Lunes pour caméléon
Xanth est un monde enchanté où règne la magie, un monde peuplé de chimères — centaures, basiliques, dragons... — et où chaque citoyen possède un pouvo...
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Monument de la light fantasy, les romans du monde magique de Xanth avaient disparu de nos rayonnages depuis un certain temps. On peut donc saluer Bragelonne via son label Milady pour avoir décidé de relever le gant en relançant donc ce long cycle comptant en fait plus de trente volumes (le dernier tome en date est paru en octobre 2008 aux États-Unis).
Après avoir ingurgité les trois premiers en hors d’œuvre à l’occasion de ce nouveau lancement, que dire si ce n’est qu’il se dégage de ces romans un fumet légèrement désuet qui n’est pas déplaisant pour autant. Quelque chose dans les personnages et le ton tout en décontraction – y compris lors des rares passages plus « sombres » que la moyenne – adopté par l’auteur évoque immanquablement leurs origines fin des seventies.
De toute évidence, Piers Anthony ne pensait pas décliner son cycle sur la longueur mais le succès aidant… l’auteur a su intégrer cette donnée pour éviter de se répéter : tout d’abord une aventure « en solitaire » pour son héros Bink, puis une deuxième où ses compagnons de route prennent encore davantage d’importance, et enfin place à son fils, Dor, pour une appréciable évolution dans le temps, une donnée d’ailleurs assez fluctuante dans les rapports entretenus entre Xanth et le monde extérieur.
Le lecteur se retrouve donc entraîné dans les pas de personnages souvent bonhommes, à l’image de Bink, mais aussi souvent bien en peine de comprendre une gent féminine particulièrement vitupérante, le tout, qu’il soit ici question d’affrontements contre des bêtes féroces ou de disputes de couple traités généralement sur un ton bon enfant, et gentiment égrillard de temps à autre. Rien ne semble bien grave ni prêter à conséquence dans le monde de Xanth, y compris se faire harceler par un fantôme ou devoir supporter la compagnie d’un golem passant son temps à vous rabaisser. Beaucoup de choses s’arrangent comme par magie ou se dévoilent au dernier moment comme des évidences qui coulaient de source depuis le début. Bien que l’on soit souvent intrigué par les mystères de ce monde qui lancent nos héros sur les routes, ce n’est pas tant leur résolution que les péripéties et personnages rencontrés en cours de route qui retiennent notre attention.
Piers Anthony a laissé libre cours à son imagination pour nous offrir toute une galerie de protagonistes – humains, créatures mythologiques et inventées (c’est un véritable bestiaire que domine le farfelu) – au caractère bien trempé et souvent hauts en couleurs. Souvent rapidement croquées, leurs réactions nous surprennent par contre rarement une fois le décor posé. L’auteur choisit visiblement de ne pas trop creuser ses personnages – en dehors de quelques-uns, au destin parfois tragique, mine de rien… - mais de miser avant tout sur leur capital sympathie.
Impossible également de ne pas parler de l’humour, évidemment, en posant le pied dans le monde de Xanth : faire rire, une tâche difficile s’il en est. Et sur ce plan, les choses sont claires : il faut apprécier les jeux de mots, parfois tirés par les cheveux ou au contraire déconcertants de facilité. Par la force des choses, tout ne fonctionne pas à tous les coups, mais on peut au passage saluer le travail d’adaptation du traducteur, qui a su conserver le ton de la version originale, même si quelques subtilités échapperont malgré tout au lecteur, à l'image du titre originel du tome 6. Toutefois, notons que dès le deuxième tome, nous « échappons » aux jeux de mots ouvrant chaque chapitre, ce qui paradoxalement enlève un brin de légèreté à l’histoire, qui perd donc dès lors un peu d’entrain – légèreté sur le plan du ton, pas forcément de l’humour en tant que tel… - sans se vouloir pour autant réellement plus sérieuse. Et c’est donc un impalpable train-train qui se met peu à peu en place, malgré tout.
L’auteur réussira-t-il à nous faire gambader dans la foulée de ses différents héros sur la longueur ? Réponse au fil des tomes…
Le quatrième tome nous permet de retrouver un Dor encore adolescent, explorant aussi bien de nouveaux territoires que ses premiers véritables émois amoureux... Le cocktail reste quant à lui le même : humour, dialogues vifs, aventures colorées, une pincée de grivoiserie... Si vous n'aviez pas accroché au grand retour du classique de Piers Anthony avec les trois premiers numéros de cette saga, ce ne sera probablement pas plus le cas présentement.
Piers Anthony poursuit sur sa lancée et ne faiblit pas, à l'image d'un cinquième tome toujours aussi haut en couleurs, qui brasse comme toujours de nouvelles références et nous livre un menu copieux, parfois trop. Attention tout de même à la formule générique, car si l'on sourit toujours autant, le filon ne pourra pas rester inépuisable sans un minimum d'évolution sur le fond. Ce qui n'est toujours pas le cas quelques volumes plus loin. Mais jusqu'à présent, la lassitude n'est toujours pas là, et cela est d'autant plus vrai lorsque, à l'image du tome 8, l'auteur n'hésite pas à prendre quelques détours, à l'image des affres de la vie de Jordan le barbare.
Un Xanth, c'est un peu comme un en-cas un peu trop gras que l'on apprécie pourtant encore et toujours... pour le moment.