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Les Tribulations d'un mage en Aurient

Pas de couverture

Résumé

D'une façon générale, on sait que le battement d'ailes d'un papillon est susceptible de provoquer moult bouleversements climatiques à l'autre bout de la terre. Sur le disque-monde, cependant, le vol dudit lépidoptère peut avoir des conséquences fort imprévisibles, sinon parfaitement ahurissantes. Ce dont personne ne se doute à l'université de l'invisible, lorsqu'arrive de l'empire agatéen un albatros futile muni d'un message : un mage est requis d'urgence à Hunghung, capitale d'Aurient. Une mission toute désignée pour le brave Rincevent, le seul mage parfaitement nul en magie, mais dont la promptitude à prendre ses jambes à son cou est déjà légendaire.
Où l'on en apprendra plus sur la tendance un peu systématique des aurientaux à décapiter tout ce qui n'est pas d'accord, sur l'art de la guerre tel que pratiqué par les cinq clans Hong, Sung, Fang, Tong et Mac Sweeny, sur le fameux petit livre rouge, aussi intitulé "ce que j'ai fait pendant mes vacances", ou encore sur la bravoure toujours intacte d'une bande de vieillards cacochymes menée par l'intrépide Cohen le barbare.

Chronique

Dix-septième livre des Annales du Disque-monde, les Tribulations d'un mage en Aurient - Patrick Couton s'est fait plaisir pour la traduction du titre, référence manifeste à Jules Verne - voit le retour de Rincevent après le si décevant Eric.
L'ouvrage s'ouvre sur une malédiction anglaise, « Puisses-tu vivre des moments passionnants », dont l'ironie mordante ne pouvait que plaire à Terry Pratchett et convenir, ô combien, au destin du plus célèbre et incompétent mage des Annales. Cette imprécation est régulièrement présentée comme chinoise d'origine et c'est en effet dans sa version Disque-Monde, l'Empire Agatéen que nous plonge ce roman.
Si l'auteur de cette chronique admet considérer nombre des récits ayant Rincevent comme personnage principal comme comptant parmi les plus faibles, où les moins intéressants de la série, ces aventures aurientales s'avèrent une belle surprise. Le choc culturel éprouvé par le mage, son cynisme et ses habitudes toutes Ankh-Morporkiennes, confronté à la civilisation du continent Contrepoids offre des passages qui feront régulièrement sourire le lecteur. Le retour sur scène de Cohen le Barbare - ici Gengis Cohen à la tête de la redoutable Horde d'Argent- s'avère également particulièrement piquant, dans tous les sens du terme, et si on y ajoute les révolutionnaires les plus polis et naïfs de l'histoire l'ensemble permet à Terry Pratchett de s'attaquer ici avec brio aux thèmes du totalitarisme, de la révolution mais également de la civilisation, de sa barbarie et de ses travers.
L'histoire est servie par une belle galerie de personnages secondaires, avec une mention spéciale pour Roland Cervelas, le seigneur Hong ou encore le retour de Deuxfleurs. L'ouvrage de 400 pages se dévore ainsi allègrement, avec plaisir et sans temps morts, probablement le plus achevé du cycle des mages.

K

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