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Winterheim

Le Fils des ténèbres

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La Saison des conquêtes

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La Fonte des rêves

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Chronique

Déjà paru chez Mnémos, Winterheim de Fabrice Colin revient chez J'ai Lu avec une version définitive revue par l'auteur, pour ce qui est des deux premiers tomes. Le Fils des ténèbres et sa suite prennent solidement appui sur les légendes nordiques. Si les deux premiers  "mouvements" sont très marqués par cela, avec magie et folklore, par la suite, le récit redevient bien plus terre à terre et perd une partie de cette magie diaphane qui l'habitait.
Sans pour autant se révéler moins captivant, car on suit le destin du jeune Janes avec intérêt, quand bien même l'on devine aisément ce qu'il est appelé à devenir. L'auteur parvient en effet à nous surprendre plus d'une fois. Tout d'abord avec cette transition d'un monde où les dieux marchent en secret parmi les hommes, à la vie sobre des cuisines d'un grand château, mais aussi en n'adoptant que pour un bref laps de temps les attributs du "roman d'apprentissage" d'un jeune héros orphelin, chemin maintes et maintes fois emprunté.
Toutefois, Fabrice Colin touche à nouveau au merveilleux dans un dernier acte cristallin, avec ce labyrinthe de glace et ses jeux macabres, et les vertiges d'un amour naissant, pur et passionné. Mais aussi ses jeux de narration - à voir dans la scène du banquet - qui donnent plus d'impact à ce qu'ils illustrent. Bien sûr, on peut se montrer touché ou pas, toute la question est là, car certains lecteurs resteront peut-être à l'écart, incapables de sauter le pas. L'auteur n'est cependant pas le moins habile à manier les émotions. Dernière chose bienvenue, trois annexes qui nous en apprennent plus sur Midgard et Asgard.
C'est lors du troisième tome, celui que certains ont attendu plusieurs années, que les choses s'emballent pour de bon ! La dimension épique du récit se dévoile pleinement, nous laissant plusieurs fois ébahis devant le déploiement de forces de ce Ragnarök, d'autant que Fabrice Colin ne fait pas dans la demi-mesure. Le rythme du roman s'avère enlevé, un enchaînement de scènes alternant personnages, lieux, et moments. Une véritable symphonie nous emportant au cœur de ce tourbillon où Janes et Livia tentent de tracer leur chemin face aux désirs des deux factions en guerre... Mais bien des choses sont déjà écrites.
Et pourtant, par endroits, notre attention se détache imperceptiblement, comme si le récit perdait son pouvoir d'attraction, tout en demeurant riche en images fortes et passages plus intimistes. Comme une giboulée de neige nous faisant perdre la trace des personnages...
Cette trilogie paie là le prix d'une si languissante attente, à savoir qu'il lui est difficile de lui pardonner le moindre petit défaut. Mais ne boudons pas notre plaisir, alors que l'auteur nous livre là un roman qui conclut Winterheim en apothéose amère, la fin d'un monde. En découvrant ce final dans le cadre d'une intégrale, peut-être cette impression s'estompera-t-elle ?

Gillossen

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