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Les raisons du découpage final de la Roue du Temps selon B. Sanderson

Par Altan, le lundi 30 mars 2009 à 23:33:52

Brandon SandersonPlus tôt aujourd’hui, l’éditeur Tor Books a confirmé le découpage en trois de l’ultime livre de La Roue du Temps. Face aux nombreuses réactions, tournant parfois en accusations, Brandon Sanderson a tenu à réagir sur son site internet dans un long article.
L’écrivain est revenu en détail sur l’évolution de son travail, depuis qu’il fut choisi il y a plus d’un an pour achever le célèbre cycle de Robert Jordan jusqu’à aujourd'hui.
Il raconte comment il avait « naïvement » fixé cet ultime tome autour de 200 000 mots au tout début, puis comment, au fur et à mesure qu’il découvrait les notes de Jordan, comprenait ses idées et ses ambitions, relisait les tomes précédents, il avait sans cesse réévalué ce chiffre à la hausse. Peut-être ai-je eu tort. Peut-être que les lecteurs auraient préférés un seul volume condensé, pour qu’au moins ils y apprennent ce qui est arrivé déclare-t-il. Mais je ne pouvais pas le faire. La Roue du Temps méritait mieux. Ca n’a pas été un choix facile, je savais qu’il irriterait certains lecteurs. Je savais que ça prendrait beaucoup de temps, et qu’au bout du compte je consacrerais bien plus de ma vie (et de celle de ma famille) à La Roue du Temps que je l’avais initialement prévu. Tout au moins, j'envisageais d'écrire un livre trois à quatre fois plus long que dans le contrat initial – autrement dit, quatre fois plus de travail pour exactement la même paie. Il se sentait investi d’une mission, peu importe combien de temps, combien de pages à noircir il faudrait pour la remplir à hauteur des plans prévus par R. Jordan.
La première fois que Brandon Sanderson a averti le duo d’éditeurs Tom Doherty et Harriet McDougal, la veuve de Robert Jordan, que le dernier tome pourrait atteindre les 400 000 mots, Tom, plutôt inquiet, l’a prévenu que ce serait trop volumineux pour le marché de l’édition actuel. Nous étions en avril 2008, et Brandon Sanderson sentait déjà qu’il faudrait couper à 350 000 maximum. Mais, à cette date, il était encore loin d’avoir écrit autant.
J’ai écrit tout l’été jusqu’à la Worldcon. Tom et moi étions à l’évènement, on discutait de A Memory of Light. Je lui ai signalé que j’avais écrit autour de 250 000 mots. Il a répondu quelque chose comme « Oh, donc vous avez presque terminé ! ». J’ai pris un air chagriné et je lui ai dit « En réalité, j’estime être seulement arrivé au 1/3 du chemin, Tom ». Ses paupières se sont plissées, sous le choc, et puis il a ri, d’un rire énorme. « Ça recommence ! » s’est-il exclamé. « Jim m’a vendu un livre qui devint en quelque sorte une trilogie, et voilà que cela arrive de nouveau aujourd’hui ! »
A la fin de l’année 2008, alors que Brandon Sanderson approchait des 400 000 mots, Tom Doherty insista sur la nécessité de publier quelque chose en 2009, et le dernier délai pour enclencher la machine éditoriale serait de fait le mois de mars 2009. En janvier, Harriet, Tom et lui se sont réunis. Une décision devait être prise, avec trois choix possibles :

1) Ne rien publier tant que le manuscrit n’est pas complètement terminé autour de 800 000 mots, ce qui repousserait la sortie, en deux tomes coup sur coup, aux alentours de l’été 2011.

2) Publier en février 2010 la moitié du manuscrit (celle écrite à l’époque) et laisser à B. Sanderson le temps d’écrire les 400 000 mots restants pour une sortie d’un second tome au printemps ou à l’été 2011.

3) Décider de couper en trois tomes, permettant la publication d’un premier tome (275 000/300 000 mots) dès novembre 2009, pour ensuite sortir les deux autres à un an d’intervalle chacun.

La troisième solution a donc été privilégiée. Remarquons que dans tous les cas, la toute fin du cycle n’aurait pas pu être publiée avant l’été 2011. Brandon Sanderson ne voit aucune objection à la parution d’omnibus réunissant les trois tomes après leurs sorties, mais son éditeur et Harriet semblent d'ores et déjà affirmer que cela sera techniquement impossible. L'auteur a également révélé que le premier tome avait changé de nom pour des raisons éditoriales, passant de Gathering Clouds à The Gathering Storm, et qu’il avait déjà réfléchi aux titres des deux derniers : Shifting Winds et Tarmon Gai’don.
En somme, Brandon Sanderson tente de persuader les fans que seul importe le contenu final, pas sa forme. Il aimerait aussi, sans vouloir se faire plaindre, qu’ils se rendent compte de la somme de travail que cela représente. Ces dernières semaines, il a pu monter jusqu’à 80 heures de travail hebdomadaire...

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