Avatar de la nouvelle vague de romans du même type qui mélange fantasy, horreur, humour et parfois un zeste d'érotisme, Rachel Morgan arrive chez nous après Meredith Gentry (cycle abandonné en cours de route en France malgré son succès américain), et même après tout un tas de romans de la collection Luna qui joue sur ce genre de personnages et d'atmosphère, constamment "Tongue-in-cheek".
Que valent donc les premières aventures de cette énième sorcière ou assimilée ? Eh bien, mieux que ce que l'on pourrait croire après avoir jeté un œil à la quatrième de couverture ou même à la couverture justement, pas forcément des plus attirantes. Et pas seulement parce que le roman nous présente une réalité alternative où la majorité de la population mondiale a disparu... à cause d'une variété de tomate transgénique ! Si, si vous avez bien lu... De quoi poser rapidement l'ambiance, même si on ne nage pas pour autant en pleine parodie.
Le ton se rapproche donc de certaines parutions déjà évoquées - on pourrait également citer les Dossiers Dresden, chez le même éditeur -, non sans que l'accent soit mis notamment sur le background magique de cet univers, et son fonctionnement, avec tout ce que cela implique, particulièrement pour Rachel et la conception de ses "tours".
Du côté des personnages, c'est, comme souvent là encore, l'héroïne qui nous narre son histoire et qui donc accroche rapidement notre sympathie, et ce d'autant plus vite que fonctionne son duo avec Jenks, un pixie qui n'a pas la langue dans sa poche, c'est le moins que l'on puisse dire... Tout ce petit monde traverse le roman tambour battant, avec des dialogues percutants et des situations plutôt cocasses, qui s'enchaînent sans temps mort, et avec une certaine réussite.
Difficile cependant de dire après un seul tome si cette série peut vraiment avoir de l'avenir sur la durée, mais son capital sympathie est avéré, d'autant que la fantasy occupe une large part, malgré un classement dans la collection Ombre de l'éditeur.
Et puis, avec un auteur qui choisit comme titres de ses romans des allusions claires et nettes aux titres de films du légendaire Clint Eastwood, comment ne pas avoir un a priori positif ?
— Gillossen