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Chroniques d'un guerrier sînamm

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Chronique

Il aura fallu attendre six ans depuis la première parution du troisième tome pour voir Mnemos réediter les deux premiers volumes de ce cycle de high fantasy. Et au regard de la bonne qualité des écrits de Nicolas Jarry, on ne peut que souscrire à cette réactualisation. La première chose qui frappe dans le Loup de Deb et la Terre d'Horizon est le caractère à la fois sombre et mature de la narration. En effet, l'histoire récèle une réelle dureté encadrée par des personnages sans idéalisme excessif qui traversent des temps troublés à la manière des mercenaires de la Compagnie Noire de Glen Cook.
Ce sont d'ailleurs les personnages principaux qui constituent le nœud et le moteur du récit car l'auteur plonge véritablement au cœur des héros pour leur donner un charisme et une complexité toute humaine. De vieux routards de l'aventure comme Asquin de Deb, guerrier aussi mélancolique qu'impitoyable, se mêlent à à des personnages plus jeunes mais tout aussi intéressants à l'instar de Nambi, tour à tour sorcier, assassin, voleur et chef de guerre. C'est cette alchimie des caractères qui crée un groupe qui s'éloigne des poncifs du genre tout en maintenant l'intérêt du lecteur concernant le passé de chacun des membres.
Mais ce qui frappe aussi le lecteur dans un sens plus négatif c'est l'inégalité entre les deux livres. En effet, le premier livre est centré sur Asquin de Deb et reste le plus original des deux dans le sens où il mêle amers regrets, douce nostalgie, violence brute et amour complexe. En mettant en parallèle le passé et le présent l'auteur crée une intrigue fluide avec un personnage central fort qui interpelle le lecteur. Or, dans le second tome la narration se centre sur Nambi, personnage moins charismatique qu'Asquin, et l'histoire se démarque moins dans son déroulement des grands récits passés mêlant voyage d'aventure et high fantasy guerrière. A cette différence il faut souligner au sein des deux livres l'existence de certaines longueurs et baisses de régime qui alternent avec des passages au contraire trop rapides qui auraient mérité plus de développements.
Cependant, même si on peut regretter les maladresses de jeunesse et la dilution de l'originalité au fil de la lecture, la qualité reste bonne et l'intérêt est soutenu jusqu'au bout.
Le début de trilogie de Nicolas Jarry, en dépit de son inégalité et de ses défauts, représente le parfait exemple du renouveau de la fantasy qui crée du neuf à partir de règles classiques. Sous réserve du troisième tome, voilà une bonne histoire de high fantasy qui devrait contredire ceux qui avancent le manque d'originalité du genre.

Belgarion

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