Plus qu'un album pour sceller le destin des 4 Princes de Ganahan, et toujours aucun faux pas à l'horizon ! Faisant la part belle à Filien, ce troisième tome prolonge directement le ton plus sombre du second, avec une réussite certaine. Entre spleen et urgence, les personnages doivent composer avec leurs futurs, et celui de leurs mondes, quand bien même tout semble jouer contre eux.
Remarquable de maîtrise, le scénario de Drommelschlager avance vers l'inéluctable, tout en n'oubliant pas quelques traits d'humour et même clins d'oeil, afin de permettre au lecteur de respirer un peu. Et même lorsque, par exemple, certains personnages, telle la mère de Filien, flirtent avec le cliché, ils demeurent tout à fait attachants.
Un attachement à ces personnages et leurs univers qui dépend aussi toujours beaucoup du dessin de Tony Valente. Lieux, décors, accessoires, petits détails ici ou là... Son trait ne faiblit jamais, et inutile d'évoquer la colorisation, aux teintes chaudes ou froides alternées avec bonheur. Ils renforcent en tout cas assurément la puissance d'évocation de certaines scènes, telles les apparitions de Shâal...
Seul petit regret au final, que la couverture ne soit peut-être pas plus originale dans sa composition, ainsi qu'évidemment l'attente jusqu'à la rentrée 2007 !
— Gillossen