Entré au 18ème rang des meilleures ventes de romans en France, 15ème la semaine suivante, le nouveau David Gemmell démontre que le public de l'auteur est encore et toujours là.
Mais après en guise de chant du cygne une trilogie troyenne plus subtile et aboutie que bien des œuvres d'autres auteurs connus pourtant pour ces qualités-là (mais sans occulter pour autant le bruit et la fureur, évidemment...), comment revenir en arrière et retrouver la saga drenaïe ? Eh bien, comme toujours avec l'auteur, il est facile de replonger !
Situé après les évènements de Légende, ce nouveau roman brosse les fans dans le sens du poil, avec le retour de Druss. Son duo avec le Loup Blanc qui donne son nom au livre – plus proche d'un Conan (voire Rambo... on plaisante !) que d'un Elric, au passage... -, face à un ennemi commun, fonctionne, et devrait là encore ravir les amateurs. Concernant le personnage de Druss, Gemmell ne prend aucun risque et on le retrouve tel qu'en lui-même. Si vous cherchiez à en découvrir davantage sur lui... Il ne faudra pas y compter ! Mais il faut bien reconnaître qu'il demeure quelque peu au second plan, laissant la vedette à un autre guerrier, plus proche à dire vrai des figures rigantes.
Pour le reste, Gemmell compose un récit classique et efficace, à l'image de sa saga, aux ingrédients bien connus. Réflexion sur la violence, la loyauté, l'injustice, les remords, le roman fait avant tout la part belle à de nombreux affrontements, que l'auteur maîtrise avec vigueur et rythme, le tout servi par des dialogues directs et qui font souvent aussi mal que les coups et un final qui rattrape en partie un certain enlisement en milieu de volume.
Toutefois, on connaît bien cette formule et l'auteur donne parfois l'impression de rabâcher quelque peu, sans toujours trouver son second souffle. Et contrairement à d'autres volets, ce roman-là n'a pas vraiment de quoi se distinguer de la masse, ne possédant pas cette petite touche, ce soupçon de profondeur ou d'originalité qui permettrait de l'élever au-delà du générique, à l'image de certaines réflexions ou idées déjà vues chez Gemmell même ou bien ailleurs, même si l'on appréciera une certaine épaisseur du côté des personnages.
Dommage, car on espère bien sûr toujours le meilleur. Mais le plaisir de lecture demeure intact et une chose est sûre, on ne s'ennuie pas... C'est déjà ça !
— Gillossen