Pourquoi changer une recette qui marche ?
Wolfgang Hohlfbein, avec ce septième tome, reprend en effet les ingrédients savamment dosés qui ont fait son succès. Andrej et son ami Abou Doun se retrouvent une nouvelle fois aux prises avec un immortel plus puissant qu'eux dans un cadre méditerranéen cette fois sur l'île de Malte, au siège des chevaliers de Saint Jean en pleine invasion ottomane.
C'est sans doute l'une des grandes forces de l'auteur qui parvient à donner corps à une époque, à un lieu, avec une grand nombre de détails sans pour autant surcharger les descriptions. Les conditions de vie des chevaliers à la croix, la tension inhérente à la phase d'attente avant l'attaque, la tactique turque d'invasion ou encore le chaud soleil de plomb qui pèse sur les toits blanchis : l'ambiance est parfaitement retranscrite.
Pourquoi donc changer la recette si elle marche ? Et bien, peut-être car l'histoire reste très classique, maîtrisée mais sans révélations fracassantes, bien construite, mais sans surprise particulière dans le déroulement des évènements. Le traitement du mythe du vampyre est cohérent et très intéressant, mais n'apporte aucune innovation majeure au genre ou aucune fantaisie comme c'était le cas dans les chroniques de Verral.
Par ailleurs, le caractère d'Andrej est toujours aussi manichéen et peu attachant, ce qui est dommage pour un héros, surtout après sept volumes lui permettant de s'étoffer.
Au final, avec cette nouvelle aventure sur le thème des vampires, qui ont en ce moment le vent en poupe, force est de constater que l'auteur a su pérenniser son œuvre et fidéliser un certain public.
On attend cependant plus de folie, plus d'innovations, plus de vraies révélations dans le traitement de son cycle.
— Belgarion