foradan a écrit :
Dans le même genre, les actes accomplis par ces héroïnes sont souvent célébrés comme des exploits extraordinaires, comme s’il n’était en fait pas normal qu’elles en soient capables.
Dans cet exemple, les actes accomplis par un hobbit sont célébrés comme des exploits extraordinaires, car nul ne les en croyaient capables (un espoir de fou, dirait Gandalf, et l'Ennemi est trop sage pour imaginer un tel stratagème, et ça vaut pour le dragon et pour l'Oeil).
C'est clair que dans Tolkien, il y a souvent les petits qui triomphent des grands par des moyens que ces derniers n'avaient pas imaginés.

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il y a souvent les petits qui triomphent des grands par des moyens que ces derniers n'avaient pas imaginés.
... dans le genre, le meilleur exemple est sans doute WILLOW.Un petit chef d'oeuvre qui enfonce encore aujourd'hui le Hobbit ^^

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sans aller jusqu'au sadisme il y a des choses que des enfants ne peuvent lire ! L'âge est hyper important... certaines scènes seront traumatisantes à un âge et plus à d'autre. Je me souviendrais toujours de mon fils qui avait environ 3 ans fondre en larme en voyant un extrait de film où un chat menace d'être emporter par une chasse d'eau. La scène est censée être drôle, ce ne l'était pas pour lui... voilà pourquoi je dis qu'il faut être prudent avec les enfants.

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c'est vrai que ce type de vidéo fait depuis fureur sur le net...:lol: les peurs et l'humour des jeunes enfants ne sont pas les notres. C'est quelque chose d'important à garder en tête quand on souhaite écrire pour les plus jeunes (ce qui n'est pas actuellement mon cas...j'écris du théâtre pour des adultes, style proche de Ribes)

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J'ai remarqué la même phrase que Foradan:
...les actes accomplis par ces héroïnes sont souvent célébrés comme des exploits extraordinaires...
Il me semble que c'est le cas de beaucoup de héros. Harry Potter, Kvothe (le nom du vent), Kaladin ( the way of kings)... Ils ne seraient pas des héros sans exploits extraordinaires.

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Britannia a écrit :Oui je n'ai rien moins même contre un style un peu moins facile, mais j'ai 20 ans. Quand j'en avais 10 de moins, ça me gênait un style trop compliqué, ça me cassait le rythme de l'histoire, m'empêcher d'y accrocher pleinement. Et les livres jeunesse étant destinée à la jeunesse en premier lieu, un style trop compliqué peut éloigner pas mal de lecteurs potentiels donc. Même si je pense qu'il ne faut pas non plus écrire des histoires n'importe comment sous pretexte qu'elle sont destiné à un public plus jeune.
Pour reprendre ce qu'écrivait Britannia sur le sujet de L'Histoire sans fin :)Je ne suis pas d'accord. Lorsque les premiers livres destinés aux jeunes lecteurs ont été publiés, ils offraient des histoires de divertissement qui pouvaient plaire par les thèmes abordés. La forme était la même que celles des ouvrages pour adultes et demandaient un vrai engagement intellectuel de la part du lecteur (engagement auquel ils étaient habitués). Alice au pays des merveilles est en cela très représentatif de ces ouvrages. Depuis un bon moment maintenant, les textes ont été de plus en plus expurgés des difficultés langagières sous prétexte que c'était difficile. Mais ce qui les a rendu difficiles est justement le fait qu'elles deviennent rares et c'est cette volonté d'aménagement qui a paupérisé le langage. Le lectorat s'est habitué à ce qu'on lui offre et le langage s'est appauvrit mais, pour moi, ce n'est pas parce que c'est jeunesse que la langue doit être moins exigeante. C'est une question d'habitude et d'exigence. Lire, c'est aussi s'ouvrir à une autre langue, plus riche et parfois plus nuancée que celle que l'on pratique à l'oral au quotidien. Il s'agit de lire les ouvrages de Jean-Luc Marcastel ou de Charlotte Bousquet pour réaliser que l'on peut avoir la forme et le fond sans perdre le lecteur.

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Et puis bon, si on apprend jamais de nouveaux mots, de nouvelles tournures de phrases à un enfant... il faut une difficulté progressive, certes, mais c'est une question d'investissement.

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Cette discussion me fait penser aux impressions que j'avais quand je lisais Bilbo à 9 ans. ^^Que l'écriture et le vocabulaire soit plus complexes que ceux des livres "expurgés" dont j'avais l'habitude ne me dérangeait pas. Au contraire, je les estimais comme allant de soi, c'était un vieux livre écrit pour les "enfants d'il y a longtemps" à l'époque où on ne parlait pas comme maintenant et j'acceptais de ne pas comprendre immédiatement un terme. Mais j'étais très embarrassée par le fait que, même si croyais comprendre un mot, il n'avait pas toujours le même sens dans ce livre "des temps anciens" que celui que je lui prêtais puisque le langage et la façon de penser avaient évolué. Du coup, j'étais souvent dans le flou et je ne savais jamais si j'interprétais l'histoire comme le fallait, particulièrement dans les scènes très improbables. Je me souviens avoir cogité des jours et des jours au sujet de la scène des tonneaux : ça me paraissait tellement farfelu que je craignais d'avoir compris de travers et qu'en fait cette histoire de tonneaux ne soit qu'une sorte de tournure de phrase ou de métaphore pour expliquer l'évasion et non une vraie ballade en tonneau dans les rapides ! :D Sans compter les poneys qui dressent la table chez Beorn... Quoiqu'il en soit, la difficulté de cette lecture par rapport à celles à l'écriture plus simple que je lisais d'ordinaire ne m'a jamais rebutée, bien au contraire.

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Je tombe sur cette conversation, et je trouve le sujet très intéressant. Je suis assez d'accord sur le fait que, aujourd'hui, l'appellation "livre de jeunesse" est mercantile. Quand je vois un livre comme "Nothern Lights" de Pullman, classée moi, quand je l'ai acheté, en jeunesse, je trouve que c'est dommage, car cette trilogie est tellement riche... Et un jeune de 10 ans passe totalement, pour la plupart, à côté du message religieux voire sexuel...bon, ce n'est qu'une approche de la chose, hein, mais je trouve que l'appellation est réductrice en France et pas toujours justifiée. Dans l'exemple cité ci-dessus, je trouve ça totalement inadéquat...