Véritable OLNI, l'ouvrage publié en fin d'année par les éditions Bragelonne ne s'adressent pas à tout le monde, et pas seulement du fait de son prix. Si l'objet attire l’œil, il faut être clair : une fois parcouru, parfois péniblement, deux catégories de lecteurs semblent visées.
Si vous êtes rôlistes, pouvoir présenter un tel ouvrage sur votre table de jeu devrait constituer un gros plus. Et si vous êtes collectionneur, là encore, l'achat pourrait se justifier. Voilà... On pourrait s'arrêter là, avec une conclusion en guise d'introduction, car on trouve difficilement quoi dire de plus.
Si l'on prend par exemple Les Noms Morts, qui ouvre ce gros volume réunissant en réalité quatre ouvrages différents, le lecteur doit vite s'armer de courage pour aller plus loin. Le texte s'avère pesant, mal écrit et creux. Un délire vide qui s'étire tout de même sur plus de deux cents pages qui n'auront jamais paru aussi longues.
Le reste, soit plusieurs centaines de pages là encore, relève heureusement en partie le niveau, notamment en évoquant bien sûr de "grands noms" comme Abdul al-Hazred ou grâce à un cahier d'illustrations en couleur, sans parler de tout un tas de rituels dictés par le menu qui devrait là encore ravir les rôlistes. La plongée dans diverses mythologies, babylonienne ou égyptienne par exemple, pourrait même s'adresser à n'importe qui, c'est dire ! En tout cas, c'est un sujet plus vaste et surtout plus abordable que le paganisme ou la sorcellerie pour le "commun des mortels".
Bref, on se rend rapidement compte qu'il n'est évidemment pas question de lire cet ouvrage de A à Z d'une traite, à moins pour le coup de vouloir vraiment devenir fou. On le feuillette, on le picore, on s'amuse devant certaines descriptions, on se désole aussi parfois devant ce qui demeure quoi qu'il en soit de la pure exploitation de l’œuvre du maître de Providence... car faut-il rappeler que le Necronomicon inventé par Lovecraft n'existe pas ?
Mais, encore une fois, au-delà du prix au passage en caisse, le lecteur potentiel a de quoi s'estimer prévenu, ne serait-ce qu'en jetant un coup d’œil au sommaire. A lui de faire son choix en conséquence, car l'éditeur ne cache en rien le caractère un peu spécial d'une parution de ce genre.
Bref, un bel objet qui flatte l’œil en apparence, mais qui laisse tout de même perplexe. Mais une certaine frange du public devrait sans aucun doute y trouver son compte !
— Gillossen