Après un premier opus orienté nécromancie, Jonathan L. Howard nous revient avec Johannes Cabal le Détective, un roman qui troque l’horreur pour une intrigue teintée de mystère et de steampunk. Un changement de registre qui surprend au premier abord, mais qui permet d’explorer une nouvelle facette des aventures de ce personnage délicieusement détestable.
Cette fois, Cabal se retrouve à bord du Princesse Hortense, un dirigeable majestueux où il ne tarde pas à se retrouver mêlé à une série de meurtres mystérieux. L’ambiance confinée de l’aéronef évoque les classiques du roman policier, avec une touche rétrofuturiste qui évoque l’âge d’or des voyages aériens. Complots politiques et faux-semblants sont au menu, et le nécromancien devra faire appel à toute son intelligence pour tirer son épingle du jeu.
Leonie Barrow, déjà entrevue dans le premier tome, joue ici un rôle plus important. Son duo avec Cabal fonctionne à merveille, entre dialogues acérés (même si parfois très prévisibles, il faut tout de même l'indiquer) et tension sous-jacente. Leur dynamique apporte une profondeur bienvenue au récit et quelques moments d’humour subtil.
Si l’on pouvait s’attendre à une nouvelle aventure dans la droite ligne du premier tome, Howard prend un virage plus posé et construit son intrigue à la manière d’un whodunit steampunk. Un choix qui pourra déconcerter ceux qui espéraient retrouver le même ton que dans le premier tome, mais qui fonctionne sans accroc une fois l’effet de surprise passé.
Johannes Cabal le Détective se révèle comme une suite réussie, différente mais prenante. Sans se répéter, Howard renouvelle son approche et prouve que son personnage peut briller dans des contextes variés, même si l'on ne peut oublier un petit côté cahier des charges soigneusement rempli. Une lecture recommandée à ceux qui apprécient les enquêtes rondement menées, les héros pas toujours recommandables et une bonne louche d’humour noir.
— Gillossen