Que dire de L'Orbe de Xaraz ?
Pas grand chose, sans chercher pour autant à se montrer médisant. Il faut avouer que l'univers de Naheulbeuk fonctionne tout de même, depuis toujours, sur des bases répétitives, des bases qui font aussi le délice des fans, c'est là aussi un fait.
Le passage au format roman n'a rien changé à ce niveau-là, et avait même pu aggraver certains aspects de la chose, comme nous avions pu le voir avec le premier tome. Cette suite, qui démarre dans la foulée du précédent, respecte donc son ADN de la première à la dernière page.
Autant dire que pour peu que l'on soit quelque peu hermétique à l'humour et à certaines références de l'auteur, l'ennui revient au grand galop, et ce ne sont pas certains évènements censés être « choc » et censés par là-même véritablement modifier la donne, qui ont de quoi nous fournir matière à changer d'avis. Les autres, La Couette de l'oubli avait été l'une des meilleures ventes surprises du genre en 2008, se jetteront dessus sans hésiter et devraient se satisfaire pleinement de cette suite. Sur le plan de la forme, on ne notera pas non plus une grande évolution entre le premier et le deuxième tome, troisième et quatrième « saison » de la saga. Pas de plus value de style, bien que la plume de l'auteur soit sûrement là encore à même de satisfaire les amateurs, qui ont déjà l'habitude de son univers.
Difficile de penser que si le Donjon avait « déboulé » sur le marché de la fantasy sans la version audio qui le rendit célèbre auprès d'un public fourni et fidèle, le succès de ces romans serait demeuré nettement plus confidentiel. La passion et le labeur sont là, mais les lacunes aussi, des lacunes persistantes qui ont de quoi laisser insensibles une partie du public tout aussi grande que celle constituée par les fans. Et avec un ouvrage tel que celui-ci, ne pas réussir à s'attacher aux personnages ou ne pas parvenir à faire abstraction des trous de trame grâce à l'humour, sans doute la notion la plus difficile à manier, s'annonce rédhibitoire.
— Gillossen