Langage truculent, expressions châtiées, personnages flamboyants dignes de romans de cape et d'épée, scènes de combat qui en mettent plein la vue... Jean Luc Marcastel nous a habitués avec ses différents cycles à passer d'un monde riche et coloré à un autre grâce à sa plume imagée et son talent de conteur.
N'ayant pas peur des défis, c'est cette fois au monde des trois mousquetaires d'Alexandre Dumas que l'auteur s'attaque avec Simulacre. Après avoir lu le premier tome, force est de constater qu'il a su en respecter l'esprit tout en apposant une touche très personnelle à ce monument de la littérature.
Car, en effet, le Paris du D'Artagnan de Jean-Luc Marcastel est survolé par des vaisseaux volants, traversé par des chevaux métalliques, et les lames des mousquetaires ne sont pas sans avoir un fort lien de parenté avec les sabres laser des Chevaliers Jedi présents dans la saga Star Wars de Georges Lucas. L'auteur ne cache d'ailleurs pas de s'en être inspiré. Le mélange s'avère réussi avec au final un monde steampunk original et crédible qui mérite largement qu'on l'approfondisse.
Les prémisses de l'histoire sont posées à l'issue de ce tome d'introduction et l'arc scénaristique prend lentement son envol avec une réelle maîtrise de l'auteur qui soulève plusieurs mystères tout en laissant le lecteur dans l'expectative. Certains rebondissements relèvent quelque peu du deus ex machina, comme on a pu le remarquer dans ses cycles précédents, mais l'action ne diminue pas au fil du livre.
Les héros affichent quant à eux un caractère manichéen comme c'est souvent le cas dans les romans jeunesse voire Young Adult, et le lecteur est libre d'aimer ou pas. Ils n'en sont pas moins traités avec finesse et humour comme c'est surtout le cas pour nos deux héros gascons, d'Artagnan et la séduisante Estella. Les personnages secondaires ne sont en revanche que survolés, sans profondeur apparente à l'exception de l'inénarrable Planchet, mais le tome 2 devrait remédier à ce défaut. Le personnage mystérieux de Richelieu omniprésent en arrière plan sans apparaître une seule fois s'annonce particulièrement intrigant.
Il convient également de souligner la présence des illustrations de Jean-Mathias Xavier, avec notamment deux très belles doubles-pages.
Simulacre s'annonce sous les meilleurs auspices avec un monde mêlant steampunk et roman de cape et d'épée au service d'une histoire trépidante.
— Belgarion