Empire in Black and Gold
Il y a 70 ans, Stenwold fut le témoin du ravage de la cité de Myna par l'Empire Wasp lors d'une violente guerre de conquête. Depuis lors, il prêche va...
Il y a 70 ans, Stenwold fut le témoin du ravage de la cité de Myna par l'Empire Wasp lors d'une violente guerre de conquête. Depuis lors, il prêche va...
Deux jeunes compagnions, Totho et Salma, arrivent à Tark pour livrer des informations sur la menaçante armée de Wasp, mais sont malencontreusement int...
Guidé par les fantômes de Darakyon, Achaeos a suivi la trace de la Boîte d'Ombre volée jusqu'à la ville des marais de Jerez. Mais le temps lui est com...
Ah, Tchaïkovsky ! Attention tout de même, celui est bien américain, et auteur de fantasy au passage.
Avec les deux premiers tomes de sa série appelée à durer si le succès se confirme, Adrian Tchaïkovsky n'hésite pas à se frotter à la fantasy épique avec majuscules, ce qui nous donne pour commencer deux romans de plus de 600 pages, particulièrement denses. Il y a donc de quoi en avoir pour son argent sur le plan du ratio pages/prix, mais ce faisant, l'auteur rejoint une partie de la nouvelle vague de ses camarades arrivés comme lui ces derniers mois, et qui auraient pu trancher dans le vif et nous épargner sans doute facilement 50 à 100 pages par tome...
Il n'est pourtant pas question de s'ennuyer (surtout dans le deuxième volume) : l'auteur ne connaît visiblement pas le proverbe "Le mieux est l'ennemi du bien" et nous ensevelit sous une pluie de rebondissements, notamment à base d'intrigues tortueuses et de conspirations retorses, qui ne nous laissent guère le loisir de respirer. Plus c'est long...
Toutefois, les thèmes abordés n'ont en eux-mêmes rien de bien originaux : divers complots donc, la guerre, les conflits raciaux et/ou plus simplement culturels... Qui plus est, on ne peut pas dire que l'éclairage apporté par l'auteur renouvelle vraiment le genre, et encore moins qu'il risque d'ébranler nos réflexions ou convictions profondes.
Non, ce qui semble vraiment inspirer Adrian Tchaïkovsky, lui permettre de déployer toute sa motivation, c'est avant tout l'échelle de son histoire, à proprement parler épique. Impossible de lui dénier cela. Après tout, il est ici question d'empires, de nations entières en péril et, pour le coup, ce n'est pas qu'une façade ! Et c'est donc sur ce plan-là que l'auteur "se lâche" pour de bon : que ce soit au niveau des techniques de guerre, de l'évolution technologique des forces en place, et des inventions qui en découlent, on peut dire qu'il fait preuve d'une imagination débordante, digne d'un véritable feu d'artifice.
Mais le revers de la médaille se dévoile toutefois rapidement : ce sont principalement les personnages qui en pâtissent. Certains manquent de profondeur (il en va ainsi du Wasp Emperor et de sa clique), d'autres donnent l'impression de ne faire que passer et Dragonfly Falling nous en présente d'ailleurs presque autant que le premier tome ! Il faut dire qu'après avoir autant travaillé son cadre, à l'image de l'univers des diverses factions d'"insectes" mis en scène, l'auteur n'a peut-être pas eu l'occasion de peaufiner ses protagonistes avec un soin identique.
Autre bémol, sa plume : si la prose de l'auteur se montre particulièrement accessible, elle n'en est pas moins un peu terne, passe-partout. On ne s'attarde guère sur une belle phrase particulièrement bien tournée, le style se veut visiblement avant tout fonctionnel (en diable).
Au bout du compte, en attendant les volumes suivants, dont le troisième dès cet été, difficile de ne pas prendre en sympathie ce joyeux foutoir. Comment prétendre le contraire quand l'éditeur lui-même nous décrit le tout comme la rencontre entre la Grèce ancienne et la seconde guerre mondiale... avec des insectes !