A Knight's Tale est maintenant sorti aux Etats-Unis depuis le 11 Mai dernier, et remporte un succès moyen, mais loin d'être négligeable pour autant. En effet, il ne faut pas oublier que le film sait être déconcertant, c'est le moins que l'on puisse dire ! Avec l'emploi de chansons de Queen ou David Bowie pour illustrer certains de ses moments-clés, on peut être perplexe quant au mélange avec le Moyen-Âge et le monde des joutes... Et pourtant, c'est cela même qui lui donne toute sa saveur et le fait entrer de plein pied dans le monde merveilleux de la Fantasy ! Caractéristiques techniques : Titre français : Chevalier. Réalisateur : Brian Helgeland Production : Columbia Pictures D'après un scénario de : Brian Helgeland. Musique : divers Durée : 2h22 Lieux de tournage : République Tchèque Budget : environ 300 MF Distribution : Heath Ledger, ( William Thatcher/Seigneur Ulrich von Liechtenstein du Gelderland ) Rufus Sewell, ( Comte Adhemar ) Mark Addy, ( Roland ) Paul Bettany, ( Geoffrey Chaucer ) Alan Tudyk, ( Wat ) Shannyn Sossamon, ( Jocelyne ) Laura Fraser ( Kate ) ...

Synopsis :
Lorsque son maître connaît un destin fatidique, le jeune William, qui a toujours rêvé d'être chevalier, décide de le remplacer, et de participer aux concours de joute, afin de gagner tout ce qu'un homme qui n'est pas né d'un haut-lignage ne peut normalement espéré obtenir. Dans son aventure, il est accompagné de deux camarades, Roland et Wat, d'abord réservés face à ses projets, avant de rencontrer sur sa route Chaucer, un écrivain plutôt loufoque. Mais les ennemis rôdent, nourissant des doutes, tandis que la princesse Jocelyne n'a d'yeux que pour lui, et certainement pas pour le sinistre Comte Adhemar... Qu'arrivera-t-il à William si l'on découvre la supercherie ?

Historique :
Brian Helgeland a vraiment porté ce scénario sur ses épaules du début à la fin. Il en est le scénariste, le producteur, et le réalisateur. On le connait pour avoir écrit le script de L.A Confidential, ou réalisé Payback. Quelqu'un à l'univers semble-t-il très éloigné de la Fantasy.
Après quelques mois de pré-production, le tournage démarra aux alentours de Prague le 8 Mai 2000, pour se terminer fin Août de la même année. Dès le début, A Knight's Tale est prévu pour ne pas se prendre au sérieux. Certes, l'histoire possède son lot de moments plus profonds, plus tragiques, mais l'ambiance générale est au second degré et à l'absurde. Voilà qui ne peut que trancher avec les films du même genre, à caractère " sportif ", qui bien souvent sont traités de manière austère, empâtés dans leurs valeurs.
" Le plus grand challenge est le ton du film. Je ne voulais pas faire une comédie pure. Il y a des moments très comiques, mais il y a aussi des éléments dramatiques. C'est une histoire américaine classique. Un jeune sportif qui veut devenir un champion. " Voilà pour le point de vue du réalisateur. Quant aux acteurs, le choix d'un héros encore peu connu a rapidement fait son chemin, et c'est donc à Heath Ledger, remarqué dans The Patriot, que revient le rôle de William. " Il est plus facile de croire aux personnages quand ils ne sont pas interprétés part des stars. " confie encore Helgeland.
L'emploi de chansons de Queen, par exemple, a également été clarifié depuis le début. Il fallait surprendre, intriguer. D'autant que la musique classique que l'on entend si souvent dans les films penchant vers la reconstitution histoire est une belle erreur à ce niveau-là avant la Renaissance.
La plupart des acteurs arrivèrent un mois à l'avance sur les lieux du tournage, afin de se familiariser avec ce nouvel univers, et surtout s'entraîner. Joute, épée, danse, chant... De nombreux talents étaient donc requis afin de pouvoir intégrer l'équipe, que ce soit du côté des bons ou des méchants.
Après quelques rebondissements, le film qui devait sortir début Juin, fut avancé au 11 Mai 2001, sans nul doute afin d'éviter le raz-de-marée Pearl Harbor.

Informations diverses, et anecdotes :
- Titre : Pendant un temps, A Knight's Tale s'est appelé In Shining Armor, avant de revenir à son titre originel.
- Langue étrangère : Rufus Sewell le confesse, le seul mot de tchèque qu'il a appris durant le tournage est... bière.
- Chance : C'est le premier rôle au cinéma pour Shannyn Sossamon, qui aurait été remarqué par un agent de casting lors d'une soirée chez Gwyneth Paltrow où elle officiait en tant que DJ.
- Finances : Si le film n'a pas été tourné en France et en Angleterre, c'est uniquement pour des raisons budgétaires visant à ne pas dépasser les 40 millions de $ alloués au projet.
- Inspiration : Une précision, le film a été fortement influencé par les Canterbury tales.
- Loufoque : Il n'y a pas que dans le domaine de la musique que le film tranche radicalement avec les canons du genre. Ne serait-ce que parce que la princesse Jocelyne fait la couverture de Medieval Vogue...
- Considération philosophique : Brian Helgeland a une idée bien précise de ce qu'il voulait entre autre illustrer. " A l'époque, les gens appréciaient plus la vie. Elle était plus précieuse car on pouvait facilement la perdre. Plus mystérieuse aussi. Mais je ne pense pas que les valeurs de la chevalerie existaient véritablement. En tous cas, ce n'est plus le cas aujourd'hui ! "

.:: Le réalisateur ::.

Brian Helgeland Un amoureux du polar, qui a commencé par être scénariste et script-doctor, c'est à dire qu'il révisait certains scripts jugés déficients. Sans forcément le savoir, vous avez pu déjà avoir un aperçu de son travail sur des films comme Assassins, mais surtout L.A Confidential, qui à sa manière, l'a révélé tout autant que Russel Crowe du côté des acteurs. Payback, c'est encore lui, mais cette fois, il passe aussi à la réalisation. Une incursion dans un monde aussi différent lui sera-t-elle bénéfique ?

.:: Les Acteurs et Actrices ::.

Heath Ledger ( William/Ulrich ) Né le 4 Avril 1979, il était déjà très connu chez lui en Australie, mais c'est son rôle de fils de Mel Gibson dans le Patriote qui l'a fait connaître de tous, au plan mondial. Bien que le film lui-même soit bancal, sa performance est remarquée. Il a commencé à la télévision, notamment avec la série Roar, un temps diffusé sur M6, où il incarnait le prince d'un peuple celtique. Déjà la Fantasy ?
Rufus Sewell ( Adhemar ) Rufus Sewell possède une légion de fans qui le suivent depuis quelque temps déjà. Cet acteur anglais qui a tout d'abord débuté au théâtre, a tenu le rôle titre du phénoménal Dark City, une petite pépite encore méconnue du grand public, alors que Matrix s'en est fortement inspirée. Assez cocasse, le fait qu'il en incarne le héros, lui qui est réputé pour ses rôles de méchants, comme dans A Knight's Tale justement. Il faut dire que son allure ténébreuse joue pour beaucoup.
Mark Addy ( Roland ) Qui ne se souvient pas de son second rôle touchant en tant que meilleur ami de Gaz, le héros de The Full Monty ? Celui qui avait honte de son poids et avait bien failli abandonner ses camarades... Lui aussi acteur de théâtre de formation,
Paul Bettany ( Geoffrey Chaucer ) Voilà ce qui en quelque sorte incarne le bouffon de l'histoire. Bouffon au sens où on l'entendait à l'époque évidemment ! Cet acteur encore méconnu ne peut que se faire remarquer après ce film. Bon nombre de critiques américains ont été laissés pantois par sa performance ! Il faut le voir assumer la présentation des joutes avec une verve transcendante ! A noter que son personnage a vraiment existé, puisque c'est lui l'auteur de ces fameux " contes de Canterbury ".
Shannyn Sossanon ( Jocelyne ) Elle qui n'avait pas choisie d'être actrice, là voici aujourd'hui sur le devant de la scène... La jeune femme incarne de fait la princesse pour le cœur de laquelle nos deux héros sont prêts à aller jusqu'au bout. D'apparence frivole et superficielle, elle s'humanisera aux côté du simple William.

Sur le Net :
-> http://www.aknightstale.com

Les Images sont © 2001 Columbia Pictures

Bien, comment dire. Ce film s'annonce très intéressant, et surtout, très déroutant. Jamais on a vu jusqu'ici un tel mélange. Pourtant, il a plutôt l'air d'avoir trouvé son public, même si sa carrière aux Etats-Unis n'atteindra certainement pas la barre psychologique des 100 millions de dollars de recette. Mais l'intérêt est ailleurs, évidemment. Ce film ne se prend pas au sérieux, se joue des clichés, des ficelles de ce genre de scénario, mais là n'est pas sa finalité, et à sa manière, se moque lui aussi gentiment du monde de la chevalerie, tout comme le fait Shrek avec les contes de fée. Malgré cela, il ne s'agit pas d'une preuve de manque de respect, même si les analogies avec le star-system des sports US est évident. On sent dans la démarche de William, qu'il tente de toucher aux idéaux de cette doctrine, tout ce qui a fait que ces références ont perduré jusqu'à nous, avec toujours cette impression de magie et d'incrédulité...
Alors, bien sûr, c'est un film qui laissera certains complètement froid, je n'en doute pas, voir même railleurs, mais je préfère saluer ce parti-pris couronné d'audace, plutôt que tant d'autres blockbusters uniformisés...

Et à présent que je l'ai vu... Je ne peux que confirmer ces premières impressions ! Autant le dire tout de suite, Chevalier n'est pas un film impérissable. Mais si seulement vous entrez dans le film, vous vous laissez immanquablement porté par l'ambiance de celui-ci, délurée ou plus grave selon les moments. Car le film n'est pas dénué d'une réelle émotion, au-delà de l'excitation des joutes. Je pense notamment à la relation entre William et son père. Bien entendu, les clichés sont présents, mais tout est joué avec tellement d'entrain qu'on les voit passer sans jamais s'en plaindre. J'espère que Chevalier saura trouver un public, car il le mérite pour sa générosité et sa sincérité. On accroche vraiment au divers challenges de William, pour peu que l'on se mette dans la tête que la musique comtemporaine peut se marier efficacement avec l'esprit du Moyen-Âge. Heath Ledger porte le film sur ses épaules avec prestance et charme, mais cela ne signifie pas qu'il est seul à l'écran ! Petit coup de coeur donc pour Chaucer, joué par un Paul Bettany totalement habité, ou Laura Fraser, alias Kate, qui incarne une forgeronne dont la signature sur ses armures en fera sourire plus d'un ! C'est à travers ce genre de clin d'oeil totalement hors du temps que Chevalier plait et vous laisse le sourire aux lèvres, leu coeur léger, et avec une furieuse envie de ne jamais lâcher les projets dans lesquels on croit. Et croyez-moi, ça fait du bien ! Profitez-en si vous cherchez un film pour vous changer les idées, mais noble de coeur et loin d'être bête, car Chevalier est alors fait pour vous ! Vraiment, à recommander chaudement.