Un roman recommandé par Michael Moorcock ne pouvait qu'attirer mon attention, surtout lorsqu'il l'est aussi chaudement que celui-ci ! Eh bien, je n'ai pas été déçu, je peux d'ores et déjà vous le confier.
L'histoire de Tarod, dont le mystère concernant son identité véritable ne sera révélé qu'après un intense suspense, est passionnante de bout en bout. On s'attache très vite aux déceptions de ce petit garçon, à sa souffrance, son incompréhension, ses colères, quatres éléments qui vont l'accompagner là où il croyait en être préservé, à l'intérieur même du Cercle, du Château des Initiés, ces serviteurs d'Aeoris, le plus puissant des Dieux de l'Ordre, craints et respectés de par le monde. Même une fois devenu le plus puissant des sorciers, la dissipation de ses illusions commencera pourtant à l'en éloigner. Le poids de son destin, à cause de ce qu'il était dans le passé comme ce qu'il est dans le présent, le conduira à sa chute, mais non à sa perte.
Car Tarod, la clé du retour du Chaos ne peut courber l'échine face aux bassesses humaines si facilement. Quelles qu'elle soient : mensonge, trahisons, meurtres... Las ! Rien ne lui sera épargné. Est-ce le prix à payer pour réaliser sa destinée ?
Un style efficace, une description sans concession des jeux de l'intrigue et du pouvoir personifiée par Sashka, des personnages travaillés, servis par une figure de proue de l'envergure de Tarod, qui, je trouve, ne ressemble pas à Wismerhill seulement sur la couverture... Tous ces atouts nous donnent le premier tome d'une trilogie très prometteuse.
Si l'on veut vraiment pinailler, on trouvera toujours quelque chose : un saut dans le temps de dix ans un peu trop rapide, même chose pour ce qui est des usages du Cercle, en fin de compte simplement survolés, ou bien un personnage étrangement transparent comparés aux autres, Rhiman Han, qui n'est là que pour haïr, ressort du récit. Mais l'adhésion du lecteur est déjà emportée inexorablement !
— Gillossen