Au gré de nos lectures fantasy, nous visitons nombre de cités mémorables. Mais sur notre bonne vieille Terre, quelle serait votre cité la plus fantasy ou la plus SF ? C'est la question que le Wofford College de Spartanburg en Caroline du Sud a décidé de poser à cinq auteurs majeurs de fantasy : Elizabeth Hand, Nalo Hopkinson, Ursula K. LeGuin, China Miéville et Michael Moorcock.
Les réponses sont plutôt diverses, preuve, s'il en fallait une, de la variété de notre imaginaire.%Elizabeth Hand, auteur de Generation Loss a choisi Reykavik, qui selon elle, ressemble, plus que tout autre endroit sur Terre, à une colonie hors de notre monde. Une architecture (...) de tôle ondulée, un paysage intimidant et inhospitalier, (...) très peu d'arbres, (...) un seul mammifère indigène, le renard arctique, moins d'insectes que nul part ailleurs. Avec une population très éduquée et au tempérament artistique poussé, vous obtenez un endroit qui évoque le Triton de Samuel R. Delany dans le monde réel.
Le choix de Nalo Hopkinson, auteur notamment de La Ronde des Esprits, s'est porté sur Kingston, capitale de la Jamaique. C'est la mixité de la ville, où elle est née, qui en fait, selon elle, la cité la plus futuriste. Par exemple, la langue est un mélange d'anglais, d'espagnol, de dialecte ouest-africain, avec un peu de cantonais et d'indien pour faire bonne mesure. Et sous le soleil, des hommes de toutes les couleurs, de tous les mélanges de couleur. Cette ville devient de plus en plus futuriste, un peu à la Blade Runner.
Pour Ursula Le Guin, l'auteur de Terremer, c'est Venise qui sort du lot. Selon elle, il n'est pas difficile d'imaginer une cité construite sur un marais, dans une lagune, et qui sombre doucement mais sûrement dans le marais, mais ce sont les détails qui comptent. Des canaux en guise de rues principales, des bateaux qui, maintenant motorisés, mènent la cité à sa perte, des hordes de touristes qui transforment la ville en musée. Là réside pour elle la spécificité et le destin hors du commun, au sens littéral, de Venise.
C'est Londres qui se détache pour China Miéville, à cause, ou grâce, au triomphe du manque de plannification, du chaos. Cette ville est un patchwork chaotique d'histoire, d'architecture, de style,(...) pleine de parcs et de jardins, qui ont toujours été des endroits magiques, l'une des villes les plus vertes au monde, mais d'une tonalité très sale de vert - et de quelle sorte de dryade crasseuse Londres pourrait-elle accoucher ? Dites-moi.
Enfin Michael Moorcock choisit sans hésiter Marrakech. C'est le centre du monde, selon lui, en lieu et place de Jérusalem, où tant de vieilles routes commerciales se rencontrent, et où des limousines Mercedes, des chameaux, des ânes et de vieux camions Peugeot surchargés se battent pour passer les portes étroites d'une ville fortifiée. (...) Si vous allez un jour au Maghreb, vous trouverez peu de traces du vieux Maroc dans l'industrielle Casablanca, mais à Marrakech, vous découvrirez tout le charme auquel vous avez toujours aspiré.
Et vous, quelle ville vous rend si dithyrambique ou passionné ? Venez donc en discuter sur le forum !