Un roman présenté comme un mélange entre Krondor et... Charmed, recommandé qui plus est par R.A Salvatore... Il y a de quoi ne pas le trouver des plus engageants, en tout cas selon votre serviteur.
Il est également amusant de le lire juste après Comment écrire de la Fantasy et de la SF : si l'on s'en tient aux conseils de Card, on ne peut pas dire que James Clemens s'y prenne de la meilleure des façons : longs passages d'exposition avec des personnages s'échangeant des informations qu'ils connaissent déjà, des artifices de langage qui n'apportent strictement rien (sor'cière, og're, chok'olat...) Hum, on lève vite les yeux au ciel devant cette succession de termes.
Et pourtant... Malgré une intrigue des plus classiques (une élue qui ne sait pas ce qui lui arrive traquée par des méchants...) en prime, peu avare de clichés - des escaliers cachés derrière une bibliothèque, incroyable ! - on se laisse prendre au jeu assez facilement, comme lorsque l'on remonte sur une bicyclette après l'avoir laissée dans son garage tout l'hiver : le rythme est enlevé, le style plutôt percutant, les personnages demeurent relativement attachants... En fait, une fois parvenu à la dernière page, on a tout simplement envie de capitaliser sur la suite, qui pourrait s'annoncer pleine de promesses, notamment sur le plan d'une, relative, noirceur.
En l'état, on a seulement affaire à un roman sympathique, de préférence réservé aux jeunes lectrices ou lecteurs, mais qui n'apporte pas grand chose au paysage actuel de la fantasy.
Ce qui ne devrait pas l'empêcher de bien se vendre, quoi qu'il arrive, étant donné sa formule efficace, et si l'on se fie au succès à l'étranger...
— Gillossen