Tout d'abord, quel joli coup signé une fois de plus par Bragelonne ! Si un roman comme celui-ci ne se vend pas, que les critiques soient bonnes ou mauvaises... Mais pour un Princess Bride inspiré, combien de Lord of the Ringards ? Et quand on sait que l'éditeur annonce, ironiquement, ce Barry Trotter comme encore pire que le roman susnommé...
S'il y a en tous cas une chose que nous pensions pourtant claire dans la critique de Lord of..., c'est que, bien sûr, toute oeuvre peut être parodiée. Mais encore faut-il que la farce soit réellement drôle... Ce qui n'était pas vraiment une réussite, précisément. Harry Potter constitue-t-il une cible plus facile ? Ancré dans notre monde, les multiples références à celui-ci et à la pop culture passent déjà plus aisément auprès du lecteur lambda.
Mais revenons-en au scénario : le concept, se rapprochant beaucoup justement du film Jay et Bob contre-attaquent pour ne donner qu'un exemple, demeure plutôt efficace, même s'il ne faut évidemment pas rechercher une mécanique de précision. On reste dans le domaine du délire potache, et plusieurs passages ne sont que prétexte à parodier telle ou telle chose, à s'offrir un gag supplémentaire. Sans lien abouti avec l'intrigue principale.
En dehors de ce constat, le roman se lit sans peine, et même plutôt vite - moins de 300 pages après tout... - porté par une écriture dynamique, se permettant quelques piques ici ou là, envers les médias, Hollywood, J.K Rowling et sa maison d'édition, ou bien entendu, tout ce qui a trait au phénomène Harry Potter, personnages, univers, et dérivés (ou dérives ? Rappelons que l'auteur a commencé par financer lui-même la publication de son roman, les éditeurs contactés craignant un procès) en tous genres...
Quelques personnages revisités sont d'ailleurs plutôt croustillants, jusque dans leur nom - les Détraqueurs/Dementors deviennent les Marketors, des commerciaux assez inquiétants - mais c'est également en cette occasion que le bât blesse, certains termes versant dans le jeu de mots plus que facile, (Grobid, Quichecuite, Celui qui Pue, etc...) voire le graveleux, type d'humour que l'on retrouve à plusieurs reprises, et sans forcément que le récit y gagne...
A noter qu'un troisième tome, succédant à Barry Trotter and the Unnecessary Sequel, vient de paraître le mois dernier en Angleterre.
— Gillossen