Liens infernaux
En plein cœur de l’Ohio, Jessie Shimmer vit une histoire d’amour où la magie et la passion s’entremêlent car Cooper Marron, son amant aux airs de mauv...
En plein cœur de l’Ohio, Jessie Shimmer vit une histoire d’amour où la magie et la passion s’entremêlent car Cooper Marron, son amant aux airs de mauv...
Attention, ce résumé révèle des moments clés de l'intrigue ! Tout a changé dans la vie de Jessie Shimmer depuis son aller-retour en enfer pour sauver ...
A peine Jessie a-t-elle le temps de savourer sa victoire contre Miko, une déesse de la mort aussi sexy que cruelle, qu'elle doit repartir sauver les â...
Il était un peu plus de 23h en ce jour d'avril.
Vous venez d'enchaîner la lecture de près d'une dizaine de romans en quelques jours et le sommeil commence à vous manquer. Vous avez l'impression de toujours vouloir aller plus vite que la musique. Dans la pièce d'à côté, la lumière va rester allumée encore de longues heures (c'est comme ça, quand on a un rapport de thèse à rendre pour la fin du mois).
Et là, sans savoir pourquoi - bon, la couverture, sans doute... -, votre main se pose sur Liens infernaux. Autant le dire tout de suite, il y a parfois des rencontres hautement improbables. C'est le cas ici. Un coup d'oeil à la quatrième de couverture et c'est une faute de frappe de repérée. Sans parler d'un nom de personnage qui vous paraît aussitôt ridicule en diable - Cooper Marron.
On s'arrête parfois sur des détails, mais ce sont souvent ces mêmes détails qui comptent. Voilà qui présage en tout cas du lourd. De la Bit-Lit de compétition, dans ce que ce sous-genre peut offrir de pire, que l'on s'apprête à suivre d'un œil avant de la broyer au fil de la présente chronique.
Et pourtant... Si les premières pages n'ont rien de rassurant et si au final l'histoire principale du roman tient sur un ticket de caisse de supermarché (et pas après avoir fait ses courses pour le mois...), on ressort de cette lecture avec un petit sourire aux lèvres. L'auteur ne ménage pas ses personnages (et son héroïne en particulier), bâtit mine de rien un certain univers sous l'apparente décontraction du tout et l'on se surprend même petit à petit à rentrer dans son jeu, notamment par le biais de dialogues piquants. L'accent est mis sur l'action et certains concepts sont tout simplement... déroutants.
Un autre jour, une autre fois... Ce roman aurait peut-être pu se retrouver gratifié d'un 3 ou d'un 4. Voire ne pas être chroniqué du tout, comme nous le faisons de temps à autre. Après tout, il y a tant de bons bouquins à lire.
Votre serviteur aurait également pu pester contre la surenchère permanente, le manque de naturel de certaines réactions de Jessie, le traitement ridicule d'un personnage aussi inutile que son petit ami justement... N'en jetez plus ! Nous sommes loin d'être devant un chef-d’œuvre, ne serait-ce que du (sous-)genre. Certes. Mais l'on y trouve de quoi se distraire un petit moment, ce qui n'est déjà pas si mal finalement, quand le temps et le ton s'y prêtent. Que voulez-vous, il était 2h du matin, et cette couverture...
Rebelote avec ce deuxième tome, paru fin septembre ? L'auteur semble vouloir en tout cas capitaliser sur les bizarreries de son univers (qui n'a pas à la maison une petite statuette de phallus pour savoir s'il souffre ou pas d'IST ?), tout en accordant une part encore plus grande à l'érotisme qui baigne (ou enflamme ?) cette histoire, essentiellement à travers son héroïne coincée dans un "bled maudit", évidemment (y compris via des analepses). Il n'est donc pas question d'avoir froid aux yeux cette fois encore !
Toutefois, mieux vaut ne pas nourrir de trop grandes espérances à l'égard de cette suite, si tant est que l'idée puisse vous avoir traversé l'esprit. L'intrigue proprement dite est toujours aussi effilochée malgré quelques idées nous changeant du premier démon venu, Cooper Marron désespérément falot, et l'équilibre grossièrement atteint dans le premier tome bascule clairement dans le camp des hormones, fauteuil de bondage inclus.
Cela dit, on évite au moins les horribles couvertures à base de photographies qui ornent tant de romans du genre... Et remercions donc au passage une fois de plus Daniel Dos Santos.
Artiste que l'on peut également féliciter pour sa couverture du tome 3. Mais pas de quoi masquer le virage grotesque au sens premier du terme des aventures de notre héroïne, dont le destin l'entraîne toujours plus loin face à Miko la déesse perverse. Un aspect What the Fuck!? - pour coller au ton des romans de Lucy A. Snyder - prononcé, qui alterne le chaud et le froid. On se sent presque admiratif devant certaines idées poussées à l'extrême mais tout aussi dubitatif quelques pages plus loin.
Joyeux foutoir, la "trilogie" Jessie Shimmer se lit avec le genre de gourmandise où l'on se demande bien pour quelle raison on trouve ça bon.