De toute évidence, notre camarade Lÿr n'avait pas vraiment été emballée par le premier tome de cette incursion fantasy de Jon Courtenay Grimwood. Et le fait est que l'on pouvait tout de même espérer mieux d'un tel nom de la SF.
Avec cette suite, l'auteur fait en tout cas un pas dans la bonne direction. Son univers s’étoffe, gagne en cohérence. Contrairement à la vision de cette cité mythique offerte par le premier volume, la Venise que l'on retrouve ici fait un peu moins dans le carton pâte et le décor convenu.
Mais c'est bien le cadre proposé qui fascine enfin, du moins, par moments. Le lecteur finit par se prendre au jeu et oublier justement son simple rôle de spectateur.
Toutefois, pas d'emballement : si le roman se lit vite, s'il s'avère donc plaisant voire satisfaisant, il souffre encore de personnages falots et surtout du phénomène propre à nombre de tomes 2 depuis que le monde est monde : il semble exister uniquement pour paver le chemin à la suite. On nous répondra que pour avoir droit à un tome 3, il faut bien passer par un tome 2. Certes. Mais les meilleurs parviennent tout de même à se construire leur propre identité, à ne pas laisser le lecteur en attente et seulement en attente de la suite, comme oubliant déjà ce qu'il vient de lire sitôt le livre refermé et rangé sagement sur une étagère.
Dans le cas de Lame Bannie, il y a donc encore et toujours un goût de trop peu. Dommage, même si le roman en lui-même demeure plus qu'honnête et ne se dépare jamais d'une certaine élégance.
Quoi qu'il en soit, si vous aviez apprécié le premier volet largement plus que nous en vous montrant par exemple sensible à la patte Grimwood concernant la figure du vampire, nul doute que cette suite devrait vous combler.
— Gillossen