Si vous n'êtes pas
sous le choc après avoir terminé Berserk,
l'anime, eh bien, je ne sais pas ce qui pourra
vous choquer, et c'est à se demander si vous avez
un coeur, désolé d'être aussi direct ! D'un côté,
on peut se réjouir de voir une histoire qui s'assume
enfin jusqu'au bout, et qui rejète proprement
et simplement le happy-end. Mais dans le même
temps, ce final est d'une cruauté telle envers
certains des protagonistes qu'il y a de quoi en
être également victime, et ce pour plusieurs jours,
j'en suis le premier témoin. Cependant, il ne
faudrait pas croire que Berserk ne se distingue
que par son final apocalyptique, que beaucoup
retiennent en priorité. C'est avant tout un dessin
animé avec une ambiance très marquée, propre à
le distinguer de la masse, et même du genre qui
est le sien, la Fantasy donc. C'est violent, âpre,
sans concession, et pourtant, malgré tout cela,
les sentiments trouvent leur chemin, et arrivent
à atteindre même les cœurs les plus endurcis.
C'est peut-être ce qu'il y a de plus beau, de
voir que l'amour n'est pas condamné pour autant...
Au-delà de l'ambiance, ce sont ces histoires,
de toutes sortes, qui se croisent et s'entrecroisent
sur la trame du destin. Le scénario est très abouti,
parmi les meilleurs, et sa précision presque mécanique
ferait presque froid dans le dos à l'arrivée du
verdict ultime. Les thèmes abordés sont profondément
adultes, complexes. Les rebondissements les plus
incroyables se déroulent, et pourtant, on ne peut
pas s'empêcher de se dire qu'on aurait du le sentir
venir... Eh bien, non, ce n'est pas le cas. On
est surpris, un point c'est tout, aussi difficile
que cela soit de l'admettre quelquefois.Les moments
de bravoure sont légions, et on se souviendra
longtemps de certaines scènes proprement hallucinantes.
Mieux vaut d'ailleurs ne pas en parler pour ne
pas gâcher le " plaisir " de ceux qui se laisseront
tenter. Enfin, comment ne pas être touché par
l'âme des personnages ? Plus que des seconds rôles
pour plusieurs sans originalité mais toujours
pourvus d'une véritable épaisseur, le trio Gatts,
Casca, Griffith est tout simplement mémorable.
Gatts pour son courage et sa résolution à toutes
épreuves, Casca pour son caractère et le charme
fragile qui émane d'elle malgré ses propres réserves
à l'admettre, et Griffith pour camper l'un des
plus grands salauds qu'il ait été donné de voir,
le mot est lâché, mais tant pis. De temps à autre
proche du Kal-Su de Bastard!!, il est bien
plus complexe et surtout fascinant. C'est même
cela son trait de caractère le plus marquant,
la fascination qu'il inspire, plus que la noblesse
et le génie qui émane de lui, du moins pendant
la plupart de l'histoire. Loin de l'atmosphère
second degré et magie à gogo de Hagiwara, Kentaru
Miura est le maître d'œuvre d'une histoire phénoménale,
qui immanquablement vous marquera profondément
et vous fera jeter un nouveau regard sur la Fantasy
si vous n'associez cela qu'aux contes de fées
gentillets réservés aux enfants.
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