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His Dark Materials, saison 2 : le bilan !
Par Zakath, le jeudi 31 décembre 2020 à 11:05:12
L’année dernière, nous avions laissé Will et Lyra quittant leur monde d’origine respectif pour de nouvelles aventures, avec l’assurance de les retrouver pour une deuxième saison, basée sur La Tour des Anges, le tome central de la trilogie de Philip Pullman.
Après une première tentative d’adaptation au cinéma qui n’était pas allée plus loin que le volume d’introduction, l’on pouvait être tranquillisé au moins sur ce point : on ne nous laisserait pas choir une nouvelle fois au même endroit.
Retour complet sur ces 7 épisodes.
L'analyse
Néanmoins, certaines inquiétudes demeuraient car la première saison présentait quelques gros défauts : l’absence de daemons visibles dans des scènes comportant des figurants alors que la vue d’un humain privé de son alter-ego est particulièrement perturbante, pour ne pas dire inenvisageable, pour les habitants du monde de Lyra, et surtout, un rythme souvent trop traînant et des scènes s’enchaînant de manière trop plate pour totalement emporter l’adhésion. De ce côté-là, il y avait une amélioration dans les derniers épisodes mais l’on pouvait se demander si la saison suivante n’allait pas retomber dans les mêmes travers.
C’est malheureusement ce qui arrive bien qu’il y ait tout de même du mieux. On est moins gêné par l’absence des daemons car les scènes dans le monde de Lyra sont moins nombreuses et les personnages qui y apparaissent sont suffisamment importants pour que l’on montre leur compagnon. On n’a donc plus la sensation de décors vides qui prévalaient précédemment. Mais le tempo, et ce même si la saison compte un épisode de moins que la précédente, est toujours aussi languissant avant la dernière ligne droite où enfin, on donne l’impression de se secouer.
Pourtant, en présentant Will dès la première saison, Jack Thorne, le showrunner, avait laissé entrevoir l’espérance que l’on entrerait plus vite dans le vif du sujet dans celle-ci. Cependant, la rencontre entre Lyra et Will ne provoque par l’étincelle attendue, Dafne Keen et Amir Wilson ne manifestant pas vraiment une alchimie palpable. De plus, les intrigues d’alcôves du Magisterium entre ecclésiastiques interchangeables ne sont guère passionnantes et donnent le sentiment d’être avant tout présentes pour meubler des épisodes trop longs. La réalisation, signée alternativement par Jamie Childs et Leanne Welham, habitués des productions télévisuelles britanniques sans non plus avoir une filmographie très étoffée, peine à rendre certains passages aussi trépidants qu’ils l’étaient sur le papier (on pense notamment à l’affrontement entre Will et Tullio pour mettre la main sur le Poignard Subtil, un des moments les plus importants de la trilogie).
Heureusement, il y a aussi de quoi maintenir l’intérêt et tempérer le sentiment de déception : tout d’abord, les décors, en particulier celui de Cittàgazze et de la Tour des Anges, sont très réussis. La bande originale composée par Lorne Balfe, dans la lignée de son travail sur la première saison, aide à amener un sentiment de merveilleux que la mise en scène s’échine parfois en vain à transmettre. Simone Kirby, qui fait son entrée dans la série dans le rôle de la scientifique Mary Malone colle tout à fait à son homologue de papier. Parmi les innovations du scénario, le développement du personnage de Mrs Coulter est également bénéfique : alors qu’elle ne faisait que de brèves apparitions dans le roman du point de vue d’autres personnages qui avaient généralement juste le temps de la trouver terrifiante, on la suit davantage, elle a aussi plus d’interactions avec les protagonistes (Lee Scoresby notamment, ou encore Will en l’impliquant dans la scène de récupération de l’aléthiomètre dont elle était absente à l’origine). Elle gagne en profondeur et en humanité sans pour autant perdre en dangerosité, les deux derniers épisodes en font d’ailleurs la démonstration, au cas où l’on craindrait de la voir trop adoucie.
Au bout du compte, cette deuxième saison se révèle donc toute aussi frustrante que la précédente : elle n’est pas dépourvue de qualités, l’histoire de base retranscrite est de toute manière intéressante et les apports du scénariste sont parfois pertinents mais elle est encore trop souvent plombée par une allure plan-plan. La série a d’ores et déjà été renouvelée pour une troisième et ultime saison couvrant le dernier tome, le plus épais mais également le plus épique. Une division de ce dernier en deux saisons a un temps été envisagée mais considérant ce que l’on a vu jusqu’ici, compresser plutôt que délayer semble être une option préférable.
En attendant cette conclusion dont on souhaite qu’elle amène plus de souffle que ce qui a été montré pour l’instant, la saison 2 de His Dark Materials laisse un sentiment mitigé : ce n’est pas déshonorant, loin s’en faut, mais on ne peut s’empêcher de penser que l’équipe est capable de mieux faire.
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