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Un roman adapté en série TV par Hulu, une série qui arrive le 26 avril :https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Servante_%C3%A9carlate
Amazon a écrit :La Servante écarlate est un objet rare : un roman d’anticipation féministe. Dans ce récit étrange et fascinant, Atwood dresse le portrait convaincant d’une société totalitaire et puritaine qui relègue certaines femmes à une seule fonction : la procréation.Décimée par la dénatalité, la République de Giléad (autrefois les États-Unis) a fait de la maternité sa grande obsession. La narratrice, Defred, est une “servante écarlate”. Prisonnière de l’un des “commandants” du régime, elle est chargée de concevoir un enfant lors d’une cérémonie à trois aux accents religieux… “Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets (…) l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout : vases sacrés, calices ambulants.” Defred, tentant de survivre dans les limites très étroites de sa liberté, évoque le passé, se souvient de son conjoint disparu, peut-être assassiné, de leur fillette qui lui a été arrachée.
https://www.youtube.com/watch?v=Dre0wQmLGe8https://www.youtube.com/watch?v=nX_vBkR0LVY

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J'ai laissé tomber le roman en plein milieu. J'en ai trouvé la lecture proprement insupportable.Non pas en terme d'histoire, mais en terme d'écriture. Dire que je n'ai pas accroché est un euphémisme.Et pareil pour d'autres romans de l'auteur (au début j'ai juste pensé que c'était mal traduit, mais en jetant un œil à des pages en VO, non, c'est juste très mal écrit).Du coup, je passerais volontiers mon tour sur la série.
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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Bizarrement, la traduction ne m'a pas marquée, moi qui suis pourtant particulièrement à cheval sur la tenue de ce que je lis. Il faut dire que le roman en lui-même m'a choquée. Bouleversée. Horrifiée. Ce qui laissait sans doute peu de place pour d'autres considérations...Il faudrait que je le relise pour me concentrer sur le style, mais franchement, je n'en ai pas envie. C'est un roman qu'il FAUT avoir lu, à mon avis : un texte important. Mais c'est une lecture éprouvante, surtout si on est hypersensible. On ne peut pas s'en décrocher, ou du moins je n'ai pas pu, et cette histoire m'a hantée longtemps.
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J'ai fini le roman... Bon sang, ça fait froid dans le dos. Et en même temps, c'est tellement... réaliste. Surtout la partie finale, la conférence historique. C'est ce qui se passe de nos jours : on disserte sur des horreurs du passé. Et on évacue ce que c'était à vivre au jour le jour.La déshumanisation décrite dans ce roman est atroce. La phrase du Commandant : "Un monde meilleur, ne veut pas dire pour tout le monde" résume parfaitement la mentalité des fascistes. ce qu'ils veulent c'est être au sommet de la chaine alimentaire, et dicter leur conduite aux autres.

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Bon, je réveille ce topic pour dire que je me suis enfilé les 5 épisodes disponibles de The Handmaid's Tale hier.Les acteurs/actrices sont géniaux (Elizabeth Moss est parfaite), la mise en scène vraiment bluffante, l'atmosphère du roman est parfaitement retranscrite, c'est TRÈS fort, très émouvant et ça secoue.Bref, surtout avec l'actualité, c'est une série à voir très rapidement.Pour tout dire, je ne m'attendais pas du tout à une telle réussite. Allez-y !!

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Je viens de terminer le premier épisode de la série, et je reconnais que c'est un pilote de très grande qualité. Réalisation, costumes, décors, actrices et acteurs sont excellents.Le monde décrit est en effet terrifiant, criant de vérité. Bon point pour une fois de prendre le pdv des femmes dans un monde totalitaire. Ca manque me semble.Mais un point me gêne, comme dans presque toutes les dysotopies : j'ai lu que l'auteure affirme n'avoir rien mis dans son univers qui n'ait été fait par l'Homme à un moment ou l'autre de l'Histoire. Fort bien j'accepte. Mais à aucun moment de l'Histoire un tel régime n'a pas connu de mouvement contestataire, de résistance, de remise en cause fort. Peut être celà viendra-t-il par la suite, mais autant je trouve glaçant de réalisme la rapidité avec laquelle ces femmes acceptent leur sort
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autant je trouve totalement irréaliste que TOUTES les femmes l'acceptent. Ainsi que les hommes, car même s'ils ne sont pas les premières victimes de ce système, ils ne sont pas pour autant tous gagnant, et peuvent aussi s'insurger du sort réservé à leurs mères/soeurs/amies/épouses/filles... Les interdits sexuels et le puritanisme, s'ils sont souvent la norme officielle, n'ont historiquement jamais été suivis unanimement, et ce n'est ni la société victorienne, ni les SA du troisième Reich qui diront le contraire(bon ok pour eux ça à mal fini...) . :sifflote:Cette dimension est peut être développé par la suite, je regarderais de toutes façon les autres épisodes. Dans la même veine, quid de la réaction des autres Etats ? Je veux bien qu'il s'agisse des ex-Etats, qui malgrè leurs problèmes de pollution doivent avoir garder une part non négligeable de leur puissance, mais quand même... Bref, beaucoup de points à développer, mais je regarderais avec plaisir la suite, même si pour l'instant la série à mes yeux relève plus du conte philosophique horrifique ( ce qui n'a rien de honteux), que de l'anticipation réaliste.

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Teclis :Concernant les autres Etats, cela est évoqué parfois dans les autres épisodes au détour d'une phrase ou deux, et la réaction du Mexique largement dans l'épisode 6. En fait, le monde de la Servante Écarlate est une variation de celui des Fils de L'Homme, si les autres états ne réagissent pas beaucoup, c'est aussi parce qu'ils sont en plein marasme écologique et nataliste.Et, pour être plus terre à terre, dis-moi, ça réagit beaucoup par rapport à la condition de la femme en Arabie Saoudite, en Iran ou au Qatar ? Je rappelle que l'Arabie Saoudite parle des droits de l'homme...Dans un sens aussi, et de façon extrêmement intelligente, la série montre la rébellion, en commençant par des actes qui semblent insignifiants mais qui ont toutes leurs importances. Quand à l'édification d'une dictature, les nazis, les khmers rouges, les maoïstes, les iraniens, les soviétiques ont prouvé qu'on pouvait exercer une pression considérable et un pouvoir absolu sur de très longues périodes de temps. Pour moi, la série est glaçante de réalisme au contraire.Et justement, l'épisode 6 est un chef d'oeuvre total. Jetez-vous dessus encore une fois !

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A titre exceptionnel, parce que cette série est vraiment grandiose, je reproduis ma critique ici :
En 1985, l'auteure canadienne Margaret Atwood publie un roman de science-fiction appelé à devenir un classique du genre : The Handmaid's Tale (connu sous le titre français de La Servante Écarlate). Acclamé par la critique, le récit nous plonge dans une dystopie patriarcale et théocratique. Les Etats-Unis se sont effondrés, remplacés par la République de Gilead. Fondée par une organisation connue sous le nom des Fils de Jacob, cette nouvelle société s'appuie sur le dogme religieux chrétien pour édifier règles de vie, valeurs morales et prôner un retour au traditionalisme dans tous les domaines. The Handmaid's Tale est le témoignage de Offred (de son vrai nom June), l'une des servantes attribuées au commandant Fred Waterford. Elle nous raconte comment elle a été enlevé, séparée de sa fille et mise en esclavage au sein d'une société cauchemardesque où la femme n'est plus rien. Terrible dans son ton et dans sa forme (avec un style très froid et distancié, presque clinique), le roman laisse un goût de soufre dans la bouche du lecteur. C'est en avril 2016 qu'Hulu, principale plateforme concurrente de Netflix aux Etats-Unis, annonce produire une série tirée du roman. Dirigé par Bruce Miller (qui avait jusqu'à présent officié que pour des séries mineures), The Handmaid's Tale réunit un casting des plus solides avec notamment Elisabeth Moss (Top of The Lake ), Joseph Fiennes (American Horror Story) ou encore Ann Dowd (The Leftovers). Lancé en avril 2017, la première saison connait un succès critique foudroyant qui pousse Hulu à renouveller la série pour une seconde saison dès mai 2017. Acclamé par la presse américaine (et bientôt française), The Handmaid's Tale reprend une très large part de l'intrigue du roman et adapte l'univers d'écrit par Margaret Atwood à la lettre. Prenez une grande inspiration, et plongez dans un cauchemar.Car The Handmaid's Tale est un cauchemar. Un vrai. Une atroce dystopie où l'horreur théocratique est poussée à son paroxysme. Le pilot réunit immédiatement toutes les qualités que développera ensuite la série. La mise en scène tout d'abord, d'une sobriété impressionnante, qui découvre un univers glacial et glaçant où le rouge des servantes devient aussi familier que la lumière du soleil. Contrairement au récent American Gods, la série de Bruce Miller ne joue sur aucun effet de manche. A peine s'offre-t-elle des ralentis pour souligner certaines actions importantes ou tragiques. Cette mise en scène minutieuse, terrifiante dans ses moindres recoins, s'accompagnent d'une bande-originale parfaite qui sait être discrète quand il le faut, ménager des silences quand il le faut...et s'imposer quand il le faut. Rien n'est laissé au hasard dans la constitution de cette première saison. Si dans le roman nous suivons uniquement Offred, il n'en est pas de même pour la série. Le téléspectateur est bien entendu dans la tête de la jeune femme dont il entend les pensées en voix-off, mais le format permet également de développer d'autres personnages qui deviennent donc plus profond tels que Nick, le couple Waterford ou Moira. On ne pénètre jamais dans leurs esprits comme on le fait avec June, mais on les suit et on les comprends mieux. Puisque The Handmaid's Tale, avant d'être une oeuvre engagée et polémique, est avant tout une histoire humaine tragique. Ce qu'a bien compris Bruce Miller qui donne toute la place nécessaire aux personnages et aux acteurs qui les incarnent. C'est eux d'ailleurs qui constituent l'autre force majeure de la série. Dire que le casting de The Handmaid's Tale est impeccable serait être en dessous de la vérité. Joseph Fiennes est aussi glaçant que mystérieux dans le rôle du commandant Waterford, Yvonne Strahovski compose un des personnages les plus complexes de la série entre le monstre et la femme brisée, Ann Dowd endosse le rôle tyrannique de tante Lydia avec la même force qu'elle avait dans The Leftovers. Mais surtout, il y a Elisabeth Moss. En prenant l'habit écarlate de la servante, l'américaine trouve le rôle de sa vie. Elle est, à chaque minute, plus grandiose qu'à la précédente. A la fois colère, tristesse et révolte, l'actrice joue tout à la perfection et émeut comme pas possible. C'est elle, c'est définitivement elle qui porte littéralement le show sur ses épaules. Chapeau. Faisons également mention à la fois d'un sublime personnage secondaire mais également d'une grandiose actrice : l'américaine Madeline Brewer dans le rôle brise-cœur de Janine. Un personnage secondaire qui montre le talent d'écriture insolent de Bruce Miller et de ses scénaristes. Puisque c'est bien l'écriture du show lui-même qui constitue le dernier grand point fort de cette première saison. Il faut dix épisodes à The Handmaid's Tales pour développer son monde, décrire l'avant et comment tout a lentement glissé dans l'horreur mais aussi, et surtout décrire avec minutie une société malade. Mieux encore, le show arrive à "humaniser" d'authentiques monstres par le biais de quelques séquences improbables. Comme lorsque Tante Lydia console Janine de ne pas aller à la soirée, ou comme lorsque l'on suit l'histoire du couple Waterford. Ce tour de passe-passe moral s'avère rien de moins qu'impressionnant. En l'état, c'est comme si l'on humanisait Himmler ou Heydrich...Ce que réussit cependant le mieux la série, c'est à retranscrire l'horreur théocratique décrite par le roman de Margaret Atwood. La série décrit avec minutie la constitution d'un Etat totalitaire où les femmes deviennent des ventres. Instrumentalisées au nom d'un passage biblique, les femmes fertiles deviennent des esclaves qui n'ont plus aucun droit. Elles sont cérémonieusement violées chaque mois (et les premières séquences de la fameuse cérémonie sont insupportables) pour donner des enfants aux épouses stériles des commandants. Il y a encore cette seconde torture, de se faire prendre son enfant, de se le faire enlever (et l'épisode deux, déjà, est insoutenable à ce sujet) pour ensuite changer de maison et.....recommencer ! La série décrit de même l'avant, et a l'excellente idée de faire comprendre au spectateur que l'on glisse. On ne tombe pas. Que petit à petit, la dictature s'installe parce que l'on dort. Parce que l'on ne se bat pas. Dans la situation actuelle des Etats-unis et de la France, la chose est d'autant plus importante à entendre. The Handmaid's Tale est non seulement un plaidoyer féministe d'une dureté extraordinaire, mais également une remise en question de notre obsession de la maternité. C'est certainement là le thème le plus original traité par la série, notamment au cours du fameux épisode 6, A Woman's Place, qui explique en filigrane que l'une des causes de cette folie est l'obsession maladive pour l'humanité d'avoir des enfants. En substance, The Handmaid's Tale est une brillante destruction de la GPA, cette marchandisation du corps de la femme pour pallier à la (malheureuse) stérilité d'autres. Reste que cette série, aussi forte soit-elle sur le fond, reste une intense aventure émotionnelle. Chaque personnages présente des démons, des fêlures,des peines, des tragédies. La somme de toutes ces blessures donne cette première saison sublime, grandiose. The Handmaid's Tale, c'est avant tout l'histoire d'une femme (de femmes !) privée de sa liberté, privée de sa vie, privée de tout. C'est l'histoire d'une révolte, même insignifiante, gravée dans une plinthe ou tombant avec une pierre, qui dit NON. C'est l'histoire d'une femme qui veut se battre malgré toutes les horreurs qu'elle subit. Au fond, le plus important dans The Handmaid's Tale, c'est ça. Ce courage humain devant l'horreur absolue, devant la monstruosité. Un cri dans le silence. Un appel à la raison dans un océan de religiosité qui, pourtant, ressemble de plus en plus à notre siècle (et qui est déjà vécu par certaines femmes en Arabie Saoudite et dans le Moyen-Orient !). C'est une série militante, engagée, féroce et sans demi-mesure. Une série qui fait du bien en nous faisant mal, très mal parfois. Adaptation brillante portée par un casting simplement parfait, cette première saison de The Handmaid's Tale n'est rien de moins qu'un chef d'oeuvre d'une importance primordiale à l'heure actuelle.Un chef d'oeuvre.