Le héroooooooooos de l’ombre, du jour au lendemaiiiiiiiiin… Oh, veuillez m’excusez cet écart de pur mauvais goût, mais le sous-titre de ce roman était par trop tentant.
Bragelonne poursuit là la publication de l’œuvre de feu David Gemmell, qui retrouve là l’un de ses héros fétiches, Waylander. Si votre serviteur confesse sans aucune honte le préférer à Druss, cette troisième aventure, qui voit le prince des assassins à l’automne de sa vie, peine à convaincre totalement.
Le doute s’installe dès la scène d’ouverture, le sauvetage d’une jeune fille, qui n’échappera pas au viol. Même émoussé, Waylander se montre toujours implacable, et accueillera auprès de lui cette jeune femme évidemment de caractère. Le ton est donné, le cadre est posé : une fois encore, Gemmell fait du Gemmell. Ajoutons à cela la mise en avant d’une culture orientale particulièrement fade tant elle ne présente strictement rien d’originale, pas même par le biais de termes un peu plus exotiques que « gajin » (!), et l’on en vient rapidement à se dire que l’auteur se trouvait quasiment en pilotage automatique.
Comme son héros vieillissant, le lecteur se lasse assez rapidement de tout ce qui l’entoure page après page. Mais, comme son héros là encore, l’auteur, cette fois, s’accroche, fait ce qu’il sait faire le mieux : du Gemmell, évidemment. Quelques éléments épiques au niveau de l’intrigue globale, un sens du rythme consommé, un héros à la poursuite de son destin… Il y a tout de même de quoi se satisfaire, même s’il ne s’agit définitivement pas d’un grand cru. Quoiqu’à la lecture de son épilogue, on sera certainement tenté de se demander si l’on aura pas été trop prompt à juger… tout en ne pouvant s’empêcher d’y voir par certains côtés une sortie un peu trop facile.
— Gillossen