De l'or dans les mains

Pour commencer, signalons que le roman est indépendant du précédent, Miska. 
Toutefois, comme souvent dans ce genre de configuration, il est sans doute préférable d’avoir lu l’autre titre, de façon à avoir d’emblée plus de clés en main et de mieux comprendre la situation dans son ensemble. C’est du moins mon impression, ce titre étant mon premier contact avec l’univers d’Eva Martin.
Dans ce one-shot, donc, nous suivrons les pas d’Artane, voleuse de son état, dans la difficile mission d’aller voler un genre de pierre magique particulièrement précieuse, dans un contexte politique un poil tendu. Et bien sûr, rien ne va se passer comme prévu. De plus, alors qu’elle a l’habitude d’officier en solo, voilà qu’elle se retrouve obligée de composer avec un ado encombrant. Comme c’est la voleuse elle-même qui nous conte ses mésaventures, le ton est donc le sien, avec ses expressions, etc., et il s’agit de fait d’un récit à la première personne. 
Voilà en gros pour le menu. Côté personnages, eh bien, on est somme toute dans du classique : Artane la voleuse solitaire qui ne veut pas s’attacher, Naël l’ado qui se cherche et qui doit s’accepter tel qu’il est, et quelques rôles secondaires pas forcément très marquants. Je n’ai en tout cas pas trouvé matière à m’enthousiasmer sur ce plan.
Du reste, le déroulé en lui-même se révèle globalement sans surprise, et le dénouement se voit venir de loin. De même, le propos global reste sur les sentiers balisés : il faut accepter la différence et apprendre à s’accepter soi-même, l’entraide vaut mieux que le « chacun pour soi », ce genre de choses. Ce n’est pas un problème en soi, mais cela renforce l’impression qu’il manque quelque chose pour « donner du goût » au récit, pour qu’il se démarque un peu de la masse de parutions. 
Pour ma part, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire, ni à m’intéresser aux enjeux. Ni les personnages ni l’intrigue ne sont parvenus à emporter mon adhésion, et tout m’a paru un peu plat : trop prévisible dans l’ensemble, ou pas assez singulier à mon goût, peut-être un mélange des deux. 
Dommage.