Le Fléau du traître incarne ce genre de romans à qui il manque sans doute une relecture ou deux pour présenter un résultat satisfaisant, voire simplement convenable.
On passe ainsi par exemple d’une première moitié de roman au rythme mal géré car bien trop long à démarrer avant de basculer dans une série d'affrontements divers et le plus souvent redondants. On nous propose un narrateur bien trop naïf entouré de personnages qui en deviennent caricaturaux à force de se la jouer soldats impassibles. Bref, toute comparaison avec la Compagnie Noire - malgré la présence d'un narrateur, d'une troupe de mercenaires, etc... - perd vite tout intérêt… Si tant est qu'elle ait pu réellement retenir notre attention par sa pertinence.
En fait, la relative brièveté du roman – il faut voir la taille de la police choisie… - joue même contre lui. Si l'histoire qui nous est contée là ne se révèle pas désagréable à suivre, voire par moments intrigante, Jeff Salyards se montre malheureusement un peu trop économe et "près de ses mots", pourrait-on dire. Le lecteur n'a pas le temps de s'attacher assez aux personnages pour que leur sort lui importe vraiment et le roman pâtit trop de sa dimension "premier tome", les informations dévoilées sur ce que l'auteur nous réserve sans doute pour plus tard demeurant trop succinctes.
Dommage, car les protagonistes eux-mêmes ne sont pas inintéressants et possèdent, eux, de quoi retenir l'attention, d'autant que l'auteur sait poser son atmosphère guerrière et martiale, sans trop forcer le trait. Mais on aurait presque aimé parfois que cela soit le cas, histoire de lui donner enfin de la personnalité...
Bref, cette histoire nous réserve peut-être de belles surprises pour la suite, mais en l'état, ce premier tome reste vraiment trop proche d'une longue longue introduction.
— Gillossen