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Imaginales 2011 : les comptes-rendus !

Par Gillossen, le 3 juin 2011 à 17:42

Présentation de l'anthologie 2011

Victimes et Bourreaux Anthologie du Festival, dirigé par Stéphanie Nicot

Auteurs présents pour la présentation : Pierre Bordage, Charlotte Bousquet, Nathalie Dau, Jeanne-A Debats (Xavier Mauméjean était malheureusement absent)

Pour commencer, Stéphanie Nicot a annoncé que c’était la dernière anthologie qu’elle dirigeait, par manque de temps elle a décidé de faire des choix, et elle a décidé de confier la création de l’anthologie du festival à quelqu’un d’autre.
Pour décrire son anthologie, Stéphanie a utilisé les termes : « recueil de nouvelles humaines », elle a choisi les auteurs pour leur diversité, mélangé les sexes pour encore plus de diversité, elle note également que les femmes dans cette thématique Victimes et Bourreaux ont montré beaucoup plus de violence, ont osé décrire l’innommable alors que les hommes par pudeur ne les ont pas détaillés. (Pierre Bordage : « Les hommes sont des grandes choses sensibles ») J.A. Debats a répondu à cette remarque en disant que ces scènes arrachent les tripes, et qu’elle ne pouvait pas en faire l’économie pour que le lecteur comprenne l’intrigue et la logique de l’histoire. C Bousquet ne s’interdit rien, sans le moindre état d’âme, même si ça doit déranger le lecteur, si l’histoire l’impose.
Pour Pierre Bordage, ce n’est pas naturel d’écrire des nouvelles, il faut lui imposer un sujet pour qu’il relève le défi, et généralement il attend le dernier moment pour s’y mettre et dans le stress il arrive à poser son univers. Mais il aime le fait que les nouvelles lui permettent d’expérimenter, les nouvelles sont son laboratoire, où il a l’audace d’essayer des choses qu’il ne mettrait pas dans ces romans.
Charlotte Bousquet est partie de la pièce de théâtre « La mégère apprivoisée » de Shakespeare. Charlotte a voulu se poser des questions : qu’est ce qui pousse un homme à détruire une femme ? Comment une femme peut elle résister ? Comment peuvent ils s’en sortir ? Nathalie Dau, quant à elle, s'inspirant d'Othello, a placé son intrigue dans le cadre d’un mariage arrangé où l’homme développe une telle jalousie, qu’il finit par complètement traumatiser sa femme en ne lui faisant pas confiance ; son bourreau est plus psychologique.
Jeanne-A DEBATS place son intrigue dans une académie où les jeunes sont soumis à leur éducateur. La nouvelle lui permet ainsi de dénoncer les bizutages (notamment ceux de médecine) qui ont lieu dans nos universités. Elle ne tolère pas que l’horreur paradoxale des professeurs qui consiste à formater l’esprit de leur étudiants. En tant qu’enseignante, elle se bat contre cette injustice, et essaye avec cette nouvelle de faire réfléchir sur la responsabilité de ceux qui forment les enfants.
Enfin, un débat sur les victimes et les bourreaux entre les auteurs, a permis d’évoquer plusieurs idées. La haine que l’on porte au bourreau représente la haine que l’on se porte quand on se reconnaît en lui. Qui n’a jamais jeté la première pierre ? On a tous des petites attitudes de bourreaux, une figure monstrueuse sur lequel on crache parce que nous-mêmes, nous pouvons l’être. (Pierre Bordage) Le paradoxe des guerres, c’est que les anciennes victimes d’un affrontement finissent par devenir des bourreaux (Charlotte Bousquet). Un bel exemple est la projection de la vengeance populaire, avec les femmes tondues à la fin de la deuxième guerre, les « occupés victimes » se sont transformés en bourreaux des femmes qui avaient montrés de l’amour pour un soldat allemand (Pierre Bordage).
Charlotte Bousquet a également présenté brièvement les nouvelles présentes dans le recueil des autres auteurs : La nouvelle de Michel Robert est âpre et humaine, avec beaucoup d’humour noir. La nouvelle de Sam Neill est étrange et très originale.
Pour terminer cet entretien, Stéphanie Nicot a fini en nous disant que pour connaître le bourreau ultime de notre monde il fallait lire la nouvelle de Xavier Mauméjean.

Ramaloce.