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Il semble me souvenir que l'on avait déjà causé de Romain Lucazeau sur ce forum avec sa première oeuvre, Latium.
Je voulais donc rappeler que le 1er Septembre sort son second roman, La Nuit du Faune chez Albin Michel Imaginaire.

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Au sommet d’une montagne vit une petite fille nommée Astrée, avec pour seule compagnie de vieilles machines silencieuses. Un après-midi, elle est dérangée par l’apparition inopinée d’un faune en quête de gloire et de savoir. Le faune veut appréhender le destin qui attend sa race primitive. Astrée, pour sa part, est consumée d’un ennui mortel, face à un cosmos que sa science a privé de toute profondeur et de toute poésie. Et sous son apparence d’enfant, se cache une très ancienne créature, dernière représentante d’un peuple disparu, aux pouvoirs considérables. À la nuit tombée, tous deux entreprennent un voyage intersidéral, du Système solaire jusqu’au centre de la Voie lactée, et plus loin encore, à la rencontre de civilisations et de formes de vies inimaginables

J'ai eu la chance de le lire juste avant sa sortie et autant dire que j'ai été bluffé par ce court roman (250 pages) qui rassemble pour moi ce qui se fait de mieux en science-fiction.
C'est à la fois un conte mythologique avec trois personnages aux aspirations différentes (Astrée, Polémas et Alexis) et une exploration de l'univers pour s'interroger sur la vie, sur ses raisons et ses cheminements, sur la nécessité d'un fin et, plus généralement, sur le caractère divin/magique de phénomènes physiques tellement incroyables que l'on oublie que des lois strictes les régissent.
C'est, à mon sens, un des plus grands romans de science-fiction française de ces vingt dernières années et c'est aussi vertigineux que fascinant.
Comme toujours, les plus curieux retrouveront tout ça mieux développé dans ma critique mais je vous conseille surtout de jeter un œil à ce second roman qui vaut vraiment le détour !
J'attends vos retours.

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Merci pour ton retour Littlefinger , il est sur ma liste , vu ton avis et celui d'Apophis , une fois celle en cours terminée ça sera ma prochaine lecture.
J'avais aussi repéré Latium du même auteur

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Il m'intéresse depuis l'annonce de sa sortie par AMI (j'ai rarement été déçue par cette maison d'édition :D).

Toutes ces bonnes critiques le font passer en priorité! et je vais regarder Latium de plus près aussi.
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey

"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio

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J'ai "testé" les " 2-3 premières pages, car j'ai beau aimer les styles très littéraires, le début de Latium m'avait franchement, comment dire... gonflée. :huh:
Là, j'aurais presque l'impression d'avoir affaire à un auteur différent, si les penchants philosophiques ne vendaient pas la mèche, et je suis très curieuse de voir ce que cela va donner avec le personnage de la fillette.
Ceci dit, je prends un risque en l'achetant, et j'ai peur qu'il me "passe au-dessus". Je ne suis pas sûre d'avoir le bagage nécessaire pour tout capter :lol:

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Je suis sur Latium en ce moment et le début m'a pas mal rebuté mais ça s'améliore vite et une fois que les deux histoires se rejoignent c'est vraiment sympa.

Vu les retours sur la Nuit du fauve, je pense qu'il rejoindra ma PAL...

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Je me le suis procuré pas plus tard que tout à l'heure.

J'avais pas été emballé par Latium pour tout un tas de raison, mais bon, il faut savoir être persévérant, alors voilà.

Du peu que j'ai lu, le style est déjà plus agréable et l'intrigue se déroule tranquillement.

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Alors perso, oui l'écriture est belle mais trop belle (et c'est souvent le cas chez les frenchies qui versent souvent dans la poésie et la philo plus que le récit pur). La petite fille ne s'exprime pas du tout comme une enfant, et certaines réflexions sont lourdingues au possible. Il y a des tournures de phrases alambiquées limite incompréhensibles et un peu prétentieuses à mon sens. Je m'attendais à quelque chose de léger à lire et ce n'est pas le cas. Page 22-23, c'est too much en terme d’écriture je trouve. Idem le dialogue page 24-25 de la petite fille. Bon après, ce n'est pas objectif, c'est moi qui ai un petit problème avec l'écriture française en général.

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Dakeyras a écrit :Alors perso, oui l'écriture est belle mais trop belle (et c'est souvent le cas chez les frenchies qui versent souvent dans la poésie et la philo plus que le récit pur). La petite fille ne s'exprime pas du tout comme une enfant, et certaines réflexions sont lourdingues au possible. Il y a des tournures de phrases alambiquées limite incompréhensibles et un peu prétentieuses à mon sens. Je m'attendais à quelque chose de léger à lire et ce n'est pas le cas. Page 22-23, c'est too much en terme d’écriture je trouve. Idem le dialogue page 24-25 de la petite fille. Bon après, ce n'est pas objectif, c'est moi qui ai un petit problème avec l'écriture française en général.

Ce serait bien d'éviter les généralités abusives sur les écrivain-e-s français-e-s :huh:

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Latium fut un coup de cœur et une vraie claque. Je me rappelle avoir été happé par les toutes premières pages. Si on ajoute à cela le fait que j'ai tendance à acheter les yeux fermés le moindre ouvrage sortant chez AMI, il faudra que je me le procure dès que le porte-monnaie suivra.

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J'ai beaucoup aimé au début, et puis arrivé un peu après le milieu du roman un effet de lassitude s'est installé. C'est beau, c'est très très beau même en terme d'écriture, mais peut être n'était-ce pas le type de lecture qu'il me fallait en ce moment.
Memento mori

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Eh bien merci beaucoup pour le retour élogieux sur la couverture Ostramus. :)

J'ai donc été amenée à lire La Nuit du Faune au moment de réaliser la couverture (car ce n'est pas franchement le genre d'oeuvre qu'on illustre en se basant sur un brief), et j'en garde un souvenir émerveillé de voyage poétique, envoûtant, certes exigeant. Sur ce dernier point, je dois préciser que je n'ai aucun background scientifique si l'on omet un intérêt personnel pour l'astronomie. Pourtant, malgré le côté hard-science, je ne me suis jamais sentie perdue et j'ai trouvé que l'auteur arrivait parfaitement à extraire la manne poétique de sa matière scientifique. Au contraire j'ai été transportée par la dimension vertigineuse de cette nuit, j'avais des dizaines, des centaines d'images en tête, et je retrouve tout à fait mon ressenti dans l'expression 'sense of wonder à l'état pur' employé par un critique (Apophis ?). Pour l'heure c'est mon plus beau moment de lecture de cette année !

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Je suis tombé également sous la charme de la couv' au point de flâner sur le site de l'artiste qui a réalisé cette petite merveille éthérée.

Pour le roman, je l'ai reçu il y a deux jours mais je ne le lirai pas tout de suite, j'ai un certain "Olangar" et autre "Jaunes Yeux" à lire avant ;)

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La couverture est en effet une bonne idée ! Sur le roman, et n'ayant pas encore bouclé Latium, j'ai accroché assez vite, mais sur la dernière partie j'ai un peu perdu cet enthousiasme. Il y a un plaisir intellectuel évident à rencontrer ces divers mondes, on y opère un relativisme bienvenue. Par contre, la fin en tant que telle m'apparaît peu audacieuse, les personnages/mondes sont à peine esquissés. Et comme chez Egan, même si l'auteur semble vouloir s'en départir, l'implication émotionnelle n'est pas au rendez-vous, ça reste un brin rivé hard-science, la dernière partie étant peu aisée. Ainsi l'équilibre entre conte et SF risque d'en désarçonner plus d'un, et le format court associé à une telle densité pourra étonner. Enfin, les réflexions/méditations proposées n'ont rien d'inactuel (je veux dire que la plupart des lecteurs qui adhéreront n'y trouveront que confirmation et non questionnement), et j'ai alors un peu de mal à en faire, si immédiatement, un chef d'oeuvre. Une lecture plaisante donc, mais pas plus.

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[justify]Cette lecture m'a permis de passer un bien agréable moment. Le style de l'auteur m'avait déjà fortement marqué avec Latium. Romain Lucazeau parvient à produire une série de rencontres attachantes. Elles seront, par ailleurs, source de profondes réflexions. Difficile de ne pas évoquer la proximité de ce texte avec Diaspora de Greg Egan (autrement plus difficile d'accès selon moi). Même si la fin du conte peine à le sublimer, il demeure que le style de Lucazeau lui donne l'avantage d'un fort bel exercice littéraire. Je relirai avec plaisir cette Nuit du Faune et le conseillerai, bien évidemment, autour de moi...[/justify]