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Sur la vague de la fantasy : entretien avec Robert V.S. Redick

Par Palinka, le mardi 25 mars 2008 à 16:34:20

La carte du mondeChris Hayland, alias le Book Swede, s'assoie avec l'auteur de fantasy Robert V.S. Redick pour discuter de son premier roman, The Red Wolf Conspiracy. Il s'est entièrement jeté à l'eau avec celui-ci ! Six cents marins. Une centaine de marins impériaux. Soixante mousses. Cinquante passagers. Vingt langues. Onze vendettas sanglantes. Dix siècles purulents de magie noire. 429 ans de guerre mondiale. Un bateau enchanté. Trois mois pour sceller la paix ou la perdre pour toujours au profit de la conspiration d'un fou, en fait !
Robert V.S. Redick a débuté chez l'éditeur anglais Gollancz le mois dernier avec le premier tome d'une trilogie de fantasy, The Chathrand Voyage, qui fait déjà l'objet d'éloges de la part de nombreux critiques sur la toile.
Sans plus attendre : une interview traduite pour vous !

L'interview traduite

The Red Wolf Conspiracy, votre premier roman, est sorti chez Gollancz en février 2008 et déjà, le site U.K. Science Fiction and Fantasy Book Club l'a placé dans sa liste « Cosmic Five » ; pouvez-vous nous dire ce qui rend ce roman si mirobolant ?
Tout ce que je peux vous dire c'est ce qui m'apporte de la joie dans mon travail – et la « joie » est un concept plutôt large pour un auteur de fiction , qui implique souvent beaucoup de choses sombres en même temps que les satisfactions les plus familières, légères. En ce qui concerne Red Wolf et la trilogie The Chathrand Voyage, j'ai l'impression d'avoir trouvé mon chemin dans un monde dont j'ai rêvé toute ma vie. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je me sentais comme chez moi : un chez-moi dangereux, c'est sûr, mais un chez-moi quand même. C'est bizarre de dire cela d'un monde d'ixchel et de Flikkermen et de plages hantées, bien sûr. Mais c'est tout à fait le cas. Les habitants du monde appelé Alifros sont vivants pour moi, et ils me sont chers. Ils se battent aussi pour ce en quoi je crois, contre les forces les plus puissantes et impitoyables du monde : contre ceux qui se battent pour profiter de manière obscène d'une guerre naissante. Cette lutte m'engage profondément. Et une partie de cette lutte se fait au fond du coeur des protagonistes eux-mêmes : une lutte contre l'ignorance, les préjugés, la peur, tous ces ennemis intérieurs mortels.
Et à quoi peut-on s'attendre dans les volumes suivants de la trilogie The Chathrand Voyage ? (Évidemment, étant donné que le premier livre n'est pas encore sorti, on l'attend toujours tous avec impatience, mais j'aime maintenir l'illusion de vivre dans le futur !) Où en êtes-vous de l'écriture des deux livres suivants ?
Pour commencer par la dernière question : le deuxième livre est bien entamé. Le titre sera The Rat and the Ruling Sea, et il sera publié chez Gollancz en 2009. Le troisième livre est aussi tout à fait élaboré. J'ai un genre de boule psychique dans la gorge en disant cela, parce que je sais ce qui se prépare pour Pazel et Thasha et tous mes autres personnages. Ils ont tendance à être têtu. Ils sont maladroits, impulsifs, excessifs. Vivre avec de tels traits est assez difficile dans une société régie par des lois qui tempèrent les extrêmes. Mais que se passe-t-il lorsque vous naviguez littéralement hors de la carte ?
J'imagine que c'est ainsi que je passe à vos questions sur les livres 2 et 3. Quand vous êtes loin de ce qui vous est familier, vous pouvez avoir à réprimer de nombreuses envies et vous comporter sauvagement. Et puis il y a toutes ces terres et ces peuples oubliés auxquels on doit soudainement faire face, et que l'on doit combattre, ou avec qui on doit raisonner, une tapisserie largement étendue, une guerre magique intensifiée. Mais je ferais mieux de m'arrêter là, et laisser d'abord les lecteurs lire le livre 1.
Pouvez-vous nous parler un peu du voyage qu'à effectué votre histoire jusqu'à la publication ? Qu'est-ce que cela vous fait, maintenant, d'être un auteur-à-paraître ? Cela doit être assez étrange d'avoir son livre publié sur un autre continent ! Est-ce que vous avez déjà remarqué un éventuel impact sur votre vie de tous les jours ?
Je me sens humilié par ma propre bonne fortune. Vous vous souvenez de ce que dit Le Guin à propos du mérite à la fin des « Dépossédés » ? À savoir : c'est un mensonge. Aucun d'entre nous ne mérite quoi que ce soit, et tous nous méritons tout, et se dire le contraire c'est se complaire dans une illusion dangereuse. Dans mon cas, je dois tant à tellement de gens – les auteurs dont les livres ont modelé ma vie, les professeurs qui se sont tellement investis, mon agent exceptionnel John Jarrold et mon éditeur tout aussi merveilleux Simon Spanton, ma famille, etc. Au-delà de ce sens de l'humilité et de cette gratitude – eh bien j'ai encore un peu de temps pour ressentir beaucoup plus. J'écris jusqu'à en avoir mal au bras ou jusqu'à ce que mon cerveau décroche. Les échéances peuvent vous faire faire cela.
Pour ce qui est de publier d'abord au Royaume-Uni : d'une certaine manière, cela aussi semblait naturel. Je suis anglophile depuis 1989, quand j'ai passé les six mois les plus heureux de ma vie dans le centre de Londres.
Si vous pouviez co-écrire avec un auteur, ce serait avec qui et pourquoi ?
Quelle bonne question. Vladimir Nabokov. Parce que nous nous battrions, et je veux dire se battre. À la fois de manière conventionnelle et lyrique, il fait partie des romanciers les plus doués qui aient jamais vécu. Mais il est aussi bourré de préjugés sur les classes, et c'est un exhibitionniste littéraire. Vous n'avez jamais remarqué à quel point ce qui rend un livre vraiment remarquable est aussi, souvent, ce qui le rend insupportable ? Je veux dire, et si Nabokov n'avait pas étalé son horrible snobisme et son intelligence irritante sur chaque page de Lolita ? Et si Humbert Humbert avait simplement aimé les jeunes femmes plutôt que des petites filles avec des chaussettes jusqu'aux genoux. Si c'était le cas, je ne penserais plus à Lolita avec un frisson de dégout. Je n'y penserais plus avec une jalousie d'auteur, non plus. Je n'y penserais pas du tout, parce que ce ne serait plus un chef-d'œuvre, juste un livre fini de plus.
Nabokov détestait certains de mes héros littéraires, dont Dostoïevski. J'imagine qu'il préférerait se faire tirer dessus que de collaborer avec moi. Mais si cela devait se produire d'une manière ou d'une autre, je suis sûr qu'il déchirerait mes pages avec un dédain brûlant, me mettant au défi d'en faire encore et encore, et je me battrais pour être à la hauteur.
Qu'espérez-vous accomplir en tant qu'auteur ?
Ne jamais contribuer au désespoir. Toujours contribuer à la connaissance, à l'éveil des sens, qui m'apparaissent comme des états auxquels nous ne parvenons que par moments. Dans Red Wolf, il y a un passage où le gentil sorcier, Ramachni, partage une parabole avec Felthrup le rat sur ce que signifie « l'éveil » : l'éveil, bien sûr, a un attrait particulier dans le monde d'Alifros, dans lequel des animaux peuvent faire irruption dans quelque chose comme l'intelligence humaine, avec souvent des résultats tragiques. Mais Ramachni démontre que les humains se font des illusions lorsqu'ils pensent à la connaissance, à l'éveil, en termes manichéens – soit vous l'avez, soit non. Non, il dit que vous pouvez toujours l'amener plus loin, que vous pouvez toujours voir plus. C'est ce dont j'espère faire partie.
Se tenir auprès des gens alors qu'ils – ou je devrais plutôt dire nous – se battent pour être bons en fait partie. Ce combat peut être désespéré dans un sens cosmique, mais il reste néanmoins essentiel. Et c'est un combat très facile à dénaturer et à déformer. Exagérez sa pureté et vous en faites un mélodrame, et peut-être Starship Troopers. Exagérez son absurdité, ou faites une fixation sur l'échec, et vous avez Céline, qui se plaint de devoir manger des lentilles. Faites cela bien, et vous avez Hamlet ou Huckleberry Finn ou Genly Ai.
Même si The Red Wolf Conspiracy est votre premier roman de fantasy, vous avez aussi écrit plusieurs autres romans – est-ce que vous diriez que vous avez évolué en tant qu'auteur, depuis ? Et y a-t-il une grande différence au niveau de l'écriture entre ces autres genres et la fantasy ?
Le tout premier roman que j'ai commencé à écrire était de la science fiction. Le second était de la fantasy. Le troisième, le premier que j'ai vraiment fini, s'intitule Conquistadors. C'est un thriller littéraire et une histoire d'amour sombre, situé durant la Guerre Sale en Argentine, un pays où j'ai passé beaucoup de temps dans les années 1990. J'ai mis huit ans à écrire Conquistadors, et je ne pourrais pas en être plus fier. Pour des raisons assez compliquées (et beaucoup de naïveté de ma part concernant le monde de la publication), il n'est pas encore imprimé. Durant toutes ces années, j'étais également avide de conseils, que j'ai enfin trouvé dans le programme MFA pour les auteurs à Warren Wilson, cette charmante petite université, dans les montagnes au-dessus d'Asheville, en Caroline du Nord.
Tout cela pour dire que j'adore ce que l'on appelle la fiction « littéraire » autant que j'adore la fantasy et la science-fiction. Et je déteste aussi quand c'est banal ou ennuyeux. Mais voilà ce que j'espère et ce pour quoi je prie : qu'aimer les deux m'ait permis de m'améliorer dans les deux. Le fantastique nous oblige à oser, à rêver en grand, à rester en contact avec cette étincelle de merveilleux qui nous a conduits aux livres en premier lieu. La fiction littéraire nous oblige à écouter la musique, les subtilités, les vérités plus silencieuses de l'âme.
Vous avez parlé d'un roman de science-fiction, avez-vous des projets, après The Chathrand Trilogy, soit pour d'autres livres dans le même monde, soit pour de tous nouveaux ?
Honnêtement, je ne manque jamais de projets. Le problème c'est de choisir entre ces projets. Après la trilogie en cours, j'ai des idées, des notes, et même quelques chapitres préliminaires situés dans le même monde d'Alifros. Tout cela pourrait rapidement me conduire à une autre grande série. Si je suis ce chemin, un ou deux personnages vont venir avec moi, faisant un bond des livres de Chathrand vers un nouveau territoire. Mais j'ai d'autres choses sur le feu – un livre de fantasy sombre situé dans les années 1960, un livre de littérature grand public situé dans la Virginie du XIXè siècle, et d'autres projets trop nébuleux pour être mentionnés. Je verrai bien.
Votre site internet très cool vient d'ouvrir – quelle va être selon vous l'importance d'Internet dans votre attrait pour de nouveaux lecteurs et, sans fausse modestie, pour la vente de vos livres ?
Pas de fausse modestie – je ne sais tout simplement pas comment ces choses-là fonctionnent. Mais même si je suis moi-même un peu un genre de cyber-phobe, je me rends compte qu'Internet fait partie de nos vies, et que des personnes créatives l'habitent, l'explorent et le développent de plein de manières différentes et merveilleuses. Heureusement, j'ai de très bons amis concepteurs de jeux vidéos et gourous du Web. Ils m'aident à surmonter mes problèmes.
Je commence à mieux voir les possibilités qui me sont offertes. J'ai beaucoup d'idées pour étendre l'expérience de lecture à travers le site. C'est très excitant et drôle ; tellement de règles sont différentes. Le seul problème, comme toujours, c'est le temps. Et bien sûr, les livres passent avant tout.
Bien sûr :) Visiblement, la trilogie The Chathrand Voyage est située sur un bateau. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la manière dont vous avec créé le Chathrand, et les difficultés que cela a présenté ? Avez-vous fait beaucoup de recherches ?
Des recherches infinies et interminables. Je pensais savoir dans quoi je me lançais, mais merde, j'étais un bébé dans les bois. Les grands navires en bois du temps où l'on naviguait à la voile n'étaient pas seulement beaux. Ils étaient également les appareils les plus complexes de leur époque. Il fallait des centaines d'hommes et une attention permanente et une application rigoureuse de la science de la navigation rien que pour rester à flots. Ils avaient des dizaines de milliers de composants et chacun d'entre eux pouvait provoquer un désastre s'il était cassé ou mal utilisé. Et le Chathrand (son nom signifie « Palais de Vent ») est légèrement plus grand que le plus grand des voiliers en bois jamais construit sur cette terre.
Le Chathrand est aussi un navire enchanté dans un monde de magie, ce qui me permet quelque peu de tordre les règles. Mais je devais apprendre ces règles. Je n'avais ni le temps ni l'argent pour réserver une place sur l'un des quelques énormes vaisseaux toujours à flots. Donc j'ai fait tout ce que j'ai pu : je me suis baladé sur des vieux navires à Gloucester, San Francisco, Barcelone et Portland, dans le Maine. J'ai un peu traîné sur le H.M.S. Victory, le vaisseau amiral de Lord Nelson, à Portsmouth en Angleterre, jusqu'à ce que ma famille me sorte de là de force. Et j'ai effectué une sortie en mer sur le magnifique Yankee Clipper, un grand voilier, au large de Boston, l'équipage m'a gentiment appris tout ce qu'il pouvait sur la navigation, le maniement des voiles et sur les tâches et aptitudes des marins en général. J'ai grimpé au mat, j'ai pris la barre et tout ça. Et j'ai dévoré tous les livres possibles et imaginables sur les vieux navires.
Bien sûr, le Chathrand est plus qu'un simple véhicule : c'est aussi le décor principal de The Red Wolf Conspiracy. Avant de pouvoir placer Pazel, Thasha, Arunis et Master Mugstur dessus, je devais pouvoir le visualiser précisément. Le seul moyen que j'avais d'y arriver, c'était en dessinant mes propres plans du pont. Et c'est donc ce que j'ai fait, pour les sept ponts et la cale. Le Victory m'a bien aidé dans ce domaine. C'est un vaisseau minuscule, comparé au Chathrand, mais il a été construit avec des objectifs similaires de guerre et pour l'art de gouverner, et c'est le vaisseau pour lequel on trouve le plus de documentation sur terre. Sans lui, mon travail aurait été bien plus compliqué, sans aucun doute.
Dans la même veine que la question précédente : à bord du Chathrand, on parle vingt langues différentes. Comment avez-vous réussi à les créer sans vous donner la migraine, ainsi qu'à vos lecteurs... en partant du fait bien sûr que vous n'êtes pas comme Tolkien, que vous ne parlez pas toutes les langues du monde ?!
Non, pas moi. Je me suis seulement marié avec un de ces prodiges. Ma compagne Kiran parle sept langues, cinq depuis sa plus tendre enfance en Inde. Je parle assez bien espagnol, et je me souviens un peu du russe et du français que j'ai appris il y a des années. J'avoue cependant être fasciné par les langues en elles-mêmes : les créations humaines codées, mais aussi les réalités sociales qu'elles forment.
J'ai énormément travaillé sur mes langues fictives. Je voulais que chacune d'elle ait une euphonie appropriée, sa mesure et sa musique. Mais l'auteur doit aussi décider quelle quantité de langages inventés il peut demander au lecteur d'absorber. Trop peu et vous appauvrissez le monde dont vous rêvez ; trop et votre histoire se transforme en épreuve.
Une grande partie de Red Wolf se passe dans un monde qui a eu une lingua franca validée par une hégémonie militaire. La langue impériale, Aquali, domine aussi la vie sur le bateau lui-même – et dans la plupart des chapitres elle est tout simplement rendue en anglais. Mais sous cette surface compréhensible il y a une mer bouillonnante d'autres langues – Ormali, Ix, Opaltik, Mzithrini. Et même si j'ai une certaine idée de la phonétique, du rythme et de la grammaire de chacune – non je ne pourrais passer les examens de langues étrangères pour aucune d'elles.
Cela dit, dans Red Wolf, la langue prend une grande importance justement parce que c'est une histoire sur la différence, et comment trouver sa véritable communauté par opposition aux catégories faciles d'appartenance dans lesquelles nous sommes nés. La langue est l'un des principaux moyens à travers lesquels nous nous trouvons confrontés aux différences, nous luttons contre elles et les surmontons. Ou pas – parfois avec des résultats catastrophiques.
Je suis sûr qu'il y a de nombreuses personnes qui voudraient devenir auteurs de fantasy dans le monde (beaucoup de ces gens qui s'occupent de tous les blogs de critiques par exemple) donc auriez-vous de précieux conseils d'écriture que vous voudriez partager ?
Oh j'ai plein de conseils – seulement ne me demandez pas si je peux suivre ce que je dis. Voyons. Soyez perméable à la critique avec discernement – c'est sans doute la plus difficile et la plus importante des suggestions que je peux faire. Parfois vous devez chercher les conseils de lecteurs et d'auteurs à la fois bons et intelligents, et les croire quand ils vous disent que vous avez raté quelque chose. Et parfois, et c'est essentiel, vous devez totalement repousser ces mêmes personnes, et n'écouter que vous. Faire l'une ou l'autre de ces choses permet assez bien d'éviter les échecs. Le problème, c'est que personne ne peut vous dire quand faire quoi.
Aussi, écoutez attentivement votre coté lecteur. Nul au monde ne peut savoir mieux que vous ce qui vous parle. Et puis – cachez vous, et faites taire tout ce qui vous entoure, et rêvez comme si votre vie et celle du reste du monde en dépendait.
Quels sont les risques que l'ont prend en écrivant un roman de fantasy comme Red Wolf ? Et, naturellement, qu'est-ce qui constitue un risque ?
Le risque est l'essence même du truc – mais la seconde partie de votre question est une surprise. Par quoi commencer ? Il y a le risque de définir sa carrière autour de l'écriture uniquement : vos convictions peuvent difficilement vous amener à faire quelque chose de plus téméraire. Et il y a le risque pour quelqu'un qui porte les marques associées au clan de la « fiction littéraire » d'essayer de traîner avec la bande du « fantastique ». Tout cela, c'est juste pour un seul coté de l'écriture, bien sûr.
Certains risques sont spécifiques à la fantasy : l'émerveillement plus que familier, l'elfe fait à l'emporte-pièce, une étrangeté plus ornementale qu'organique, des mondes qui n'arrivent tout simplement pas à sonner juste. Et par-dessus tout, vous pouvez traiter les éléments de votre histoire comme un paquet de cartes que vous venez de racheter. Vous pouvez avoir des guerriers et des dragons, mais montrez-les moi sous un nouveau jour, comme si je ne les avais jamais rencontrés auparavant. Vous voyez ce que je veux dire ? Une truite dans un étang est un emblème, rassis comme du pain de la veille. Mais quand John Crowley s'empare de cette truite et la nomme Grand-père, et l'envoie tourner abasourdie autour de son étang de montagne, piégée dans un rêve des vies passées et en fait le confesseur d'une jeune mariée par dessus le marché : whaou. On est transporté.
Ou du moins, moi je le suis. Quelqu'un d'autre pourrait dire : c'est quoi ce bordel, un poisson ?! Mais et si Crowley avait eu peur de ce quelqu'un, et n'avait pas osé ? L'un des pires choix que vous pourriez faire serait d'éviter tout ce que quelqu'un pourrait détester, ou ne pas comprendre, ou tout ce qui pourrait embarrasser. Au pire, les programmes universitaires d'écriture récompensent ce genre de fiction-par-consensus fade, et ça pue. C'est tout simplement mortel de ne rien tenter. La sécurité n'existe pas.
Eh bien, je pense que ce sera tout pour le moment. Je vous souhaite tout le succès possible, bien sûr, et un grand, grand merci pour avoir participé à cet entretien. Je me suis bien amusé !
J'ai passé un moment agréable aussi, Chris ! Merci d'avoir fait en sorte que ces interviews aient lieu, et de leur donner une place sur Internet.

Article originel.


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