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Wolfsmund

Tome 1

Tome 1

Dans la Suisse du XIVe siècle, un seigneur tyrannique règne sur la forteresse et la passe de Saint-Gothard, surnommée le Col du Loup par les voyageurs...

Tome 2

Tome 2

Face à l’oppression autrichienne, la résistance s’organise. Les confédérés des trois cantons comptent sur leurs compagnons réfugiés en Italie pour cha...

Tome 3

Tome 3

Face à l'oppression autrichienne, la résistance s'organise. Les confédérés des trois cantons comptent sur leurs compagnons réfugiés en Italie pour cha...

Tome 4

Tome 4

Face à l'oppression autrichienne, la résistance s'organise. Les confédérés des trois cantons comptent sur leurs compagnons réfugiés en Italie pour cha...

Tome 5

Tome 5

Les confédérés passent à l'attaque ! Ils prennent Wolfsmund en tenailles, lançant une offensive simultanée des deux côtés de la frontière, et parvienn...

Chronique

Avis aux amateurs de Dark Fantasy et de romans historiques, Wolfsmund est un petit bijou, passé presque inaperçu malgré des qualités indéniables. Né de la plume de Mitsuhisa Kuji, précédemment assistant sur l’incontournable Berserk, Wolfsmund s’intéresse au passage du Col du Saint-Gothard, reliant l’Italie à la Germanie, au début du XIVème siècle. En Germanie, les Habsbourg répriment dans le sang une rébellion dans les cantons du sud qui cherchent leur indépendance. Ainsi, le trafic d’armes et d’hommes avec l’Italie est extrêmement contrôlé au niveau du seul passage : le Col, et sa forteresse de Wolsmund. Partant de cet état de fait, la série, prévue en 6 volumes, nous présente donc le bras de fer entre les insurgés et Wolfram, aux mains desquels les Habsbourg ont confié la forteresse.

Il ne s’agit donc pas de suivre des complots à n’en plus finir, ou des batailles rangées, mais plutôt de s’intéresser à de petits groupes de personnes, souhaitant passer l’obstacle qu’est Wolfsmund, pour pouvoir apporter des informations vitales aux rebelles de l’autre côté de la frontière. Certains feront preuve de stratagèmes particulièrement élaborés, et nous verrons de vrais duels d’esprit entre eux et Wolfram, dont l’ingéniosité est presque surhumaine. Les deux premiers volumes se présentent surtout sur ce schéma, comme une suite d’histoires apparemment sans lien direct. Cependant, si ces premiers volumes peuvent sembler être une mise en bouche avant le plat principal, l’auteur parvient à instiller subtilement des éléments d’histoires qu’il réutilisera par la suite. A l’opposé, les volumes suivants s’intéressent à une histoire construite, pendant laquelle les rebelles vont s’organiser et tenter de faire tomber Wolfsmund la Terrible.

Car nous pouvons en effet parler de terreur. L’histoire est sombre, Wolfram un sadique adepte de torture, et l’auteur s’amuse dans les premiers chapitres à compter le nombre de morts dans ceux-ci. De cette manière, Mitsuhisa Kuji parvient à transmettre au lecteur la peur qu’ont les voyageurs de ce point de passage obligatoire, tout en faisant passer également l’importance des enjeux des rebelles, qui n’hésitent pas à sacrifier leur vie pour gagner cette guerre. Allié au réalisme de l’histoire, des descriptions et des tactiques employées, notamment lors de l’assaut de Wolfsmund, le lecteur s’immerge rapidement dans l’histoire et s’attache aux personnages et à leur lutte, parfois désespérée. Même le vil Wolfram, bourreau cynique dans l’âme, reste dans la tête, au travers de l’impassible et implacable jugement qu’il porte sur tous.

Graphiquement, bien qu’il s’agisse de sa première œuvre, Mitsuhisa Kuji se montre plus qu’à la hauteur. Après un premier chapitre pour poser son trait (et au passage la couleur de cheveux de Wolfram), il se montre un véritable maître, précis et détaillé. Les décors, les impressions de mouvement, les scènes d’action, les expressions des personnages, tout est là. De plus, l’auteur nous gratifie de temps à autre de schémas explicatifs, sur des points d’histoire, de géographie, ou sur des mécanismes, particulièrement utiles et bien pensés. Lors du siège de Wolfsmund, le lecteur aura même le droit régulièrement à des plans, afin qu’il ne se perde pas dans la répartition des protagonistes au sein de la forteresse, ou dans la manière dont les salles sont agencées.

En conclusion : pour public averti, il s’agit d’une très belle œuvre, tant visuellement qu’au niveau de l’histoire. De par sa taille appréciable de 6 volumes, elle constitue un cadeau idéal, et ne prendra pas trop de place sur vos étagères déjà bien remplies, mais auxquelles elle fera honneur (entre les littératures italienne et germanique, tout particulièrement).

 

Aya Sakuraba

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