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Il y a aussi une allusion à Fionavar dans Les lions d'Al-Rassan, et dans La chanson d'Arbonne ;), mais je n'en ai pas vu dans ses romans plus récents (sauf Ysabel, évidemment :sifflote:).

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Fangorn a écrit :Hwi, sans hésiter, je te conseille Sarance, bien plus brillante que les Lions d'Al-Rassan, qui manque un peu d'unité dans l'intrigue, je trouve. De plus, les personnages de Sarance sont plus nuancés que ceux d'Al-Rassan. Sinon, j'ai fini de lire la Chanson d'Arbonne, qui n'échappe pas à la règle : elle fait écho à Fionavar. Fionavar devient Fionvarre dans la chanson que Lisseut de Vézet adresse à Blaise de Garsenc : "C'était une mélodie très ancienne, si ancienne que nul ne savait qui l'avait composée ni quelle obscure légende à demi oubliée elle évoquait. Lisseut l'avait toujours trouvée si triste, au point d'en être insupportable. Elle n'aurait jamais cru qu'elle souhaiterait un jour l'appliquer à sa propre existence. Mais, dans la chambre de Blaise de Garsenc cette nuit, tandis qu'il dormait, elle la chanta à voix basse pour elle seule et, quand elle en vint aux derniers vers, elle s'aperçut qu'elle les offrait comme une prière : Sur la table, les vins les plus capiteux, Des viandes délicates, des fruits mûrs et suaves, Et la lueur des bougies tandis que nous dînons A Fionvarre. Sur nous deux les hautes étoiles brilleront Et la lune sainte versera sa lumière. Si ce n'est ici, tu m'appartiendras A Fionvarre." (IIIème partie, ch. 14 ; L'Atalante, pp. 400-401). Cette chanson sera répétée à la fin (IVème partie, ch. 19 ; p. 530). On peut donc compléter la synthèse des échos de Fionavar, histoire de faire le tour : - Tigane : Finavir/Finavair - La Chanson d'Arbonne : Fionvarre - Les Lions d'Al-Rassan : Fignare (Fiñar en VO) - La Mosaïque de Sarance : Finabar Dans Tigane (IVème partie, ch. 13, L'Atalante, p. 430), Kay s'amuse à faire dire à l'un de ses personnages qu'il a déjà rencontré ce nom orthographié de deux ou trois façons...;) Le jeu serait de deviner quelle nouvelle déclinaison prendra Fionavar dans le prochain roman de Kay...;) Fangorn, impatient de lire le prochain !
Pour récapituler les "caméos" de Fionavar, voici le résultat des recherches effectuées par Fangorn en page 3... ;-)Je ne crois pas que dans Last Light of the Sun il y en ait ...

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Et bien on peut dire que Fionavar engendra bien des polémiques, mais ce fut bien plaisant de lire les "joutes" des lecteurs, ceux qui ont été conquis royalement et ceux qui n'ont pas été "transcendés" plus que ça. Après, je pense que chacun voit midi à sa porte, surtout dans les oeuvres artistiques, mais cela ma fait plaisir de lire les posts de ce topic, remontant il est vrai à plusieurs années, mais, étant donné que cette trilogie m'a énormément marquée, quelle ne fut pas mon agréable surprise en lisant les différents défenseurs de cette oeuvre de Kay.Je ne vais pas épiloguer, je pense que beaucoup "d'encre" a déjà coulé au sujet de ces livres, et puis je ne ferais que répéter ce que vous avez déjà si justement dis. Mais, pour ma part, j'ai adoré, même si il y a des passages que j'ai trouvés frustrants, d'autres vides, d'autres encore longuets, même si oui, je garde de très bons souvenirs, j'ai trouvé (et vous me trouverez peut-être naîve) le scénario très rude, poignant au regard des personnages, que l'on prenne Kevin
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Paul
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, le destin du petit Finn, les Pariako, etc, c'est tout de même "acharné", déchirant, voir même torturant parfois.Encore une fois, c'est l'image que j'en garde, peut-être aujourd'hui si je le relis, je serais moins passionnée, et le trouverais plus banal, je ne sais, peut-être aussi est ce parce que j'y ai retrouvé des références aux mythologies et religions celtes que j'affectionne tout particulièrement (le fait qu'il y a certaines magies/créatures qui soient neutres, ni du coté des "gentils" ni du coté des "méchants"
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)Bref, cela vient peut-être comme un cheveu sur la soupe, et désolée si je ne fais au final que redire et redire encore ce qui a déjà été sujet de nombreux débats, (mais je viens d'arriver sur ce forum), mais je tenais à écrire quelques lignes pour cette trilogie, qui, même si elle possède quelques aspects maladroits, m'a beaucoup touchée.Je pense qu'une fois ma lecture en cours terminée, j'irais acquérir la Mosaïque :)

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Pour la "cruauté" comparée des mondes, je ne sais pas... je dirais que les personnages de Tigane souffrent de la dureté de leur réalité, tandis que ceux de Fionavar (pas les terriens, les "natifs") subissent l'aboutissement de tous leurs mythes.Je vois bien la vie à Fionavar au cours du passé 'hors champ' comme assez insouciante, à l'image d'un Diarmuid, donc conforme aux aspirations de Brandin.
Oui et non. C'est beaucoup plus confus. L' "aboutissement des mythes" étant la réalité quotidienne des "natifs", mais aussi des terriens. La réalité vécue par les héros étant d'ailleurs aussi l'aboutissement de mythes terriens.Et ce que l'on sait du passé "hors champ" ne reflète pas plus d'insouciance que ça. Le passé de Fionavar est aussi cruel que son "présent" (d'accord, quand Fionavar est en paix, la vie ne doit pas y être plus dure qu'ailleurs, mais elle ne semble pas l'être moins non plus).Quant à Diarmuid...L'insouciance, c'est l'image que Diarmuid donne. C'est d'ailleurs celle qu'il veut donner. Mais ce qui se cache derrière est beaucoup plus "mature". Oui, il drague, il boit, il fait la bringue avec ses potes, mais en restant aux aguêts, en prenant toutes les responsabilités que l'on peut attendre d'un prince. Il ne rentrera jamais dans le rang, comme il le dit à Sharra, mais comme le constate Paul dans ses souvenirs (lors de la bataille de Camlann) sa désinvolture n'est que de façade. Et outre l'intelligence aiguisée d'un prince, elle cache aussi la sensibilité blessée d'un enfant mal-aimé.

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lambertine a écrit :
Pour la "cruauté" comparée des mondes, je ne sais pas... je dirais que les personnages de Tigane souffrent de la dureté de leur réalité, tandis que ceux de Fionavar (pas les terriens, les "natifs") subissent l'aboutissement de tous leurs mythes.Je vois bien la vie à Fionavar au cours du passé 'hors champ' comme assez insouciante, à l'image d'un Diarmuid, donc conforme aux aspirations de Brandin.
Oui et non. C'est beaucoup plus confus. L' "aboutissement des mythes" étant la réalité quotidienne des "natifs", mais aussi des terriens. La réalité vécue par les héros étant d'ailleurs aussi l'aboutissement de mythes terriens.
Je suis bien d'accord... mais là ou je voulais en venir, c'est qu'un personnage de la carrure d'un Brandin n'a pas forcément tort d'espérer un monde plus grand que nature, plus brillant... je ne vais pas réussir à éviter les comparaisons, mais c'est un peu comme quand Corwin se lasse de régner en Ombre...
Et ce que l'on sait du passé "hors champ" ne reflète pas plus d'insouciance que ça. Le passé de Fionavar est aussi cruel que son "présent" (d'accord, quand Fionavar est en paix, la vie ne doit pas y être plus dure qu'ailleurs, mais elle ne semble pas l'être moins non plus).
Ah, mais je ne pense pas que Brandin ne se projette dans la vie quotidienne du premier quidam venu... je pense qu'il est déçu par le pouvoir qu'il obtient dans la Palme, parce que ses rêves se heurtent constamment à une certaine réalité "réaliste". Il aimerait se voir en souverain de légende, et c'est ce que "Finavir" pourrait lui offrir : un monde ou tout est possible... tragédie comprise bien entendu.
Quant à Diarmuid...L'insouciance, c'est l'image que Diarmuid donne. C'est d'ailleurs celle qu'il veut donner. Mais ce qui se cache derrière est beaucoup plus "mature". Oui, il drague, il boit, il fait la bringue avec ses potes, mais en restant aux aguêts, en prenant toutes les responsabilités que l'on peut attendre d'un prince. Il ne rentrera jamais dans le rang, comme il le dit à Sharra, mais comme le constate Paul dans ses souvenirs (lors de la bataille de Camlann) sa désinvolture n'est que de façade. Et outre l'intelligence aiguisée d'un prince, elle cache aussi la sensibilité blessée d'un enfant mal-aimé.
Je suis bien d'accord que Diarmuid se révèle au fur et à mesure du livre. Il est vrai aussi qu'il ne baisse jamais sa garde, même dans cet hypothétique passé hors champ... comme l'incident fâcheux au cours de son premier voyage avec les terriens le montre.Pourtant, il est aussi ce qu'il fait et ce qu'il montre : un prince de compte de fées, ou de mille et une nuits, plus vivant que nature, intrépide mais sachant profiter de la vie. Autant son frère peut se comparer à Alessan de Tigane, ou même aux personnages des Lions d'Al Rassan, autant Diarmuid (fêlure cachée incluse, et tout et tout) n'a guerre d'équivalent hors de Fionavar.Quant à l'enfant mal-aimé, le cadet décevant... ça fait partie des facilités que je n'ai pas trop aimé dans Fionavar, alors je préfère ne pas trop m'appesantir sur cette "faramirisation" de Diarmuid. Mais ce n'est que ma lecture personnelle ...

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Faramirisation ? Oh, non, sûrement pas. le côté mal-aimé qui attend l"amour de son frère ne fait que transparaître par instant, même si la fêlure est là. Faramir est bien plus entier et rigide que Diarmuid. Diarmuid, c'est plus "je passe au-dessus, même si ça me fait mal", et en même temps "je fais ce que je dois... mais à ma façon". mais il n'empêche (et là, c'est simplement mon avis) que cette rivalité entre frères est très proche de "la vraie vie". Les relations entre frères étant d'ailleurs un thème récurrent du livre (Levon/Tagor, Finn/Darien, Dave/... euh... Steve, je crois...)C'est drôle, je n'aurais jamais pensé à comparer Aileron à Alessan de Tigane. Il y a en Aileron une volonté de devenir un "Roi-guerrier", un destin qui coule dans ses veines, alors qu'Alessan est un Roi "parce qu'il le faut bien". Limite, je le comparerais plus à Garion. Ou à Diarmuid, tiens. Alessan est aussi ce "Faramir" rejeté par son... euh, par sa mère. Il est orgueilleux de sa famille et de sa pattrie, pas de lui-même, à la différence d'Aileron.
Ah, mais je ne pense pas que Brandin ne se projette dans la vie quotidienne du premier quidam venu... je pense qu'il est déçu par le pouvoir qu'il obtient dans la Palme, parce que ses rêves se heurtent constamment à une certaine réalité "réaliste". Il aimerait se voir en souverain de légende, et c'est ce que "Finavir" pourrait lui offrir : un monde ou tout est possible... tragédie comprise bien entendu.
Le problème, c'est que la réalité "réaliste" a cours aussi à Fionavar/Finavir. Et que nous le savons, mais pas lui, et que c'est ce qui nous (me ?) rend ses pensées si "tragiques". Paradoxalement, je crois que l'envahisseur ayant renié sa patrie pour la Palme est devenu un souverain de légende dans son monde. Tragique, mais de légende. Mais aussi, j'ai eu l'impression que ce n'était pas cette légende qu'il attendait de Finavir, mais le bonheur personnel.Et...HS :Corwin se lasse de régner en Ombre ? Quand ? Après Avalon ?

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Lambertine a écrit :Faramirisation ? Oh, non, sûrement pas. le côté mal-aimé qui attend l"amour de son frère ne fait que transparaître par instant, même si la fêlure est là. Faramir est bien plus entier et rigide que Diarmuid. Diarmuid, c'est plus "je passe au-dessus, même si ça me fait mal", et en même temps "je fais ce que je dois... mais à ma façon". mais il n'empêche (et là, c'est simplement mon avis) que cette rivalité entre frères est très proche de "la vraie vie". Les relations entre frères étant d'ailleurs un thème récurrent du livre (Levon/Tagor, Finn/Darien, Dave/... euh... Steve, je crois...)
Je n'y aurais jamais pensé non plus : pour moi, il n'y a pas vraiment de point commun entre Faramir et Diarmuid, mis à part d'être le moins aimé de 2 frères. Quant à la rivalité entre frères, c'est non seulement un thème récurrent de La Tapisserie, mais on le retrouve aussi ailleurs dans l'oeuvre de Kay, notamment dans La chanson d'Arbonne (les frères de Garsenc) et dans Le dernier rayon du Soleil (dsl, j'ai oublié les noms des persos de ce roman que je n'aime pas beaucoup), mais même dans Les Lions d'Al-Rassan (le roi Ramiro et son frère, celui que Rodrigo Belmonte aimait tant, et qui a été tué). Moi non plus je ne comparerais pas Aileron à Alessan. Alessan tient davantage de Diarmuid, à mon avis, ou du moins il en aurait tenu davantage si la possibilité lui en était donnée, ce qui bien sûr ne peut pas être le cas. Pour moi, Aileron serait plutôt le "prototype" de Blaise de Garsenc.

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Bon, bon, "faramirisation" était un terme un peu fort... même si au vu de la présence des archétypes tolkienniens dans la tapisserie, voir une connexion même éloignée entre les deux paires de frères. Mais comme toujours chez Kay, rien n'est si simple !Il reste que la rivalité-qui-n'en-est-pas-une entre Diarmuid et Aileron m'a toujours un peu déconcerté au fil de mes lectures de la Tapisserie... comme si ça perturbait un peu l'équilibre, aussi bien pour Aileron entre son destin et sa révolte, que pour Diarmuid entre son devoir et son insoumission. J'ai bien compris ce que l'auteur nous signifiait, mais je n'ai jamais adhéré à cette tension entre les deux hommes.Pour ce qui est de comparer les personnages des différents livres de Kay entre eux, j'ai en grande partie renoncé... quand on se laisse aller à le faire, comme moi plus haut, une volée d'arguments contre vous sautent brutalement à la figure. J'imagine Kay composant ses personnages à l'aide de traits archétypiques comme les protéines sont composées d'acides aminés : il n'en a peut-être qu'une vingtaine, mais ils peuvent être agencés et combinés de tant de manières qu'au bout du compte, chaque personnage est unique. Si on ne considère qu'un aspect, ils peuvent parfois paraître très semblables... tous ses bretteurs accomplis semblent mériter les mêmes superlatifs, et peuvent se ressembler si on s'attache au maniement des armes par exemple, mais diffèreront énormément si on choisit un autre critère.HS @ Lambertine : je n'ai pas de moment précis en tête, simplement une ambiance générale : nombre des frères d'Ambre on tenté plusieurs fois de s'établir et de régner sur une Ombre, avant de s'en lasser comme d'un jouet usé...

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Il me semble quant à moi que la rivalité entre Aileron et Diarmuid en est bien une. Elle en est une en tout cas dans l'esprit d'Aileron. Il veut être le meilleur partout et ne supporte pas d'être dépassé en quoi que ce soit par son petit frère (voir le récit de Tegid concernant le jeu d'échecs). Petit frère qui n'attend, lui, que la "reconnaisance" de son aîné.Cette rivalité n'empêche pas une affection certaine, mais qui ne s'exprime que dans la tragédie.Quant à comparer les personnages : je n'ai lu de Kay que la tapisserie et Tigane. J'y trouve les personnages plutôt différents les uns des autres. On peut certes leur trouver des points communs, ou des "points communs croisés", mais pas plus qu'avec les personnages issus d'autres romans (dans quelle mesure un personnage n'est-il pas construit, au moins en partie, d'éléments archétypaux ?) - (j'ai pour ma part particulièrement apprécié la qualification - je ne sais plus qui est son auteur - d'Alessan comme "Aragorn garribaldien")Re-re HS : sans doute certains des frères d'Ambre, mais en ce qui concerne Corwin, le seul "règne" sur Ombre qu'il évoque est celui sur Avalon, et il n'a pas abandonné l'endroit par lassitude. Peut-être aurait-il pu si elle n'avait été détruite ?

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lambertine, je suis épaté par la précision de tes références à la Tapisserie. Tu la relis tous les mois ? parce que pour moi, ça fait déjà quelques années... d'où un certain flou sans doute.Rivalité qui n'en est pas une, je maintiens. Je ne crois pas que Diarmuid envisage une seconde de se dresser entre son frère et le trône... et je ne crois pas qu'Aileron ne le craigne vraiment non plus.Il reste juste une dualité entre les deux hommes, avec des qualités "hors normes" qui leur confère une symétrie qui me gène un peu. Chez Kay, aux descriptions on sait toujours qui est le plus valeureux ou le plus habile au combat... ou on sait quand il y a égalité. D'après mes souvenirs de la Tapisserie, j'ai eu l'impression qu'il y avait un niveau d'excellence (Arthur - Lancelot - Aileron) plus un outsider, juste un petit peu moins bon - Diarmuid. Cette classification dans l'excellence se retrouve ailleurs chez Kay, notamment dans Al-Rassan et Arbonne... et donne le côté "superhéros" à ces romans par ailleurs si subtils. Je n'ai pas l'habitude de comparer les personnages, mais quelquechose chez Kay m'y pousse.Poursuite du fil HS : sur Ambre non plus, mes souvenirs ne sont pas si frais - mais il me semble bien qu'à un moment donné, Corwin joue avec l'idée de s'établir à nouveau en Ombre, puis décide qu'il veut "the real thing" cette fois.

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Sylvaner a écrit :Je ne crois pas que Diarmuid envisage une seconde de se dresser entre son frère et le trône... et je ne crois pas qu'Aileron ne le craigne vraiment non plus.
Ouh ! Ecoute, pour moi qui suis en train de relire La Tapisserie, ça n'a vraiment rien d'évident, ce que tu dis là:sifflote:... Les intentions de Diarmuid ne me paraissent pas tout à fait claires:huh: à ce propos, et je n'en parlerai donc pas, mais
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J'ai dû relire la Tapisserie il y a un an à peu près. Mais j'aime beaucoup Diarmuid (disons même que Diarmuid est l'un de mes personnages préférés, toutes fictions confondues. Sans doute pour des raisons que la Raison ignore).Il me semble invraisemblable (et je crois qu'il semble invraisemblable à Aileron aussi) que dans un monde aussi traditionnel, pour ne pas dire traditionnaliste que Fionavar, le prince héritier officiel (Aileron ayant été déshérité par Ailell) ne pense pas au trône. Ne pense pas à revendiquer le trône, qui est d'ailleurs plus une charge qu'autre chose. D'ailleurs s'il n'y pensait pas, son entourage y penserait pour lui. Mais je crois aussi que ce que désire vraiment Diarmuid, c'est ce qu'il dit lorsqu'il renonce à la couronne : il préfère sa liberté, ses amitiés sincères et sa vie de bâton de chaise au pouvoir (ce qui ne signifie pas qu'il renonce à son devoir pour autant).Par contre, il sait qu'Aileron le verra comme un rival (et il prend ses précautions).Je crois que le plus important à ce moment, ce n'est pas ce que veut Diarmuid, mais ce que son frère croit qu'il veut. Aileron veut être le premier en tout, et c'est en ça qu'il y a rivalité, bien que son cadet ne le voit pas, lui, comme un rival mais plus comme un exemple dont il attend l'approbation.Et, oui, il y a une différence de niveau entre Diar et le trio Aileron-Arthur-Lancelot (Diar est plutôt du niveau Dave-Levon-Torc). Mais c'est une différence acceptée par le personnage, alors que son aîné croit toujours que l'autre veut le surpasser.J'ajouterai que quand Diarmuid se trouve en danger ou en situation de faiblesse, son frère est le premier à se porter à son secours. Il n'y a plus de rivalité, là, juste une relation normale grand frère/petit frère.Quant au côté "superhéros", je ne l'ai pas remarqué (et certainement pas chez Diarmuid, ni chez aucun des personnages de Tigane). Certes, Aileron est un grand combattant, mais... Mais, quoi. Ce n'est que mon impression.(Et rerere HS: Corwin - un autre de mes chouchous - veut "le vrai truc" certes. Mais pas par lassitude de régner sur "moins" me semble-t-il. Je crois que (comme Diarmuid) il dit la vérité lorsqu'il se confie à Vialle. Il croyait vouloir le trône d'Ambre mais ce qu'il voulait avant tout, c'était empêcher Eric de s'asseoir dessus (et l'on retombe dans les rivalités entre frères))

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Après avoir été séduite par Tigane, j'ai lu la Tapisserie et je ne le regrette pas !Pourtant, ce n'était pas gagné car les livres avec des rapprochements nombreux avec le Seigneur des Anneaux ont tendance à m'énerver. Sauf que Kay assume ce qu'il fait : en utilisant les mythes arthuriens et la théorie des univers parallèles, non seulement il donne une explication aux similitudes mais place le SDA au même niveau que la légende d'Arthur. Cela me pousse à me demander si les livres à tendances plagiaques sont forcément condamnables. Avec du talent, un auteur peut créer une oeuvre belle, même en s'inspirant d'autres histoires.La multiplicité des personnages permet d'avoir un large éventail de caractères et surtout de pouvoir faire disparaitre n'importe lequel. Vu le nombre de héros, aucun n'est à l'abri d'un funeste destin.Ce qui m'a le plus marqué, c'est le cruauté de l'auteur, même si l'écriture en elle-même n'est pas cruelle. Dans la plupart des histoires, il y a des choses horribles mais pas ainsi :
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Ma lecture remonte assez loin dans ma mémoire, mais j’ai un avis très partagé sur cette trilogie. -_-D’un côté comme le disait Gillossen d’entrée, Guy Gavriel Kay entrecroise plusieurs « domaines » sans forcément tirer la quintessence de chacun (tiens un peu comme Le Dernier Rayon du Soleil, même si la mayonnaise prendre quand même un peu plus pour Fionavar).Le classicisme peut agaçer ou rebuter : :mellow:- les royaumes celto-médiévaux-fantastiques, les elfes, nains, orcs & gobelins, le Grand Méchant dans sa forteresse septentrionale… : Tolkien forever, sans parler du combat à mort de Lancelot, qui rappelle vraiment trop Fingolfin vs Morgoth…- le trio Arthur-Geneviève-Lancelot : la geste des Chevaliers de la Table Ronde est une fois de plus mise à contribution- les univers parallèles : Moorcock et Zélazny pointent le bout de leur nez (encore plus vrai pour ce dernier avec les tensions familiales entre frères autour d’un trône)- les jeunes gens de notre bonne vieille Terre, transporté par une puissance supérieure sur le Monde Originel contre le Mal :après 7 passages par Narnia, ce n’est pas super original même si Guy Gavriel Kay ne s’emmêle pas trop les pinceaux.Je reconnais que ces influences sont vraiment bien digérées et que le soupçon du plagiat ou du recyclage ne m’a jamais effleuré. L’auteur amène ses propres thématiques et sa belle plume nous a offre une histoire de fantasy épique, ma foi fort bien construite et bien remplie. C’est juste qu’à postériori, je ne suis pas sur que l’association de tous ces hommages ait été plus efficace que d’avoir poussé à font l’exploitation d’un seul, même s’ils sont indissociables dans le résultat final.Alors oui cela fait « œuvre de jeunesse » (et parfois œuvre pour adolescents par certains aspects) : je suis persuadé, comme cela l’a été pour moi, en son temps, que pour un lecteur de fantasy plutôt néophyte c’est une chouette découverte. Mais les vieux routards et ou les lecteurs pointilleux / exigeants pourront passer leur chemin.Et puis et faut reconnaître qu’il a écrit plus intéressant et plus original par la suite, même si on voit déjà apparaître les personnages féminins très forts qui ont participé aux succès de Tigane, Sarance, Al-Rassan…Pas plus de 7/10 pour moi, mais dans tous les cas il s’agit d’une saga qui ne dépareillera pas votre bibliothèque fantasy(même s’ils restent dans mienne par pure nostalgie et pour les superbes couvertures de Civiello)Mais pour une fois que les sbires du Grand Méchant ont de très bonnes idées ! :rolleyes:
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2 remarques pour finir : ;)- Diarmuid, le charmeur flamboyant, est l’un des personnages qui évolue le plus, gagnant en maturité et en responsabilité, un peu comme Cazio, le bretteur dragueur des Royaumes d’Epines et d’Os.- pour une œuvre d’inspiration tolkienienne, je trouve que les nains occupent une belle place et sont particulièrement bien traités, ce qui est assez rare dans la high fantasy pour le signaler@ Firiel
Ce qui m'a le plus marqué, c'est la cruauté de l'auteur, même si l'écriture en elle-même n'est pas cruelle. Dans la plupart des histoires, il y a des choses horribles mais pas ainsi :
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Si l’auteur ne cultive pas un attrait pour la violence, il n'est effectivement pas vraiment tendre avec certains de ses personnages…