Cinq tomes... Plusieurs milliers de pages, pour une histoire qui aurait certainement pu aisément se contenter du format trilogie, auquel le genre fantasy a d'ailleurs si souvent recours.
C'est bien le sentiment premier qui nous habite après avoir dû ingurgiter plus de 600 pages supplémentaires pour en terminer enfin et refermer définitivement (?) ce cycle longuet en diable. Non pas que l'auteur ne sache pas tenir en haleine ses lecteurs, sur le strict plan comptable pourrait-on dire. Les fans en auront pour leur argent, sans aucun doute, comme nous avons déjà pu le dire par le passé, puisque James Clemens nous fournit son lot d'affrontements attendus et de révélations se voulant fracassantes, notamment autour du Seigneur Noir, révélations pas toujours à la hauteur des attentes à ce niveau.
Il faut dire qu'il semble vouloir garder quelques portes ouvertes, quitte à sacrifier certains personnages, notamment quelques nouvelles têtes dont on se demande quel fut finalement leur apport réel par rapport à l'intrigue dans son ensemble. Ce cinquième tome reste donc dans la droite ligne de ces prédécesseurs, que ce soit en bien ou en mal.
Et si l'on veut profiter de celui-ci pour dresser un modeste bilan de cette pentalogie, que dire en guise de conclusion ? Que malgré une poignée de bonnes idées et d'approches relativement « originales » dans le contexte de la fantasy épique, nous n'avons définitivement pas eu affaire ici à une saga majeure.
La faute en grande partie à une intrigue par contre trop classique dans son déroulement et pas toujours assez soignée, d'un bout à l'autre du cycle, aux enjeux banals, mais aussi à cause de personnages uniformes qui n'auront en rien marqué ou même bousculé le paysage par leur caractère ou leurs actes. En somme, une série somme toute générique, respectant sans génie les quotas, mais s'en acquittant souvent sans démériter non plus.
A vous donc au bout du compte de définir vos priorités de lecture !
— Gillossen