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L'Homme qui savait la langue des serpents
Titre VO: Mees, kes teadis ussisõnu
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Andrus Kivirähk (Proposer une Biographie)
Critique
Par Atanaheim, le 03/05/2013
Qu’il est bon d’avoir la vision d’une personne qui n’est pas de notre environnement habituel. On découvre des choses, on apprend, bref, on s’enrichit.
Dans notre cas, c’est notre horizon qui se voit agrandi. Et l’horizon, c’est d’abord l’imaginaire. Et ça tombe bien puisque L’Homme Qui Savait La Langue Des Serpents est un livre de fantasy qui nous vient d’Estonie.
Pourtant, en première lecture, il nous fait indéniablement penser à des œuvres antérieures. Les comparaisons les plus immédiates sont certainement les versions romancées de la vie de Pocahontas, notamment celle de David Garnett (ou son transfuge SF, le film Avatar), et, bien entendu, Le Dernier Des Mohicans de James Fenimore Cooper.
Les similitudes sont frappantes. Leemet est le dernier habitant de la forêt dans beaucoup de domaines (il est par exemple le dernier à connaître la langue des serpents) et le fait d’opposer la vie dans la nature à celle dans les villages, de confronter les Estoniens aux invasions de nations d’Europe de l’Ouest nous ramène à l’histoire des Amérindiens.
Heureusement, l’auteur possède sa propre vision de ces situations. On notera notamment l’absence de pessimisme du personnage principal alors que le monde dans lequel il a toujours vécu tend à disparaître. De même, la mélancolie et la nostalgie ont peu de place dans le récit.
Leemet n’est pas Candide (celui de Voltaire) pour autant. Lui aussi connaît une succession de malheurs, mais aucune philosophie (fallacieuse ou non) ne lui permet de tenir. Les drames sont plus violents et affectent le héros plus directement. Mais il est naturellement fort, même si on y voit une forme de résignation que l’auteur prête au peuple estonien. Cela n’empêche d’ailleurs pas l’auteur d’opposer son personnage à certains de ses compatriotes. La dénonciation violente de “l’invention des traditions” et de l’acharnement à s’y conformer est là pour nous le rappeler.
Sous le conte, se cache une satire bien dissimulée par les effets de manches spectaculaires de l’auteur. Pas le temps de se reposer, pas le temps de s’apitoyer, un malheur en chasse un autre, les rebondissements suivent les découvertes fabuleuses et les expositions du folklore estonien. Qu’on y décèle une leçon ou non, le roman est un véritable plaisir, de ceux que l’on ressent lorsqu’on goûte pour la première fois à une cuisine étrangère particulièrement savoureuse. Le fait que l’on saisisse le sens du proverbe qui se cache dans le biscuit n’y change rien.
C’était bon !
8.0/10
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