Seconde tentative de nous vendre le nom Megan Lindholm après le surprenant (ou plutôt déstabilisant?) Dernier Magicien, voilà maintenant le Vol des harpies !
Autant le dire tout de suite, le canevas est plus classique que la fantasy urbaine du précédent roman de l'auteur paru chez Mnémos. Accessoirement, c'est aussi le premier roman de Megan Lindholm, alias Robin Hobb. Et cela se sent sans être pour autant évident. Mais il est certain que cette histoire est moins policée que les récentes productions de son alter-ego.
Mais on retrouve le même soin d'authenticité envers les deux héros notamment, aux rapports très humains. Ils prennent d'ailleurs souvent le pas sur le scénario, qui bien que prenant, n'a rien de particulièrement mémorable. Ki et Vandien par contre forment un duo des plus réussis, haut en couleurs et à la fois touchant, voire parfois même grave. Des personnages dont l'on se dit assez vite qu'on les retrouverait avec plaisir, ce qui sera probablement le cas, car ce tome est le premier d'une série de 4 en parution anglo-saxonne.
L'histoire se veut tendue et palpitante, et l'est effectivement la plupart du temps, mais connaît quelques bémols, à travers des maladresses surprenantes pour un auteur de ce calibre, mais qui, il faut l'admettre, passent plus aisément si l'on met de côté ce que l'on sait de Megan Lindholm.
Ce nouveau monde qu'elle nous dépeint est par ailleurs assez intriguant, propose son lot de surprises, tout en gardant une part d'ombre qui permet de faire travailler l'imagination du lecteur et de nourrir ses interrogations. Un bon point...
Somme toute, on atteint la dernière page - à peine 300 d'ailleurs - avec l'impression d'avoir eu affaire à un roman sympathique, qui ne flirte certes pas avec les sommets, mais n'a pas à rougir face à bien d'autres.
— Gillossen