L'Encyclopédie féérique d'Emily Wilde

ISBN : 978-238560020-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Fawcett, Heather
Traduction : Rosson, Christophe

Elle ne pense qu’au travail, il aime coudre au coin du feu. Un véritable conte de fées les attend… Explorez le royaume des fées aux côtés de la chercheuse la plus grincheuse d’Angleterre. Emily Wilde est douée dans bien des domaines. Universitaire hors pair et experte mondiale en dryadologie, elle travaille sur la première encyclopédie féerique jamais écrite. Lorsqu’elle débarque dans le village nordique d’Hrafnsvik pour y étudier les Recluses - les fées les plus rares au monde - Emily n’avait pas prévu la compagnie de son élégant rival, le professeur Wendell Bambleby.
Venu “l’aider” dans ses recherches, ce dernier sème bientôt la pagaille dans sa vie, la frustrant à la limite du tolérable. Alors que les Recluses s’avèrent bien plus dangereuses qu’escompté, donnant aux contes de fées des allures de cauchemar, l’insupportable Bambleby semble quant à lui de plus en plus difficile à ignorer… Emily devra garder la tête froide si elle espère revoir la chaleur de son Angleterre natale.

Critique

Par Erkekjetter, le 30/01/2025

La couverture de cette Encyclopédie est quelque peu trompeuse : avec ses petits champignons et ses couleurs champêtres, on s’attend à une cabane cosy en bordure de forêt et un peuple féérique tout en délicatesse et ailes de libellule. On en est en fait assez loin. Et pour cause, l’expédition d’Emily Wilde sur les terres nordiques n’a pas grand-chose de charmant.
Le cadre, d’abord, est celui d’un village isolé, dans des conditions climatiques plutôt rudes. Pas de bungalow pittoresque en bord de mer pour la scientifique, mais une petite maison froide et poussiéreuse, aux antipodes du confortable. L’héroïne elle-même n’est guère sympathique de prime abord. Elle a peu de compétences sociales et ne s’intéresse pour ainsi dire qu’à son sujet d’étude : le peuple féérique. Pour ne rien arranger, lesdites fées empruntent ici au folklore traditionnel, et non à sa version édulcorée façon Disney. Le terme fée, employé dans son acception générique, recoupe des réalités fort différentes. Une chose, toutefois, persiste : elles ne sont pas engageantes. Cruelles, oui, manipulatrices, oui. Belles, parfois. Pas bien souvent, quand même.
Le roman, annoncé comme le premier tome d’une trilogie, se présente sous la forme d’un journal, à la première personne, donc. Il est émaillé de quelques récits concernant les fées, récoltés par Emily, et d’entrées scientifiques sur le sujet – qui, pour le coup, peuvent donner l’impression d’alourdir le texte, même s’ils contribuent à donner un aspect réaliste.
Il ne faut pas s’attendre ici à une histoire trépidante, ponctuée de péripéties rocambolesques – il y a un côté « dark cosy ». On est sur quelque chose qui rappelle malgré tout la série de Marie Brennan sur Lady Trent, mais en nettement moins réussi, il faut bien le reconnaître. L’intrigue ne se révèle pas franchement passionnante, sans doute parce qu’elle sert essentiellement à présenter l’univers, et notamment celui des fées. L’intérêt principal, à mon sens, réside dans les personnages et l’ambiance, plutôt bien rendue. La dynamique qui s’instaure entre Emily et son collègue Bambleby prête à sourire. Petit bémol toutefois concernant l’aspect romance, qui aurait pu être mieux amené. 
Dans l’ensemble, il est fort probable que le roman ne saura pas convaincre tous ses lecteurs, et notamment en raison du décalage entre les promesses de la couverture et le contenu réel – que le résumé ne permet pas non plus d’anticiper. Pour autant, il ne s’agit pas d’un mauvais texte et l’on peut tout à fait passer un bon moment en le lisant. Je le classerai pour ma part au rayon des livres « sans plus » : une proposition correcte, avec de bonnes idées, mais ni mémorable ni renversante. 
À voir ce que réserve la suite.

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