La question de la cession des droits d’exploitation numérique a enflammé la dernière assemblée générale du syndicat des auteurs de BD, ouverte exceptionnellement à tous les écrivains, mercredi 5 mai à partir de 16 h.
En cause, les avenants au contrat d’édition envoyés au moment du lancement de la plateforme de lecture de BD en streaming, Iznéo, qui précisaient les conditions pour l’exploitation de leur droit numérique, dont la rémunération des auteurs. Faisant suite à l’« Appel du numérique », pétition lancée fin mars qui a recueilli 1 200 signatures, une cinquantaine d’auteurs étaient présents, principalement scénaristes et dessinateurs de bandes dessinées, ainsi que deux représentantes de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.
La première action évoquée est la demande d’ouverture d’une discussion avec les éditeurs, sous l’égide du ministère de la Culture, sur des points précis du contrat d’exploitation numérique : la durée de cession, l’autorisation ou le bon à diffuser pour le numérique, les taux de rémunération, etc. Le syndicat des auteurs de BD attend jusqu’à la fin du mois de mai une réponse du groupe BD du SNE. S’il n’y en a pas, « on demandera aux auteurs de radicaliser leur position et de passer à l’action », explique le scénariste Fabien Vehlmann, membre actif de la section BD du Snac.
« C’est parce que les éditeurs s’excitent et verrouillent les contrats que nous avons décidé de réagir, poursuit-il. C’est une chance énorme que l’arrivée de nouveaux supports de lecture. Ce que nous demandons, dans un premier temps, c'est que l’on se pose et que l’on discute avec les éditeurs. En se braquant, ils provoquent une amertume qui risque de pousser les gros vendeurs à s’autoéditer. »
Cécile Roumiguière, vice-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs qui a rejoint la mobilisation, se réjouit qu’« enfin un grand pavé dans la mare ait été jeté ». Douze organisations professionnelles se sont associées en effet à l’« Appel du numérique », lançant une deuxième pétition.

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