La saison des orages
On a volé les fameuses épées du Sorceleur ! Et il en a plus que jamais besoin : une intrigue de palais se trame et le prince de Kerack a requis l'aide...
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Le royaume de Cintra est en flammes, victime de l’attaque de l’Empire de Nilfgaard. Sa souveraine, Calanthe, se suicide et laisse derrière elle sa pet...
L’heure n’est plus à l’entente cordiale entre les rois et les magiciens. Dans le pays du Sorceleur, quelque chose se trame, qui va inévitablement tour...
Le sorceleur a été gravement atteint au cours de l'assemblée des magiciens qui a viré à l'émeute sur Thanedd. Soigné par les dryades, il apprend que C...
Le sorceleur Geralt de Riv poursuit sa route vers le sud, convaincu que Ciri s’apprête à épouser l’empereur de Nilfgaard. Ses fidèles compagnons, Jask...
Les destins de Geralt, Yennefer et Ciri ont pris des chemins différents. Tandis que Yennefer est retenue prisonnière,Geralt passe tout l’hiver de mani...
Et voilà qu'après avoir longtemps attendu une suite au premier tome, les éditions Bragelonne ont eu l'occasion de hausser le rythme pour nous proposer finalement la suite des aventures de Geralt de Riv, le Sorceleur tant redouté et parvenu au fil des ans jusqu'au titre tant convoité de héros de jeu vidéo !
Si les choses commencent de façon toujours aussi pataude malgré une volonté d'exercice de mise en abyme du roman par le biais de Jaskier et de ses ballades (comment distinguer le vrai du faux ?), le lecteur se laisse malgré tout relativement facilement emporter dans cette histoire, qui ne demande donc pas particulièrement d'avoir lu les deux premiers volumes publiés chez nous.
Toutefois, la recette reste la même : les mystères entourant le personnage de Geralt, ses véritables ambitions, ses relations avec autrui, la place du folklore et un monde qui joue souvent la carte des niveaux de gris plutôt que d'une démarcation nette entre noir et blanc… Le roman, légèrement confus en fin de compte dans ses intentions et sa mise en place des enjeux à venir, malgré le personnage ambigu de la princesse Ciri, vise de toute évidence à apporter plus de cohérence et de détails à ce qui n'était parfois qu'ébauché dans le cadre des nouvelles déjà connues.
Au bout du compte, les choses se révèlent plus efficaces quand Andrzej Sapkowski reste dans les clous de l'atmosphère balisée et brumeuse qu'il a su concocter au fil des pages, avec un Geralt finalement quelque peu en retrait dans ce tome.
Une introduction qui ne se montre finalement pas particulièrement plus attachante ou excitante que les deux recueils de nouvelles déjà parus, le format roman ne révolutionnant en rien les écrits de l'auteur, que ce soit sur le fond ou bien la forme, en dehors évidemment d'une certaine continuité.
Heureusement, la suite a su corriger une partie de ces défauts récurrents. Les fils d’intrigue encore ténus du tome précédent laissent place à une histoire qui prend de l’ampleur au fil des pages et qui ne joue pas uniquement la carte du spectaculaire ou de l’épique. Pour preuve, encore et toujours, la relation tortueuse entre Geralt et Yennefer. Le potentiel de l’univers du Sorceleur semblait donc être bien parti pour finalement se révéler pleinement aux amateurs parfois frustrés par certains partis-pris de l’auteur, qui avaient perduré au-delà de ses deux recueils de nouvelles initiaux.
Néanmoins, difficile de passer d’un manque d’intérêt poli à un enthousiasme débordant. D’autant que le roman ne le permet pas. La faute – en partie - à la traduction ? La prose de l’auteur se laisse aller à d’étonnantes fluctuations de niveau de langage, voire à des tournures faisant appel à un vocabulaire qui a tendance à faire sortir le lecteur de l’histoire. Cette impression de roulis hésitant se retrouve d’ailleurs dans d’autres aspects du roman, à l’image des relations entre personnages, dont on se demande parfois si elles sont bien à considérer avec le plus grand sérieux, tant certains dialogues sont proches du vaudeville. Il en va ainsi dans le cadre de la relation entre Geralt et Yennefer par exemple. Certes, l’un comme l’autre représentent des êtres blessés, qui préfèrent souvent se cacher derrière l’ironie que d’exposer leurs réels sentiments. Mais leurs joutes verbales, comme d’autres, prennent parfois rapidement une tournure forcée. De même, Ciri, malgré les épreuves rencontrées et sa force de caractère, nous agace régulièrement, et ce y compris lors de la dernière partie du roman.
On sent bien qu’au-delà d’un humour pince-sans-rire et des démonstrations martiales ou magiques, Sapkowski cherche à évoquer de véritables thématiques, à l’image de la place de son héros dans une société qui évolue, ou à travers l’amertume sous-jacente et ces contrées peuplées de petites gens ou de nobles qui partagent les mêmes faiblesses ou de créatures mythiques à la réalité bien plus tangible et crue que dans les contes chantés de cour en cour. Il y parvient de plus en plus fréquemment, mais son roman connaît encore trop de chutes de tension parfois d’une page à l’autre pour pleinement convaincre. Une forme encore plus que perfectible, un fond qui possède de beaux atouts mais n’a rien de particulièrement nouveau ou abouti à offrir…
Si vous êtes par le passé resté hermétique au personnage de Geralt ou à l’univers tissé par l’auteur, ce nouveau roman ne devrait pas fondamentalement bouleverser l’opinion que vous avez eu le loisir de vous forger.
Mais ce deuxième tome de la saga représente toutefois un véritable pas en avant sur le plan du récit comme du cheminement, au sens propre comme au sens figuré, de ses principaux protagonistes.
Ce qui ne sera malheureusement pas le cas des deux suivants : dans Le baptême du feu mais surtout La Tour de l'hirondelle, l'intrigue principale s'enlise à nouveau et devient même parfois difficile à suivre, non pas du fait d'une réelle complexité, mais bien avant tout car l'auteur lui-même ne semble pas savoir comment orienter son récit. Et ce n'est pas de se concentrer sur un personnage comme Ciri qui changera quelque chose à cette donne. Reste sans doute à attendre La Dame du Lac, en juillet, ultime tome des aventures de Geralt, pour profiter d'une vue d'ensemble du cycle, afin, peut-être, de le réévaluer, dans un sens ou dans l'autre.
En attendant, The Witcher 2, côté jeux vidéo, devrait sans doute nous proposer un scénario mieux défini... et une direction artistique plus inspirée que les couvertures d'Étienne Le Roux. En soi, préférer l'adaptation à l'œuvre originale est probablement un signe...
Confirmation de notre parti pris à la lecture de La Dame du Lac : les défauts sont toujours présents, principalement du fait de facilités scénaristiques presque surprenantes et d'un humour qui ne fait pas toujours mouche étant donné les circonstances présentes. Si Sapkowski a su certes créer un véritable univers, il semble pêcher dans l'exécution, encore et toujours. Un univers et des personnages finalement transcendés via un autre support, le jeu vidéo, comme on pouvait le faire remarquer précédemment.