Il était une fois un homme qui n'avait jamais lu un seul roman de Fantasy.
Ma foi, il n'était pas le seul dans ce cas. Mais un jour, alors qu'il devait prendre l'avion, sa compagne lui recommande la Première leçon du sorcier, de Terry Goodkind, histoire de faire passer le temps. Mais ça va beaucoup plus loin pour Robert Newcomb, qui vécut là une véritable révélation ! Et c'est cette illumination inattendue qui nous vaut aujourd'hui de nous retrouver avec la nouvelle référence de la Fantasy épique entre les mains...
Eh bien, quel choc ! Il est monnaie courante que les premiers tomes de grands cycles de Fantasy comportent leur lot de maladresses, mais Newcomb repousse les limites. Certaines critiques américaines ont attaqué l'auteur sur son machisme, puisqu'il fait des femmes les incarnations du Mal dans son histoire. Mais il n'y a rien là de très valable à relever. S'en prend-on aux auteurs qui décrivent pillages et viols de la part de barbares ? Pourquoi s'insurger lorsque ce sont des femmes qui commettent de tels actes, surtout que Newcomb n'est pas le premier à faire de telles mises en scènes. Bref, un faux débat... Sauf que si, car il n'est pas seulement question de leur donner le mauvais rôle, il est surtout apparent que, par nature, par essence, les femmes, toutes les femmes, semblent indignes de confiance. Comme parti pris, on repassera !
Par contre, il serait beaucoup plus regrettable de ne pas souligner plus fortement les défauts qui parsèment ce roman, surtout lorsqu'ils sont aussi pesants. Après un prologue plutôt engageant, les différents fils de la trame se délitent tous assez rapidement, sous les longueurs et les lourdeurs de style. Les deux premiers tiers du roman servent d'introduction... aux futurs tomes de la saga ! Et on ne se rattrapera pas sur les personnages : tous plus falots les uns que les autres, ils n'apportent rien de nouveau sous le soleil, du vieux sorcier mentor au jeune héros faussement désabusé. Les dialogues plats et les rebondissements nombreux mais convenus achèvent de nous laisser sceptiques.
Dommage, car nul doute que Robert Newcomb progressera, et que les prochains tomes seront bien meilleurs, à tous les niveaux. Car son histoire a malgré tout du potentiel, puisque personnellement, je la trouve plus intéressante que celle de l'Epée de vérité au même stade. Il suffirait de ne pas éditer le brouillon...
— Gillossen